L’objectif de l’ingénieur Pierre Ngongo, coordonnateur national de l’Association des Pisciculteurs du Congo (APC), est de fournir aux pêcheurs et éleveurs de poissons les outils nécessaires pour améliorer l’élevage hors sol à Goma.
La formation des pisciculteurs est la principale préoccupation de cet expert présent à Goma. « Les pisciculteurs de Goma doivent mettre en œuvre les conseils qui leur seront fournis pour accroître la productivité. Concrètement, cela signifie nourrir correctement les alevins, respecter les horaires d’alimentation des poissons, avoir une ferme en bon état et toujours prendre soin des alevins », précise l’expert en pisciculture, Pierre Ngongo. Selon lui, une fois les pratiques de pisciculture hors sol correctement appliquées, les poissons produits à Goma pourraient approvisionner toutes les villes de la RDC.
Les participants à la formation ont exprimé leur satisfaction et souhaiteraient que ces sessions ne soient pas ponctuelles. Ils aimeraient que M. Ngongo revienne régulièrement pour leur enseigner de nouvelles techniques afin d’améliorer leur production.
Pour Mme Rachel Neema, présidente d’une organisation féminine de Goma, « cette formation est très bénéfique pour nous. Notre association encadre des jeunes filles et mamans ayant fui la guerre. Cette formation les aidera à mieux se prendre en charge, développer leurs capacités de production et lutter contre la faim dans leurs familles. Cela contribuera à réduire la malnutrition chez les enfants des familles concernées ».
De son côté, M. Éric Malegane, ingénieur en électricité et plasticien, souligne que « la pisciculture est une excellente opportunité pour l’emploi des jeunes. Grâce à la formation professionnelle que j’ai reçue à l’université, je peux combiner la théorie à la pratique. Je fabrique généralement des bacs en plastique que je vends aux pisciculteurs. »
La pisciculture : une opportunité d’emploi pour les jeunes
Selon l’ingénieur formateur Pierre Ngongo, « la pisciculture offre de nombreux horizons. Nous allons enseigner aux jeunes la pisciculture hors sol, le recyclage des déchets ménagers pour produire de la nourriture pour poissons, tout en contribuant à l’assainissement de la ville de Goma. » M. Malegane a déjà formé plus de 20 jeunes à Bukavu et Goma.
Ce programme ne s’adresse pas uniquement aux pêcheurs ou pisciculteurs en interaction; il est ouvert à toute personne souhaitant se former en pisciculture.
M. Ngongo ajoute : « Les jeunes ou toute persone intéressés (e) par de bacs en par l’élevage de poissons sont les bienvenus. » Le coordinateur provincial, IR Volonté Nzuko, encourage les jeunes à se joindre à cette initiative : « Nous encourageons ceux qui affirment qu’il n’y a pas d’emplois après les études universitaires à se joindre à nous, car de nombreuses opportunités sont à saisir. »
Rappelons que cette formation se déroule à travers toute la République pour promouvoir les objectifs du chef de l’État congolais. L’élevage des poissons doit être associé à l’agriculture. « Pour une production optimale, chaque pisciculteur devrait avoir un jardin ou un champ à côté pour l’évacuation des eaux usées et autres déchets de la ferme. L’éleveur de poissons doit également intégrer la culture de légumes en attendant la récolte », conseille Pierre Ngongo.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 correspond à la vision d’un monde plus juste et pacifique, dans lequel personne n’est laissé pour compte. La population mondiale est de 7 milliards en 2021 et dépassera 9 milliards en 2037. Selon les statistique de l’ONU, la population africaine était de 1,34 milliard en 2019 soit 17,2 % de la population mondiale. La population de l’Afrique subsaharienne uniquement pourrait tripler entre 2020 et 2100, passant de 1 à 3 milliards d’habitants. La question que se pose la FAO est de savoir comment cette population va nourrir. Les poissons représentent une protéine très importante dans l’alimentation humaine. Une portion de 150 g de poisson peut fournir de 50 à 60 % environ des besoins protéiques journaliers d’un adulte. Pour cela, la consommation de poisson destiné à l’alimentation humaine est passée de 9,0 kg en 1961 à 20,5 kg en 2018. Mais, malgré l’accroissement rapide de la population africaine, la production de la pêche de capture demeure relativement stable depuis la fin des années 1980, c’est à l’aquaculture que l’on doit la croissance continue et impressionnante de l’offre de poisson destiné à la consommation humaine. Le secteur de l’aquaculture continue de croître plus rapidement que les autres grands secteurs de la production alimentaire, même s’il ne bénéficie plus de taux de croissance annuels aussi élevés que ceux enregistrés dans les années 1980 et 1990 (respectivement 11,3 % et 10,0 %, hors plantes aquatiques). La croissance annuelle moyenne du secteur a diminué pour s’établir à 5,8 pour cent au cours de la période 2000-2016, bien que le secteur ait connu une croissance à deux chiffres, en particulier en Afrique entre 2006 et 2010.