« Le lac Kivu n’est pas une poubelle », l’activiste environnementaliste Thérèse MOSANGE habitante de la ville de Goma, lance des messages de sensibilisation contre les bouteilles plastiques sur le lac Kivu due à la mauvaise gestion des déchets dans les ménages de Goma et montre comment le lac Kivu est un lieu public qui nécessite l’attention de tous. Le lac pollué a des conséquences néfastes sur la biodiversité, la santé humaine, l’économie et la jeunesse à venir. Les jeunes entrepreneurs doivent s’appropriés l’opportunités de recycler ces déchets plastiques pour une économie durable et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Elle appelle l’État congolais à la prise de décision sur l’application du principe » Pollueurs payeurs » et à la prise de conscience écologique de chaque citoyen vivant à Goma dans la protection du lac Kivu.
En Novembre 2023, Thérèse MOSANGE a été sélectionnée par InfoNile pour un programme de formation à la communication des militants de l’environnement. Ce programme leur a permis d’acquérir des compétences pour communiquer efficacement et amplifier les histoires autour de la biodiversité, de l’eau, de la conservation de l’environnement et des questions climatiques. Au bout de ce programme, chaque participant était en mesure d’élaborer un plan de communication sur l’activisme environnemental, au cours duquel NATUREL a été sélectionné.
Contacté par NATURELCD madame Thérèse avoue » Après notre formation j’ai réalisé qu’il est important de parler à la population de Goma et ses environs sur l’état de lieu du la Kivu. Le lac Kivu étant un lieu qui attire plus des touristes mérite l’attention de tous. Ses caractéristiques environnementales et sa beauté attirent plus les hommes de tout le coin du monde. Il est très important pour la survie de la population de Goma au niveau nutritionnel ( produit des poissons appelés « SAMBAZA » et de l’eau potable pour la survie de la population), le lac produit également le gaz Méthane qui une fois exploité la population n’aura plus le problème de l’énergie et diminue également l’usage des makala dans des ménages qui occasionne le déboisement dans les villages voisins de Goma. »
Malgré toutes ces beautés du lac Kivu l’activiste a fait un constant qui lui pousse à élaborer ce programme de sensibilisation grâce à l’accompagnement de l’organisation Amani Institue et InfoNile, « J’ai constaté que le lac Kivu est devenu une poubelle pour certaines personnes par conséquent il est pollué »; ajoute-t-elle.
Les bouteilles en plastique représentent un danger pour l’homme et l’écosystème du lac.
Dans sa philosophie, Amani Institue veut promouvoir la protection de l’environnement à tout le niveau. En collaboration avec InfoNile investissent leur force ensemble pour lutter contre la pollution des eaux du lac Kivu. Cette organisation base des activités dans la formation des jeunes et grandes personnes sur la protection de l’environnement, ses membres organisent des activités de sensibilisations dans des écoles, des milieux publics aux rivages du lac Kivu… Ce programme s’élargit et veut atteindre un grand nombre du public pour son invitation.
D’où proviennent les déchets plastiques qui polluent le lac Kivu ?
Patrick est pêcheur à Goma, au Nord-Kivu. Il témoigne de la pollution du lac : « Depuis quelques années, je vois de plus en plus de bouteilles en plastique dans le lac. Elles viennent des bateaux, des maisons, des terrasses en période pluvieuse, les vagues marin. C’est un problème grave, car ça pollue l’eau et ça tue les poissons. »
A lui de souligner que » les déchets plastiques qui proviennent des vagues Marin ramassent d’autres déchets de l’autre rive pour déposer ici au bord du lac, d’autres déchets proviennent des restaurants, des certains commerçants des produits à emballage plastique et bistro des particuliers qui vivent ici. Ces gens viennent déverser les déchets récoltés dans leurs maisons de vente et les jettent dans le lac. Les consommateurs eux de leur côté se sentent sans contrôle et jettent ces déchets d’une façon spontanée dans le lac sans être gêné. En plus certains voyageurs achètent des emballages plastiques une fois l’usage fini, ils le jettent toujours dans le lac.
Les femmes qui viennent du marché voisin jettent leurs déchets dans des vieux bateaux à lambeaux et en font une poubelle » , ajoute-t-il.
Quelle conséquence sur les eaux du lac, la santé humaine et la biodiversité?
