Cet article a été publié pour la première fois sur la radio Panafricaine PNA RADIO
Plusieurs centaines de paysans de la province du Tanganyika font face à une insécurité alimentaire inédite.Cette situation est dûe à trois principaux facteurs à savoir: l’insécurité causée par les groupes armés qui pullulent dans la zone, les attaques à la mosaïque de la plante de manioc de la population, principale source alimentaire dans la région et l’éloignement des populations des ressources naturelles essentielles à même de jouer à l’alternative à cette crise.D’après icicr.org, site internet officiel du comité international de la croix rouge CICR, les populations du Tanganyika et en singulier celles de Kilasi, traversent des souffrances inédites et ont difficile à s’adapter à la vie actuelle. Celles-ci sont des personnes qui avaient foui les violences armées qui ont secoué leur milieu naturel entre 2019 et 2021.Maintenant qu’elles tentent de regagner leurs habitats abandonnés il y a plus ou moins trois ans, elles sont confrontées à une famine généralisée, si bien qu’elles sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire.Le CICR poursuit qu’outre la crise alimentaire née essentiellement de l’improductivité variétale du manioc, Kilasi est un village éloigné des cours d’eau à partir desquels ces habitants pouvaient se ravitailler en poisson. Pire encore, les pères des familles qui pouvaient se plier vers la chasse pour approvisionner leurs ménages en protéines animales, craignent pour leur sécurité car en allant en brousse, ils s’exposent automatiquement à se faire haper par les seigneurs des guerres.Ce n’est pas toutAlors que l’élevage leur servirait de roue de secours, les habitants de Kilasi élèvent très moins ou alors jamais. La cause, c’est qu’ils ont du mal à se reconstituer, se payer du bétail pour l’élevage domestique, après plusieurs années passées en dehors de leurs terres.Des solutions adaptées, le CICR à l’œuvre…Pour tenter de soulager les douleurs de ces populations et les accompagner sur les pas de la résilience, le comité international de la croix CICR, a séquencé son aide en deux.La première forme d’aide à leur apporter a plutôt été celle de la distribution des vivres et biens de première urgence à plus de 4000 (quatre milles) familles de la zone. << En 2020 et en 2022, après le retour de familles qui avaient fui leur foyer pour échapper aux violences, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a distribué une aide d’urgence à 4 000 familles (nourriture et biens essentiels à la cuisine)…>>, Lit-on sur icicr.org.
Et de poursuivre je cite: << De janvier à septembre 2022, le CICR a fourni une aide sous forme de nourriture, d’espèce, de bons d’achats et d’articles de ménage…>>, Fin de citation.La seconde a été celle d’apporter un soutien en << production agricole à 740 000 personnes >> dans la région du Tanganyika.Ce soutien a consisté à l’apport d’une nouvelle variété de manioc à la population locale, comme alternative à la mosaïque, cette maladie qui a contribué pour beaucoup, à l’extension de la faim dans la zone.La variété Sawa Sawa, panacée ou opportunité ?Nouvelle espèce capable de ne mûrir qu’au bout de 12 mois, la variété Sawa Sawa est maintenant cultivée dans la région de Kilasi (localité de la province du Tanganyika).Elle attend être distribuée à plus de ménages possible, pour en faire le substitut des variétés anciennes traditionnelles, tardives, moins productives et vulnérables à la mosaïque.Pour se rassurer que les acquis de cette action s’étendront à une masse sociale importante, le CICR, par le biais de son Ingénieur-Maison, Joseph MATESO, a établi une collaboration avec les organisations paysannes du milieu.Ils ont été formés sur comment entretenir la nouvelle variété. Leur tâche sera également celle de contribuer à la distribution des nouvelles boutures, pour faire en sorte que la variété Sawa Sawa soit propagée dans toute la zone, enfin de faire du problème de la famine, un véritable fait du passé dans l’histoire du Tanganyika et de Kilasi en singulier.John TSONGO Goma-RDC