Nord-Kivu :  La RDC face à l’insécurité alimentaire, Climatique et économique suite à la guerre dans PNVi (Me Olivier NDOOLE)

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Dans une interview exclusive accordée à NATURELCD, Me Olivier NDOOLE défenseur des droits environnemental international et multi primé dans le domaine de l’environnement laisse savoir que la présence des camps de déplacés au tour du Parc de Virunga constitue un danger pour l’écosystème de ce patrimoine mondial.  Cette situation laisse plusieurs personnes environnent le parc dans la malnutrition et d’autres habitants de la ville de Goma per exemple, qui se procurent des poissons en Ouganda qui jadis provenait du lac Edward sans difficultés. Ceci au profit de l’émergence économique de l’Ouganda et au préjudice de l’économie congolaise qui devrait être fructueuse du fait que nous avons une grande partie du lac de notre côté. Lorsqu’il y a la guerre il y a une perturbation et une instabilité se fait sentir sur tout le niveau, mais aussi une destruction méchante de l’environnement qui renvoie à une instabilité climatique.

NATURELCD : Me Olivier NDOOLE, vous êtes expert en droit environnemental, parlez-nous des problèmes environnementaux qui guettent la Biodiversité du Parc de Virunga (PNVi).

Me Olivier NDOOLE : le Parc National de Virunga PNVi regorge beaucoup de potentiel en matière de la biodiversité, c’est le parc le plus long de la RDC, avec une superficie de 8000Km2. De part et d’autre sa position par rapport à la ville de Goma, il est vulnérable par la pression démographique que subisse la ville aujourd’hui. Cette population environnant le Parc a besoin de répondre à ses besoins vitaux. La majorité de ces riverains actuellement sont des déplacés de guerre venant des plusieurs coins, Rutsuru, Masisi, Rubarer… qui traversent une vie difficile, ceux-ci vivaient de l’agriculture et aujourd’hui sont obligés d’entrer dans le parc pour s’approvisionner. Ces déplacés de guerre sont les premiers destructeurs de la forêt, certains sont à la recherche des gibiers et d’autres des fruits et cueillettes des champignons. Non loin de déplacés l’on trouve des personnes armées qui sillonnent nuit et jour dans cet air protégée avec toute quiétude, ces derniers sont dans l’exploitation illégale des bois et des minerais, la fabrication de braise (Makala) et personne ne le contrôle. Les détonations de armes lourdes croyant de la psychose aux près des animaux, la disparition des certaines espèces animales et végétales bas record à ce lieu, l’on constante aussi des morts des éco-du jour au lendemain…

NATURELCD : quelles sont les conséquences néfastes de la guerre face à la Biodiversité du PNVi

Me Olivier NDOOLE : La guerre a des nombreuses conséquences sur l’environnement, l’homme en interagissant avec l’environnement par conséquent victime de plusieurs effets. La guerre est un élément qui entraine beaucoup de perturbation dans la vie normale de l’homme ainsi qu’à la biodiversité. Actuellement la guerre en RDC a un effet dramatique sur la biodiversité c’est à dire la destruction, l’exploitation illégale, trafique de la ressource biosphère au niveau non seulement des Parcs mais aussi sur les forets communautaires. Au niveau de l’investissement agricole, les communautés locales ne bénéficient plus à leurs productions agricoles car ils sont tout simplement interdit de fréquenter leurs champs car il y a la guerre dans ces zones qui pousse la population à tomber dans la malnutrition. La population est devenue nomades ils quittent leur milieu habituel pour aller vivent dans des camps de déplacés où proches du PNVi et sont donc condamnés de couper les arbres du parc. La guerre fragilise l’économie de la province car les miliciens s’occupent par la coupe d’arbre et demande à la population de payer de cotions qui une fois bien canaliser pourrait entrer dans la caisse du gouvernement.

La RDC fait face à l’insécurité alimentaire et économique face à cette guerre

NATURELCD : Reconnaissant la menace grave de l’impact de la guerre sur la biodiversité, Me OLIVIER NDOOLE, quelle est la gravité que courent les êtres humains et la biodiversité au Nord/Kivu à l’avenir climatique ?

