

Une pierre, 5 coups! Le Maroc veut faire un élan. D’Israël en Inde, en passant par la Chine, la France et l’Allemagne, les autorités Marocaines ont mis de côté le sommeil. Elles veulent faire de l’économie du royaume, l’une des plus compétitives du continent. Dans cet optique, le royaume chérifien a même décidé de tisser avec New Delhi, une coopération dans les secteurs de l’automobile, l’industrie pharmaceutique ou encore le digital, les mines, les infrastructures et l’hydrogène vert… Par sa façon de faire les choses, Rabat se montre digne d’aspiration pour Kinshasa, enfin de faire lui aussi, face à son économie basée sur l’exploitation minière, mais qui n’a pas arraché plus de 80 % de la population de la pauvreté, ou encore 84 % autres du chômage.
Patron du secteur des investissements depuis 2021, Mohcine Jazouli se bat bec et ongle pour relever une économie qui, depuis son arrivée à ce poste, les choses ont été en cas révolutionnées. Rien qu’au sujet de la coopération Info-Marocaine, les statistiques de Newdelhi (ministère indien du Commerce et de l’Industrie), prouvent que les << échanges bilatéraux entre les deux pays ont dépassé pour la première fois, la barre des 3 milliards de dollars en 2022, contre 1,9 milliard l’année précédente et 1,2 milliard en 2018 >>, ce qui fait de l’économie Marocaine, une économie en pleine floraison.Sans se lasser, Jazouli franchit les airs. En Mars 2023, il a effectué une mission gigantesque en Chine, Israël et en Inde, après Londres, Berlin, New York, Tokyo et Singapour. À son passage partout, l’ancien patron de Valyans Consulting << multiplie les rencontres avec des acteurs publics et privés pour vanter les opportunités qu’offre le royaume en matière d’investissement >>.

Les arguments de Jazouli…
« Nos infrastructures sont aux meilleurs standards internationaux, notre capital humain est notre première richesse, plus de 50 accords de libre-échange nous ouvrent l’accès à un marché de plus de 2,3 milliards de consommateurs. Et en tant que premier producteur d’énergies renouvelables en Afrique, le royaume est également devenu le leader continental du développement durable »… Sont toujours les propos par lesquels Mohcine tente de convaincre ses sollicités.
New Delhi…
Avec ce pays potentiellement médical et l’une des puissances économiques de la planète, le royaume chérifien tissé déjà une coopération dans les secteurs de l’automobile, l’industrie pharmaceutique ou encore le digital, les mines, les infrastructures et l’hydrogène vert. Ces évidences ont fait de Newdelhi, le quatrième client de Casablanca, grâce aux exportations marocaines d’engrais. Quoi de plus normal que le Ministre se sente fier et de félicite d’une mission réussie, Jazouli déroule : « Nous avons rencontré plus d’une dizaine de grands groupes indiens qui sont très intéressés par ce que le Maroc a à offrir et que nous allons accompagner de près pour faire de cette puissance mondiale l’un des principaux investisseurs étrangers dans le royaume ».
L’Israël…
De 13,7 à 55,7 millions de dollars réalisés entre 2019 et 2022, sont aujourd’hui d’autres chiffres qui expriment les échanges entre Rabat et Jérusalem… cet autre partenaire ignoré. Longtemps ignorés, les échanges entre les deux augurent aujourd’hui une assurance. « On assiste depuis la création du Conseil d’affaires Maroc-Israël, à un vrai engouement des entreprises des deux pays pour renforcer les partenariats financiers et économiques. Pour l’heure, nous sommes dans une phase d’exploration et de prise de connaissance mutuelle qui prépare le terrain, je l’espère, à de vrais développements industriels, commerciaux et technologiques », se réjouit Ghita Lahlou, membre pesant dans la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Le sentiment de Lahlou, paraît aussi celui de Jazouli qui lâche : « La reprise des relations entre le Maroc et l’Israël s’est traduite par des mesures concrètes, symbolisées par la signature de plusieurs accords de coopération, l’ouverture des bureaux de liaison, la reprise des vols ou encore la mise en place d’équipes de travail couvrant des secteurs prometteurs, comme la recherche et l’innovation, le tourisme, l’aviation, l’agriculture, l’énergie, l’environnement, le commerce et l’investissement. » il se montre à cet effet confiant « de voir les résultats concrets de ces efforts le plus rapidement possible, et qu’ils s’incarnent dans des investissements nouveaux et des emplois de qualité à l’attention de nos jeunes, en phase avec les ambitions du royaume ».
