Les terres arables en province du Nord-Kivu présentent des potentialités agricoles, dont l’exploitation responsable pourrait améliorer l’écologie, le social et l’économie des paysans pour un développement durable dans la région. L’agriculture constitue la principale source de revenu en milieu rural, mais son rendement reste faible. Les paysans avancent sans avancer. Ainsi, en dépit des potentialités agricoles, il y a ce défi persistant d’accéder au financement en vue d’accroître la production agricole dans les différents territoires du Nord-Kivu.
Pour pallier ce problème, EquityBCDC s’est lancé le défi de répondre aux attentes des agriculteurs. Mardi 30 novembre et mercredi 01 décembre dernier, cette banque s’est rapprochée des coopératives de territoires de Lubero et Beni où elle sensibilise les paysans sur l’importance de financement bancaire dans le processus agricole.
D’après TimLukonga Juma, chargé de clientèle agro-business à EquityBCDC, l’objectif de ce financement est d’accompagner tout agriculteur désireux d’accroître sa production en empruntant des fonds bancaires chez EquityBCDC.
« La mission consiste à l’inclusion financière pour les clients qui étaient autrefois exclus du système bancaire. Avec le volet de l’agro business nous voulons intégrer toutes les populations rurales et apporter un financement et une bancarisation inclusifs, parce que nous voulons impacter positivement sur la vie des gens vivant en milieux ruraux », explique-t-il.
Un nouvel horizon pour les paysans
FADP est une organisation qui promeut l’agriculture familiale en territoire de Lubero. Elle accompagne les paysans cultivateurs des pommes de terre, des oignons et poireaux ainsi que les cultivateurs de fruits. Une coalition qui permet à l’organisation d’unir les forces pendant toute la chaîne de production.
A son bureau, cette organisation agricole paysanne a réuni une vingtaine d’agriculteurs pouvant bénéficier volontairement du financement de EquityBCDC. Après une brève sensibilisation par les agents de la banque sur les modalités de bénéficier le prêt bancaire, c’est une satisfaction les paysans agriculteurs pour cette nouvelle opportunité.
« C’est une bonne nouvelle pour nous les cultivateurs de Lubero d’avoir reçu les agents de EquityBCDC qui sont prêts à nous accompagner. Avec eux, nous allons signer des partenariats, c’est-à-dire ils vont nous prêter de l’argent pour que nous puissions planter nos produits et puis on pourra rembourser cet argent après la récolte et la vente sur le marché. A cette occasion, j’encourage d’autres habitants à recourir aux prêts bancaires afin d’accroitre la production agricole à Lubero » se réjouit Kavira Kayenga Marie-Jeanne, secrétaire exécutive de FADP (Femme en Action pour le Développement et la Paix).
Après des échanges avec les paysans à Lubero centre et Masereke, l’équipe d’EquityBCDC se réjouit des potentialités agricoles.
« Nous avons constaté qu’il y a une potentialité énorme, la verdure, la capacité et l’expérience sont là, mais le financement n’arrive pas à aider les agriculteurs à produire plus. Parce que dans l’agriculture, plus vous avez des fonds, plus vous aurez une production qui sera escomptée et suivie parce qu’il y a plusieurs processus culturaux qui doivent être pris en charge. Donc à Lubero les gens cultivent des petites surfaces parce qu’ils n’ont pas vraiment un financement. Voilà pourquoi nous nous sommes approchés de plusieurs coopératives » explique M. TimLukonga.
Des risques permanents
La province du Nord-Kivu est connue non seulement pour ses potentialités agricoles, mais elle est également secouée par de nombreuses milices armées qui déstabilisent la région.
« Il y a un sérieux problème concernant l’insécurité parce qu’un financement doit se donner dans un cadre où l’agriculteur ou l’éleveur fait tout le processus cultural dans des bonnes conditions pour qu’il puisse escompter les récoltes souhaitées » regrette M. TimLukonga Juma, chargé de clientèle agro-business au nord-est de la RDC.
Au-delà de cette problématique sécuritaire, les paysans ont également évoqué les catastrophes naturelles qui menacent pendant le processus cultural.
« Nous enregistrons des catastrophes naturelles récurrentes dans nos champs, notamment la pluie de grêle, des éboulements de terre, le soleil plus ardent. Lorsque nous sommes face à cette situation, nous ne pouvons rien faire pour limiter les dégâts » a expliqué Kasoki Sivyavuwa, membre de UWAKI (Umoja wa Wanawake Wakulima wa Kivu ya Kaskazini).
La banque EquityBCDC a bénéficié de l’expertise de l’entreprise agricole Tsutsanga Farm pour identifier les coopératives agricoles à Lubero et Beni. Dans ces deux territoires, au-delà de l’élevage, les entrepreneurs agricoles peuvent cultiver la pomme de terre, le maïs, le riz, le café, le cacao, le quinquina, le palmier, le thé, l’agriculture maraîchère, etc.