L’abeille est connue mais n’est pas connue ! Elle n’a toujours été présentée que comme un insecte piquant et produisant du miel par moment. Mais tels sont-ils ses seuls rôles ?
Non! Au-delà du factuel connnu de l’abeille, il importe de chercher à savoir plus. Son rôle dans la restauration des écosystèmes forestiers à l’ère actuelle où la planète tend à s’effondrer suite au coup dur lui infligé par le réchauffement climatique, comprendre ce que pourrait être son rôle économique, alimentaire et médical et pourquoi la vénérer tant, au point de lui dédier tout un mois…
A lire aussi Écosystème : l’abeille au cœur de l’éducation environnementale pour endiguer le réchauffement climatique : Nature : En réalité, l’abeille devrait-elle attirer l’attention du monde entier ?C’est autant de questions que les journalistes Africains John TSONGO et Denise KYALWAHI tentent de scruter dans cet article, question de mettre à nu les autres vertus ignorées d’un insecte on ne peut plus « phénoménal ».
Breveté plusieurs fois pour la représentation de la RDC dans des grands forums mondiaux sur l’abeille, apiculteur, enseignant d’universités, chercheur, api-therapete et antomologiste senior et engagé, l’ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA est ce scientifique qui nous met en connaissance de toutes ces vertus de l’abeille, dans un entretien à bâton rompu tenu au mois de mai, mois dédié à l’abeille.
Ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA, Bonjour ! Pourquoi toujours parler de l’abeille et de l’apiculture jusqu’à nos temps ?
L’apiculture est une mine oubliée. Et aujourd’hui, nous devons parler de l’apiculture comme secteur porteur d’une productivité et une rentabilité, pour relever le niveau de vie socio-économique des populations.
Mine ignorée, que cela veut dire ?
Parce qu’il est plein d’opportunités mais souvent inexploitées par la quasi-totalité de la population et dont on ne parle presque pas.
Quel est le rôle de l’abeille dans la restauration des écosystèmes, dans un monde déjà mis à genoux par les effets du réchauffement climatique ?
L’abeille intervient dans la reforestation naturelle des écosystèmes. Elle intervient dans la pollinisation et la reproduction des plantes. Et donc, sans abeille, il ne peut y avoir restauration des écosystèmes forestiers, et sans elle, il n’y a pas de reforestation naturelle, s’il faut le dire en un mot.
L’abeille, un simple insecte, comment parviendrait-elle à jouer un si grand rôle ? N’êtes-vous vraiment pas en train de le mystifier à tord, sinon exagérer ?
Tenez: l’abeille fait partie d’une très grande cohorte d’insectes pollinisateurs. Ce sont ces insectes qui prennent le grain de pollen d’une plante, pour le fixer sur le pistil de la fleur, pour enfin déclencher le mécanisme de la gamétogénèse ou de la reproduction, qui part d’abord de l’extraction du nectar de la fleur, pour fixer le pollen dedans, et aboutir à la formation du grain. Et cela accroît considérablement la reforestation ou mieux la régénérescence des végétaux, qui, à une hauteur de 85 %, portent des fleurs. Et cela est souvent oublié et méconnu de l’humanité.
Santé, économie, agriculture, écologie,… l’abeille y a un rôle à jouer, jusqu’à ce qu’un scientifique concluait je cite: « à l’absence de l’abeille, l’humanité ne vivrait que 4 ans « … Pourquoi mystifier l’abeille jusqu’à ce point ?
Comprendre le rôle et l’impact écologiques de l’abeille c’est avoir en tête qu’elle intervient pour la production des aliments à travers la pollinisation des plantes à fleurs, et elle intervient dans la production des trois quarts (3/4) de la nourriture biologique consommée.
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Et enfin, l’abeille joue un rôle crucial dans l’api-thérapie: l’abeille produit du miel qui soigne des maladies prises pour chroniques et incurables. C’est donc là les trois éminents rôles joués par l’abeille pour nous donner de l’argent, la nourriture et les médicaments de haute facture aujourd’hui dans le monde.
Et vous voulez donc dire que minimiser l’abeille est un danger ? C’est ça ?
Minimiser l’abeille c’est réduire le monde à la disparition. Parceque tous les êtres humains et animaux consomment de la nourriture issue des végétaux, toute la biodiversité consomme la nourriture pour laquelle l’abeille doit toujours être intervenue pour la production.
Et si l’abeille disparaissait ?
Le cycle de la production va cesser, il n’y aura plus de nourriture, et les gens vont mourrir… c’est ainsi que l’abeille s’est toujours invitée comme le pivot central dans l’équilibre écosystémique dans le monde. La minimiser, c’est aboutir à la théorie d’Enstein, grand savant et apiculteur, qui a dit que : « Si les abeilles disparaissaient, l’humanité n’aurait que quatre (4) ans de vie, et ça sera la fin et la calamité pour tous ».
Le mois de Mai de chaque année, est Celui curieusement dédié à l’abeille, pour quelles raisons ?
Ce mois a été ainsi dédié à l’abeille car c’est le moment où l’on note la grande activité de l’abeille sur toute l’étendue de la terre, dans les deux émisphères: Nord et Sud. Au nord, ce moment correspond à la période de récolte. Et au Sud, c’est le moment du grand amassement de la nourriture des abeilles et c’est aussi le temps de leur très grande activité. C’est donc au cours du même mois que sur toute l’étendue de la planète, les abeilles sont en pleine activité au même moment, et entre-elles se passent des actes similaires sur toute la terre.
C’est tout de même au cours de ce mois de mai que naissait en Slovénie le 20 Mai 1734, Antoine Djassa, le tout premier apiculteur et initiateur de l’apiculture scientifique. Et en honneur à son innovation scientifique d’avoir écrit le premier livre sur l’abeille et l’apiculture pour les scientifiques et les universités, le monde scientifique a beau consacrer le mois de sa naissance à l’abeille. Ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA, merci.
John TSONGO et Denise KYALWAHI