De l’impact de la guerre sur l’environnement et les écosystèmes naturels du PNV Les conflits armés ont toujours eu de l’incidence sur la gestion des écosystèmes naturels. Il ne saurait en être autrement dès lors que la paix, le développement et la protection de l’environnement sont interdépendants et indissociables. Plusieurs exemples illustrent la destruction de l’environnement en RDC et partout dans le monde, pendant les moments de guerre.
VANGISIVAVI Jean-Noël est chercheur en droit international de l’environnement. Dans l’histoire du monde, il rappelle que l’humanité retient des moments forts pendant lesquels les ressources environnementales ont été utilisées comme arme de destruction massive. « Dans l’Antiquité, l’empoisonnement des puits, le détournement des eaux et le défrichement par le feu, méthodes utilisées par les légions romaines autour de Carthage lors de la Troisième Guerre punique (149-146 avant Jésus-Christ). On note aussi la politique de la terre brûlée qui fut une autre stratégie employée lors de la guerre du Péloponnèse (431-404 avant Jésus-Christ).
«La première et la deuxième guerre mondiale ont également eu de l’incidence sur les écosystèmes naturels. Que dire de la guerre du Vietnam, du Golfe, du Kosovo, de la Syrie ou encore de l’actuelle guerre Russo-ukrainienne?… Toutes ces crises ont causé des dommages innombrables à l’environnement, victime silencieuse de la guerre » dit-il.
Dans son analyse, Jean Noel pense que la guerre qui sévit en République Démocratique du Congo doit être stoppée pour limiter les dégâts sur l’environnement. « La guerre qui sévit à l’Est de la RDC devrait être prise très au sérieux au regard de son contexte géographique. L’espace contrôlé par les rebelles du M23, des ADF et certaines milices est en grande partie dans le Parc national des Virunga, un patrimoine de l’UNESCO. Cette zone insécurisée traverse la source du Nil, un véritable canal de transmission des effets environnementaux jusqu’en Egypte » ajoute-il. L’exploitation illégale des ressources naturelles par les groupes armés est faite sans tenir compte de ce que cela peut avoir comme effet négatif sur l’écosystème. C’est malgré la subsistance de l’impact, même après les hostilités.
Pour NZANZU Philémon : « Ces ressources environnementales jouent un rôle important au niveau non seulement de la RDC, mais également au niveau de la planète pour la régulation du climat via la séquestration du Carbone. Malheureusement ces ressources environnementales sont frappées par une dégradation forte et des pillages perpétrés par les groupes armés qui exploitent ces ressources depuis plus de 20 ans jusqu’aujourd’hui et à l’heure où nous sommes ». Les éco-gardes ou gardes du parc sont tués régulièrement.
Autant pour les bêtes, par les braconniers. Personne n’en parle vraiment. A Goma, Mr BWANAPUA, activiste de droits humain et riverain du parc de Virunga, condamne le silence des autorités politico-administratives. Il rappelle qu’il revient à leur compétence la protection des êtres humains et de la nature ». Aussi, les militaires Congolais et certaines autorités administratives seraient en connivence avec les groupes armés ou belligérants dans l’exploitation illégale de la flore, faune et d’autres ressources naturelles en RDC.
L’impunité des criminels environnementaux serait parmi les causes du non-respect de la protection de l’environnement en RDC. L’activiste ajoute que les autorités doivent veiller à ce que dit la loi Congolaise sur la protection de l’environnement.