Des recherches montrent que ce sont environ un million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins qui sont ainsi tués chaque année au contact de nos déchets plastiques. A ce rythme, on estime que les océans contiendront plus de plastique que de poissons d’ici à 2050, soit une masse d’environ 750 millions de tonnes.
Et ce qui se passe sous la surface est plus inquiétant encore.
Car les 300 000 tonnes de déchets plastiques qui flottent actuellement à la surface des océans ne représentent qu’1% du plastique présent en milieu marin. Les 99% coulent jusqu’aux abysses les plus profondes ou se décomposent en microparticules qui seront ingérées par la faune et la flore pour remonter progressivement jusqu’à nos assiettes. Ce sont environ un million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins qui sont ainsi tués chaque année au contact de nos déchets plastiques. A ce rythme, on estime que les océans contiendront plus de plastique que de poissons d’ici à 2050, soit une masse d’environ 750 millions de tonnes, signale le journal Conservation de la nature paru en juin 2023.
Les déchets constituent de véritables pièges pour la faune marine
Les plus gros déchets causent blessures, infections ou mutilations aux animaux qui se coincent dans des filets ou des sacs. Ils peuvent même suffoquer et se noyer. D’ailleurs, un rapport du WWF montre que le nombre d’espèces affectées par l’enchevêtrement ou l’ingestion de débris plastiques a doublé depuis 1997. Il est passé de 267 à 557 espèces. Si les déchets issus de la pêche sont moins nombreux que ceux de la grande consommation, ils tuent davantage. Au Mexique, les filets maillants illégaux et abandonnés ont même conduit le marsouin vaquita au bord de l’extinction. A ce jour, il ne reste qu’une dizaine d’individus, rapporte le WWF. Il semble donc primordial de réduire la surconsommation de poisson.
Pour madame Thérèse lauréate du prix, les bouteilles en plastique sont un danger pour l’environnement car elles ne se dégradent pas, elles finissent des milliers d’années dans l’eau et jouent beaucoup sur l’écosystème, la santé de l’homme et l’environnement.
» La pollution plastique a de nombreuses conséquences sur des vies humaines, les personnes qui consomment l’eau du lac Kivu sont exposées à plusieurs maladies d’origine hydrique, le choléra, la diarrhée, la gale, le cancer,… Elles peuvent aussi être contaminées par des maladies transmises par les poissons qui ont consommé les débris des déchets plastiques. »
La biodiversité marine est l’une des victimes les plus immédiates de la pollution plastique. Par étouffement, enchevêtrement ou blessures en tous genres liés aux débris flottants, ce sont plus de 1,5 millions d’animaux marins qui périssent chaque année. Si les plastiques sont nocifs pour la faune et la flore sont ainsi de même pour l’homme. Des microparticules qui se frayent également un chemin jusqu’à nos assiettes par le biais des animaux que nous consommons ou des produits chimiques utilisés lors de la fabrication de nos emballages. Avec la possibilité de diminuer la fertilité et la création des maladies cancéreuses, les déchets plastiques détruisent la vie de l’homme.
« Les déchets plastiques ont également des conséquences sur l’écosystème du lac Kivu est surtout quand les poissons et autres habitants aquatiques les consomment, cela a donc des conséquences néfastes sur leur croissance et leur production. Les déchets plastiques détruisent les zones des frayeurs où se reproduisent les poissons, cela joue au taux de production et détruisent les eaux du lac. Cette eau est la seule ressource qu’utilise la population de Goma, cette ville touristique entourée des montagnes volcaniques n’a aucune rivière qui coule ni puits qui peut aider la population à se procurer de l’eau ».
Une aggravation du réchauffement climatique
Fabriqué majoritairement à partir d’énergies fossiles, le plastique pourrait représenter environ 20% de la consommation de pétrole d’ici 2050. Sa production et son transport émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre tout comme sa fin de vie, qu’il s’agisse d’incinération ou de dégradation dans les décharges à ciel ouvert. De temps en temps à ville de Goma, certains ménages passent par l’incinération des déchets plastiques croyant avoir résolu ce problème. Cette situation amplifie tout simplement l’accélération du réchauffement climatique.
Sur le gaz methane, ces déchets vont détruire aussi le gaz méthane, la couche d’ozone et autres richesses du lac Kivu. »
Que doit être la solution face à ce problème.
