« Promouvoir l’écocitoyenneté », thème du 12ème webinaire organisé par LAKUNGA Steeve coordonnateur du Réseau Africain pour la Promotion de l’éducation à l’Environnement (RAPEE).
Trois sujets étaient au menu, notamment « Agir pour l’écocitoyenneté : Droits et Devoirs en Environnement » développé par BANGOURA MAKHISSA, le deuxième était la « Mise en œuvre de l’écocitoyenneté : Rôles éco citoyen de chaque acteur et action publique d’accompagnement » par Brunelle MANOLINE GUEZODJE et afin « L’écocitoyenneté rentable : la nécessité d’un changement des pratiques des acteurs en matière de politique de restauration du couvert végétal » analysé par Edem YAOVI DADZIE.
Par ce webinaire, le RAPEE a rassemblé les participants de 20 pays d’Afrique. LAKUNGA Steeve, coordonnateur du Réseau a dirigé l’échange virtuel, avec ses invités de la Guinée Conakry, du Bénin et du Togo. BANGOURA MAKHISSA, Défenseur de l’environnement en Afrique de l’Ouest, Brunelle MANOLINE GUEZODJE, Technicienne formatrice en gestion durable des terres et d’adaptation aux changement climatique, Présidente de l’ONG Educ’Eco. Edem YAOVI DADZIE sociologue-journaliste, spécialiste des changements climatiques.
Pour expliquer les Droits et Devoirs en environnement, Bangura Makhissa se sert du principe 4 de la Déclaration de Stockholm.n Il stipule que « l’homme a une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion du patrimoine constitué par la flore et la faune sauvages et leur habitat qui sont aujourd’hui menacés par un concours de facteurs défavorables. La conservation de la nature, et notamment de la faune et de la flore, sauvage, doit donc tenir une place importante dans la planification pour le développement économique ».
Que dire de l’écocitoyenneté ?
Pour Bangura « Ecocitoyenneté est un mot composé, formée à partir des termes écologie et citoyenneté, ceux qui font tout simplement référence à la conscience écologique d’appartenir à un environnement, ceux qui impliquent naturellement les droits et devoirs à l’égard du citoyen par rapport à son milieu de vie ». Dans son allocution la paneliste et Défenseure de l’environnement appelle tout citoyen à connaitre ses droits et devoirs qui désignent respectivement ce que peut et dois faire un individu en tant que citoyen. Ainsi parlant des Droits en Environnement, elle insiste sur l’attitude et les actes que doit avoir chaque citoyen vis-à-vis de son environnement.
Quid des textes légaux ?
La Conférence sur le droit international de l’environnement tenue du 12 au 16 août 1991 au Palais de la Paix à La Haye avait retenu huit de ces conventions comme étant dignes d’intérêt. Elles sont soit multilatérales, soit régionales, et nous les mentionnerons à titre purement informatif :
- La Convention pour la protection de la flore et de la faune et des beautés panoramiques naturelles des pays de l’Amérique, adoptée à Washington le 12 octobre 1940 ;
- La Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, préparée sous l’égide de l’OUA [actuelle Union Africaine] et adoptée à Alger le 15 septembre 1968 ;
- La Convention relative aux zones humides d’une importance internationale, plus connue sous la dénomination de Convention de Ramsar, signée dans cette ville d’Iran le 2 février 1971 ;
- La Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO tenue à Paris le 23 novembre 1972
- La Convention sur le commerce international des espèces sauvages de faune et de flore menacées d’extinction, couramment appelée la CITES (sigle anglais de Convention on International Trade of Engangerend Species), signée à Washington le 3 mars 1973 ;
- La Convention sur la conservation des espèces migratoires appartenant à la faune sauvage, signée à Bonn le 23 juin 1979 ;
- La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, préparée dans le cadre du Conseil de l’Europe et signée à Bonn le 19 septembre 1979 ;
- La Convention sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, intervenue dans le cadre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), signée à Kuala Lumpur le 9 juillet 1985
- La Convention Eurasie-Afrique de 1995 sur les oiseaux migrateurs.
Cependant, à ses textes à caractère international ou régional, chaque pays possède ses propres lois sur l’environnement selon sa politique de gouvernance. A Guinée par exemple, la Constitution du 14 avril 2020 ; Code de l’environnement du 04 juillet 2020 ; Code forestier ; Code de l’eau ; Code Pastoral ; Code de l’élevage et des produits animaux, indique la pénaliste. Elle insiste sur « le droit à un environnement sain » qui tire son originalité dans la constitution qui est une norme générale et suprême dans les textes spéciaux, notamment les codes de l’environnement, pastoral, forestier.
LaConstitution du Burkina Faso reconnait : « le droit à un environnement sain ». L’article 30 précise que tout citoyen a le droit d’initier une action ou d’adhérer à une action collective sous forme de pétition contre des actes lésant le patrimoine public, lésant les intérêts des communautés sociales, portant atteinte à l’environnement ou au patrimoine culturel ou historique.
En deuxième lieu « le droit à une éducation environnementale », à ce pointl’écocitoyenneté étant un état d’être, il en découle que chaque individu ait le droit de comprendre et d’agir en fonction de son milieu de vie. Ces capacités individuelles ou collectives, sont souvent en deçà de ce qui peut être fait, si bien qu’il faut faire recours à l’éducation pour développer le maximum de connaissances des acteurs.
Si le droit à un environnement sain constitue un droit humain fondamental, sa jouissance effective dépend, en fait du comportement de l’individu vis-à-vis de l’environnement. L’être humain fait partie d’un système complexe de relations et d’interrelations avec son milieu naturel. Il en résulte que toute action humaine a des effets directs ou indirects insoupçonnés. Nous devons chacun, prendre des mesures et être conscience de la part de responsabilité pour une préservation effective et efficace de l’environnement.
Des mesures qui participent à leur manière, au développement de l’écocitoyenneté de chacun, afin que la notion de devoir de l’homme envers l’environnement prenne sens.
Quant à ce qui concerne les devoirs collectifs : chaque citoyen doit prendre conscience qu’il participe à une dynamique collective, présente et future et qu’il a le devoir d’agir en toute circonstance, à travers les Organisations ou des réseaux, les citoyens peuvent parvenir par le biais des activités et des plaidoiries auprès des décideurs à rendre l’environnement meilleur en se focalisant sur certains points, Conserver l’intégrité de l’environnement, càd Intégrer dans l’ensemble des actions sociales, culturelles et économiques, adopter des mesures de protection de l’environnement, par la restauration, l’aménagement ; maintenir des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l’utilisation des écosystèmes exploités.
Enfin d’améliorer l’efficacité économique, il faut :
- Pouvoir satisfaire les besoins de communautés ;
- Responsabiliser les entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu’ils produisent et consomment
- Adopter des politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur/utilisateur-payeur, internalisation des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc.
La paneliste appelle le citoyen à reconnaitre que la notion de l’écocitoyenneté découle naturellement de la citoyenneté, qui veut dire tout simplement les exigences et les attitudes à prendre vis-à-vis de l’environnement, l’expression de la citoyenneté dans le domaine de la préservation de l’environnement, cette notion et la protection de l’environnement par les citoyens sont intimement liées.