Me Olier NDOOLE : Aujourd’hui sur le lac Edward et le Parc National de Virunga vous allez trouver trois catégories des conséquences visibles : la première c’est la destruction des moyens des substances pour la communauté locale et pour la faune et la flore congolaise, également une surabonde des militaires au tour du parc. Et l’autre aspect, ce sont les arrestations que vous êtes en train d’observer il y a toujours des pécheurs congolais qui sont arrêtés du faites qu’ils sont allé chercher les poissons comme la RDC n’en a plus chose qui engendre des conséquences sur l’équilibre alimentaire pour les communautés locales.  La pêche dans le lac Edward c’est une pêche qui dans le temps a facilité la sécurité alimentaire à passent par les frontières de la RDC, jusqu’à Kinshasa par-ci par-là, on a reconnu la COPEVI, le nom COPEVI a été rependu par la forte production des poissons du Lac Eduard. Mais actuelle le lac Edward n’est plus à mesure de supporter les quelques habitants qui sont seulement dans la ville de Goma. Et cela crée une sécurité économique pour les autres pays notamment les pays voisins. Nous n’avons plus de poissons dans la ville de Goma. Il ya maintenant des congolais et congolaises qui vont chercher des MAKAYABO (poisson salés) en Ouganda, pour renforcer l’économie au niveau de l’Ouganda, au préjudice de l’économie congolaise qui devrait être fructueuse du fait que nous avons une grande partie du lac de notre côté mais comme la guerre a décimer toutes les espèces voilà ce que nous sommes.

Sur la sécurité climatique et de l’intégrité territoriale de la RDC, càd tous ceux qui font l’exploitation de nos bois, de nos champs cacao, des nos produits de la pêche y compris de la braise dans le PNVi constitue actuellement un moyen de renforcement économique contre les forces combattantes qui sont entrain de détruire ou d’anéantir la République. Vous trouverez que toutes ces pressions armées que nous avons sont en train de se renforcer la braise au niveau du Parc de Virunga. C’est de milliers de tonne et de tonne de braise qui sont exportés par jour, je peux dire c’est le Coltan noir, qui fait du déboisement et la déforestation qui dévore ce PNVi une source d’économie.

Par exemple au lac Edward vous trouverez avec la guerre des forces et groupes armes qui se sont constitués comme le WAZALENDU et autres porteurs d’armes qui soit était braconnier qui se déclare Patriote. Mais c’est un patriotisme contre notre biodiversité, un patriotisme contre la population civile. Même les envahisseurs ou les agresseurs les groupes armés qu’ils soient les groupes conventionnels ou les groupes non organisés les armés étrangères telle que les armées Ougandaises, les armées Rwandaises sont venu pas vraiment forcement pour donner la paix mais c’est pour le pillage, pour la destruction et le trafic de notre biodiversité. Mais aussi pour l’occupation des espaces physiques tel que dans la ville et territoire de Beni tout ça c’est préjudice à l’endroit de la biodiversité.  Aucun agriculteur peut faire de l’agriculture une priorité pendant qu’il est déplacé de guerre sur sa propre terre. Lorsqu’une personne n’a pas de terre pour cultiver comment il ne peut pas contribuer à la production agricole ce qui cause la malnutrition aux riverains du PNVi et du lac Edward pendant qu’ils ont tous les nécessaires à coté d’eux.  A Beni et ailleurs il y a des endroits où on interdit aux paysans d’accéder dans leurs champs par conséquent ils sont contraint d’entrer dans le parc pour se ravitailler.

NATURELCD : Quelle analyse faites-vous sur l’augmentation de la population autour du PNVi, ou quelle analyse sur la démographie des riverains du PNVi actuellement ?

Actuellement l’on constate un engouement très fort autour du parc. Des personnes fuyant la guerre viennent se concentrer près du parc à la recherche de terre vide et cela sous couverture des autorités locales. Pour le camp des déplacés maladroitement crée, vous trouverez actuellement aucune politique publique pour la mise en place de camp de déplacés qui est sensible à cette économie noire qui se fait autour des camps. Même les humanitaires sont entrain de contribuer pour ça, exemple quand ils placent un camp vers Rusayo où j’ai vu le Gouverneur signé un arrêté pour qu’on y installe un camp, c’est-à-dire vous voulez que tous ces déplaces soient des esclaves économiques qui sont entrain de couper les bois pour fabriquer la braise dans le PNVi, et du coup c.à.d les camps sont constitutif d’un marché public pour les groupes armés qui vont encore se reconstitués économiquement, et cette économie va servir pour anéantie ou fragiliser les institutions de l’Etat. Quand vous avez par exemple plus de 20 000 vingt mille personnes dans un camp de déplacés sans assistance et que vous avez des groupes armés qui sont en train d’opérer dans le PNV s’ils exigent que chacun qui entre dans le parc puissent payer par ex (1$) Un dollar par jour faite la sommation des frais qu’ils vont récolter par jour et multiplier par les nombres de mois, donc ils sont en mesure de fragiliser les institutions en province et pourquoi pas les institutions au niveau de la République. Mais hélas toutes ces analyses ne sont pas faites, on est en train de vouloir construire des couloirs au niveau humanitaire au préjudice de l’existence pour demain de la République.