Les solutions au niveau mondial pour lutter contre la pollution plastique
Partout à travers le monde, on préfère s’attaquer aux plastiques non recyclables plutôt que de chercher à bannir sans discernement toutes les déclinaisons de ce matériau aujourd’hui omniprésent. En 2018, la Journée mondiale de l’environnement organisée en Inde s’était majoritairement axée autour de la lutte contre la pollution plastique. La Banque mondiale y avait notamment investi massivement dans l’amélioration des systèmes de gestion des déchets urbains.
Pour le pêcheur Usene, qui se spécialise dans la pratique de tailler le filet et de veiller sur la qualité des poissons récoltés dans le lac, » personnellement je crois que chacun doit faire de son mieux pour prendre soin de ses actes. Ne pas jeter les bouteilles plastiques dans le lac on doit le garder après usage et jeter dans un endroit sûr, il faut aussi que les vendeurs et ceux qui viennent visiter le lac évitent de considérer le lac comme une poubelle ».
» je demande aux dirigeants et surtout à ceux qui gardent le lac de mettre des mesures disciplinaires : interdire aux vendeurs de jeter leurs déchets dans le lac, donner un ordre selon lequel toute personne qui jette ses déchets dans le lac sera poursuivie par la loi et l’on doit créer un taxe pour les pollueurs. Aux personnes qui connaissent beaucoup sur les conséquences des déchets plastiques sur le lac d’organiser plusieurs sensibilisation à la population car beaucoup ignorent que le lac n’est pas une poubelle », argumente-t-il.
Selon Thérèse MOSANGE l’activiste la solution face à cette dégradation c’est d’abord une implication de tous à tout le niveau.
» J’invite donc tous les habitants de Goma et ses environs de se joindre à nous pour la protection de cette plus grande ressource qui nous est nécessaire. Chacun de nous doit prendre conscience de la protection de ce lac qui est important pour nous, sur le plan touristique, alimentaire et environnemental. On ne doit pas jeter les bouteilles plastiques sur la route, n’importe comment on doit être éco responsable personnellement.
Les riverains ou tous ceux qui vivent au bord du lac càd les pêcheurs, les vendeurs des poissons, les commerçants, les acheteurs et tout autre personne vivant au bord du lac ou ayant une activité à cet endroit doit apporter sa contribution dans la lutte contre la pollution plastique sur le lac Kivu. Ensemble protégeons nos ressources pour la génération future. Dit-elle »
Sur le plan national la combattante de l’environnement appelle les autorités de veiller sur le « principe pollueurs payeurs, qui aidera à rehausser l’économie du pays, elle ajoute aussi que le gouvernement congolais doit prendre en compte l’éducation environnementale sur tout le niveau en fin d’éduquer toute la population qui est appelée à être responsable directe de la pollution du lac. En plus la mise en place d’une politique de nettoyage du lac devait accompagner les sensibilisations et actes des activistes ».
Thérèse Mosange, activiste environnementaliste au Nord-Kivu au sein de l’organisation Amani Institute en collaboration avec InfoNile ,sensibilise la population à ce problème pour éviter le pire dans les années avenirs .
L’ Environnementaliste Thérèse Mosange, encourage les entrepreneurs vert à saisir les opportunités de recyclage des bouteilles en plastique pour la fabrication des pavés et du carburant vert, pour aider à nettoyer le lac. Elle appelle l’État congolais à encourager ces entrepreneurs pour attirer plus d’investisseurs dans ce secteur d’activité. Le gouvernement doit également instaurer le programme de l’éducation environnementale à tout le niveau, dès l’école primaire jusqu’à l’Université.
Près de 110 millions de tonnes de déchets plastiques sont accumulées dans nos cours d’eau. Dans nos océans, ce sont 30 millions de tonnes. Les images du continent de déchets flottants et d’animaux marins étouffés par nos emballages ne sont, malheureusement, pas près de disparaître. Ainsi estime-t-on que 90 % de tous les oiseaux et de tous les poissons auraient ingéré des particules de plastique.
A souligner que la pollution plastique est un problème qui ronge le monde aujourd’hui et c’est une menace pour la biodiversité, l’environnement et la santé humaine. Il est temps d’agir ensemble dans l’unanimité pour rendre nos eaux propres et utiles à la population et au tourisme. Une fois les poissons ou autres habitants aquatiques consomment les plastiques, la génération à venir ne sera jamais bénéficiaire des richesses cachées dans le lac Kivu.