La RDC a obtenu mercredi 4 Décembre à la Cop-28, une garantie d’un fonds de 62 millions de dollars américains en vue du renfort à sa « nouvelle économie du climat ». Le pays attend également recevoir prochainement, une importante enveloppe d’argent « pour créer l’institut pour la nouvelle économie du climat du bassin du Congo ». C’est deux des exploits de Kinshasa à la cop28, dans son combat pour la valorisation de ses atouts écologiques, en guise de contribution dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais, cela suffit-il comme gain, pour un Etat dit « pays solution » face au changement climatique ?
Pour l’envoyée spéciale du Chef de l’Etat pour la nouvelle économie du climat à la cop 28, Madame Stéphanie Mbombo, « C’est la première fois qu’un pays du Sud va accéder à un fonds où ce pays lui-même négocie les termes, la finalité, l’objectif et les normes pour y accéder ».
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Un pas vers la mise en place d’un marché carbone
Grace à ce fonds, la RDC peut se féliciter de poser déjà les bases pour un bon marché du carbone. Ainsi dit, le marché du carbone congolais aura un soubassement légal, scientifique et au sein du registre national. Outre ces aspects, le pays bénéficiera d’un certain nombre d’infrastructures, « que nous devons mettre ensemble » dit Mbombo, « pour que notre marché carbone soit un marché de haute intégrité, de haute valeur et que nous puissions avoir un prix qui correspond à la valeur ajoutée que jouent nos forces au niveau du monde ».
Depuis bien des années, la RDC bénéficie le moins de ses richesses naturelles, y compris la valeur ignorée de ses tourbières, qui jouent pourtant un rôle très important dans la séquestration du dioxyde de carbone issu du monde entier. Mais cette fois-ci, « Nous allons structurer le marché carbone autour des tourbières, qui est quand-même une réserve importante des milliards de dollars de crédit-carbone par rapport au nombre de tonnes de CO2 dont regorgent nos tourbières », explique l’émissaire de Félix Antoine Tshisekedi à la cop. « Voilà pourquoi ce fonds a été négocié et obtenu », précise-t-elle en outre.
Economie du climat
Enfin de définir de façon globale et stratégique la politique climatique à travers tous les portefeuilles de l’Etat et avoir une projection à court, moyen et à long terme dans le domaine du climat en RDC, Mbombo annonce tout de même, que le pays attend recevoir « le fonds pour créer l’institut pour la nouvelle économie du climat du bassin du Congo ». Et cela devra permettre la réalisation des recherches suffisantes dans ce domaine de la nouvelle économie climatique, de surcroit nouveau sur la scène écologique et climatique au monde.
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Il est tôt de se réjouir
La RDC, quoiqu’appelée ‘’pays solution’’ face au changement climatique, semble ne l’être que de nom ou de slogan. Oui ! Car elle bénéficie le moins de ses atouts de ce côté-là. Pourtant, c’est d’elle que dépendent les vies du monde entier, grâce à ses forêts et tourbières, qui recyclent perpétuellement le gaz carbonique.
Pour inverser l’équation, le pays devait reconstruire sa politique de négociation en matière climatique et devait urgemment assoir une politique interne permanente y afférente pour en tirer toutes les dividendes nécessaires. Le pays peut par exemple s’inspirer de ceux qui ont réussi de ce côté-là, c’est le cas de l’Indonésie et du Ghana.
En effet, jusqu’à l’heure, la Norvège verse à l’Indonésie 100 millions de dollars pour son Fonds pour la forêt et l’utilisation des terres (Folu). En outre, les Émirats arabes unis, le Canada, les États-Unis ou encore le Singapour ont donné 110 millions de dollars au Ghana pour son Plan de résilience, et d’autres sommes ont été promises pour le secteur alimentaire et agricole. Eu égard à ce qui précède, l’Indonésie et le Ghana ont-ils les mêmes potentialités naturelles que la RDC ? Non ! Alors que font-ils pour tirer profit de leurs ressources ? C’est la question que Kinshasa devrait se poser pour réussir et faire bénéficier son pays, de ce qui lui doit être dû !
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Rappelons-le, Dubaï (Émirats arabes unis) abrite en ce 2023, la 28e Conférence des parties sur le climat Cop-28. Ouvert depuis jeudi 30 Novembre 2023 pour une aventure de douze jours, ce méga rendez-vous met en scène près de 80 000 participants issus de toutes les encablures du monde, pour tenter de trouver des issues contraignantes face au fléau du changement climatique.
John TSONGO : cofondateur de la radio Panafricaine, Journaliste et écrivain Africain, passionné des questions de science, d’environnement et recherche des solutions aux problèmes du millénaire
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