NATURELCD : que dire de ces effets sur le plan de l’avenir climatique qu’en dites-vous ?

Me Olivier NDOOLE : Au niveau climatique vous trouverez qu’il y a des perturbations saisonnières par exemple dans le KAMURONZA où la déforestation a dévoré toute la forêt les gens ne savent plus par quelle période il faut faire l’agriculture. C’est déjà une revanche par ce que comme vous le savez « On n’engage pas la guerre avec la nature », la nature a tout son temps et si vous engagez cette guerre-là, la nature va vaincre et nous serons des perdants. C’est le cas aujourd’hui, nous sommes en train de nous battre, l’humanité se bat, que cas soit au niveau de la communauté internationale, que ça soit les humanitaires au niveau de la République, se batte d’une façon ou d’une autre contre le Parc mais surement que le parc aura une revanche sur l’humanité et avec comme peut être conséquence, nous allons fuir, l’espace que nous avons voulu exploiter pour avoir de l’argent nous tous nous allons laisser comme les gens sont en train de quitter le lac Edward et d’aller chercher du poisson en Ouganda c’est déjà la nature qui triomphe. On a cru que Dieu nous a donné et que nous allons surexploiter par ce que c’est Dieu qui nous a donné et la nature nous a donner que nous sommes en mesure de vous chasser et de vous laisser dans l’insécurité alimentaire et vous serez obligez de nous laisser ici.

NATURELCD : La guerre a-t-elle aussi des conséquences néfastes sur l’agriculture ?

Me Olivier NDOOLE : On ne peut pas faire une revanche du sol ou du sous-sol si nous sommes en insécurité. C’est vrai il y a des slogans politique « nous allons faire de l’agriculture une priorité de priorité », mais d’accord sur le plan Humain, qu’elle est ce paysan de Kyavinyonge, de Kanyabayonga, de Masisi, de Rubaya, de Rutsuru qui va pratiquer l’agriculture lorsqu’il est obligé de se déplacer. Quelle est cette main d’œuvre qui va faire de cette politique agricole un outil de stabilité alors qu’en RDC l’agriculture n’est pas une profession, c’est un mode de vie, celui qui fait l’agriculture il fait au même moment la chasse, cueillette, et quand ils sont entrain de pratiquer cela c’est leur mode de vie, c’est un ensemble. Mais maintenant comment est-ce qu’une personne qui est devenue déplacée n’a pas non seulement l’espace pour la production, il n’a pas des outils pour produire, il n’est pas mentalement stable pour faire de l’agriculture sa priorité va produire.  Un autre aspect oublié c’est la destruction des investissements agricoles, il y a pas longtemps que j’ai vu la presse annoncer que les groupes armés qui occupent vers Mabenga et autres ont interdit aux paysans, même dans le Nyiragongo interdir d’entrer dans le champ. Même vers Beni les gens ont de Cacao mais ne ne peuvent pas y aller.

La guerre a une conséquence non seulement sur le plan de sécurité alimentaire, comme une situation catastrophique sur le plan des droits international, sur le plan de sécurité climatique mais aussi sur le plan de la sécurité des investissements et de la production agricole. Donc la guerre a des conséquences sur tous les aspects politique et non politique, tel que la politique agricole, pour quoi pas même au niveau de l’exportation et de l’importation. Pourquoi on peut consommer le riz de Pakistan pendant qu’à Beni ou dans le Walikale il ya une situation favorable de la production du riz, ce n’est pas parce que les gens sont paresseux c’est du faits que il ya pas eu une sécurité d’investissement agricole que ca soit sur le plan de la sécurité agricole, que ca soit sur le plan politique, et même sur le plan de la sécurité taxé aux crédits, que ça soit sur le plan climatique et de la justice climatique il en ya pas.  Cela a vraiment de l’impact, toutes ces bombes qu’on est entrain de larguer dans des champs des paysans pouvez-vous imaginez même si on pouvait arriver à une situation de stabilité, tous ces engins explosifs qui sont largués dans les champs, quel sera l’avenir du paysan agriculteur pour demain, c’est la catastrophe. Même pour la stabilité de la non pollution du sol càd si vous prenez ces investissements en termes de guerre vont encore avoir une revanche sur le sol.