Un gros légume…
Avec 200 entreprises générant 100 000 emplois, Pékin est aussi un partenaire de haute carrure du royaume chérifien. Pour l’heure, le royaume attend << saisir l’aubaine pour drainer des investissements et continuer à diversifier ses partenaires…>>. Les analyses économiques retiennent qu’entre Pékin et Rabat, il y a eu « un déficit commercial de 58,5 milliards de dirhams en 2021 » et le royaume entend renverser la vapeur.« Il y a toujours eu une ouverture, d’un point de vue commercial et économique, sur la Chine, qui est sortie de son modèle de continent-usine pour délocaliser elle-même ses entreprises », ce point de vue de l’analyste économique Larbi Jaïdi, survient consécutivement aux démarches qu’initie la Chine d’installer un complexe industriel dans le Nord du royaume.
Rabat … au-delà de l’économie
Au-delà de l’économie, Rabat façonne sa sécurité. Outre l’Espagne et la France, Rabat fonce et consolide ses acquis militaires, technologiques et culturels avec de nombreux pays comme les États-Unis, Israël, la Chine, le Royaume-Uni ou encore la Russie et D’ailleurs, Rabat a su ces dernières années grâce sa politique de coopération multilatérale, payer à ses Forces Armées Royales (FAR) auprès du constructeur indien Tata Advance Systems, un lot de 90 camions LPTA 2445 6×6 (utilisés à la fois pour le transport d’équipements, de munitions et de troupes, mais aussi comme armement grâce aux lance-roquettes et autres unités de tir de missiles pouvant y être installés). Cela confirme selon plusieurs observateurs, << que la diversification des partenaires tient lieu de nouvelle doctrine diplomatique au royaume…>>.
Rabat ne peut-il pas donner des leçons à Kinshasa ?
On ne réussit que lorsqu’on s’inspire de ceux qui ont réussi… Alors que Rabat voit son économie fleurir, Kinshasa voit son économie flétrir… C’est dommage !Avec plus de 200 voyages à l’extérieur du pays à la << Recherche des investisseurs >>, le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi semble n’avoir pas gagné le pari. Ses voyages sont vivement critiqués et sont perçus par l’opinion comme << un gaspillage inutile des moyens de la République, alors que la population croupit dans la misère…>>. Pourtant, avec un esprit entrepreneurial qui caractérise les Congolais, il suffirait de les organiser, les subventionner, les suivre, les exonérer de certaines taxes, pour éclater le noyau de la production intérieur.
Quelle leçon tirer de Rabat ?
À la différence, en lieu et place du roi, au Maroc, c’est le ministre en charge des investissements, qui effectue des déplacements pour établir une coopération avec les potentiels investisseurs. Dans le cas d’espèce en RDC, en lieu et place du Président, ce sont les ministres de l’économie nationale, du commerce extérieur et des affaires étrangères, qui se constitueraient en bloc pour mener une telle démarche. Le Président se concentrerait sur des questions internes du pays, à l’instar des missions de travail dans les provinces, en vue de s’enquérir de la vraie vie et du vrai état de l’État à l’intérieur du pays. En dépit de ces efforts on dirait non cadrés et non adaptés, la banque mondiale regrette dans son rapport de 2022, que << l’économie congolaise reste vulnérable aux fluctuations des prix des produits de base et aux performances de ses principaux partenaires commerciaux, l’exposant ainsi aux perturbations liées aux conflits géopolitiques et à la résurgence de la pandémie de COVID-19 >>.Le site internet investindrc.cd note qu’entre 2013 et 2020, le cumul de demandes de création d’entreprises et d’établissements a atteint 3320, mais Cela n’a pas éteint la flamme de l’incidence de la pauvreté est établie en moyenne à 80% et le taux de chômage à 84%, s’il faut se fier aux chiffres fournis par l’Agence Nationale de Promotion des Investissements « ANAPI ».
Comment renverser la vapeur ?
Le plus grand des problèmes de la RDC, ce sont les têtes de ses dirigeants dépourvus d’initiatives pour des projets salutaires pour la population, mais doués en stratégie de pillage et de planification des calculs tactiques politiques pour se maintenir au pouvoir. L’extraversion de son économie encrée sur le secteur minier et puis avec des partenaires très peu crédibles, n’aide pas le pays à avancer et à construire une économie solide et compétitive. Les investisseurs et partenaires étrangers présents au pays, profitent malheureusement de ce climat « d’euphorie du pillage et de la politique du ventre » des dirigeants pour saigner à grande échelle les ressources minières du pays et c’est le citoyen lambda qui en pâtit. La construction des centrales hydrauliques, la construction des routes y compris de desserte agricole, la création des parcs agro-industriels à l’instar de l’initiative de Bukangalonzo, la traque acharnée contre les réseaux de la corruption, ou encore la transformation locale des minerais par et avec des investisseurs locaux, la nouaison des relations avec des partenaires crédibles… Sont autant des pistes pour relever l’économie congolaise. À ces astuces, il de mise que l’état songe à rendre robuste son système pour parer à toutes les convoitises des pays voisins et des soi-disant grandes puissances. Sinon, aussi longtemps que la politique prendra le dessus sur l’économie et la sécurité du pays, la RDC restera un enfer à ciel ouvert.
John TSONGO