Pour la stabilité et vous voulez une agriculture adaptée au contexte du changement climatique c’est le paysan qui compte.

NATURELCD : Que dit la lois congolaise ou Internationale sur la protection de l’environnement en temps de guerre.

Me Olivier NDOOLE : nous avons un arsenal juridiques complet par rapport à cette question, par exemple pour les aires protégées, que ça soit la loi sur la conservation, la loi portant principe fondamentaux liés à la protection de l’environnement, l’accord de Paris, il y a aussi l’accord sur la protection des gorilles et même d’autres texte sur la protection de la Biodiversité déclarent que les aires protégées sont des espaces  neutres et même les personnels sont neutres càd en temps de guerre comme en temps de paix ces gens et ces espaces jouissent de certaines protections. D’ailleurs la fait de s’attaquer aux aires protégées ou d’utiliser les munitions par rapport au code pénal militaire ca aggrave la peine parce que c’est la seule infraction prévu au niveau du code militaire où la personne peut aller à une condamnation de 10 ans même à la peine capitale. Mais dans la pratique ça cause problème, même l’accord sur le climat, le fait qu’on lie l’existence de la communauté locale soit de l’humanité avec l’avenir climatique, mais le fait que la guerre vient détruire ou s’attaque à des objectifs climatiques, il y a lieu de se dire que ce texte garantisse le Droit International Humanitaire.

NATURELCD : La nature ou l’environnement interagit avec l’homme, quel conseil donnez-vous à ceux qui subissent aujourd’hui la guerre et à ceux qui organisent cette guerre ?

Me Olivier NDOOLE : Nous humains nous sommes en interaction avec la nature mais nous sommes nature nous-même, nous avons cette obligation de veiller sur la protection de la nature parce que si la nature disparait nous n’allons plus survivre. La nature elle est toujours plus forte que l’homme parce que la nature a tout son temps. Nous pouvons mourir mais la nature reste là. Ceux qui ont détruit la nature par le déboisement sont passés, ils mort, cette nature les a vécus, ceux qui ont surexploiter le lac Edward aujourd’hui parmi eux il y a ceux qui souffrent de la malnutrition d’autres ne sont plus visible même, ils ont fui et changer de mode de vie et nous aujourd’hui nous commençons à voir comment réparer cette nature. Si aujourd’hui nous voulons nous attaquer à la nature dans notre domaine partout où nous sommes, nous devons nous mobiliser tous pour que nous puissions non seulement rester longtemps sur notre nature mais aussi pour que nous puissions léguer une vie de prospérité de sauvegarde sociale, une vie juste pour le climat, c’est ça aussi la justice pour le climat ou la justice climatique, la justice et la sauvegarde sociale. Nous devons nous tous nous mobiliser pour des actions non seulement politiques mais aussi pour des actions climatiques. Actuellement il y a des perturbations saisonnières, il n’y a plus de pluie ce dernier temps, les arbres sont abattus par des hommes armés cherchant où abriter et en fabricant (Makala) de la braise tout cela a un effet sur les êtres humains et la biodiversité. La déforestation autour du parc est un crime. Toutes les personnes impliquées directement ou indirectement dans la coupe d’arbre dans le parc est condamnable par la loi congolaise.

A noter que Me Olivier NDOOLE est bénéficiaire du Prix Mondial Global Citizen 2024 Climat, Prix Front line defenders 2023 foncier et environnement, Face of Conservation IUCN NL 2017, Mes domaines : Gouvernance foncière et justice environnementale , aide légale en faveur des défenseurs climatiques à la base, Contentieux climatique et biodiversité , réformes juridique et institutionnelle à incidence sur le climat et droits locaux. https://www.linkedin.com/in/me-olivier-ndoole-97561399/?originalSubdomain=cd

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