Planète Vivante 2024 rapporte que,
● 76 % de déclin des populations d’espèces sauvages suivi à travers l’Afrique,
représentant les mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons.
● 85 % des écosystèmes d’eau douce mondiaux sont parmi les plus gravement touchés,
reflétant les pressions croissantes exercées sur les rivières, lacs et zones humides en
raison de la construction de barrages, de la surpêche, de la pollution et de l’extraction
d’eau.
● 69 % des écosystèmes terrestres mondiaux montrent également des déclins significatifs,
principalement en raison de la déforestation, du changement d’utilisation des terres et du
surpâturage.
● Le rapport révèle un « système en péril » alors que l’Afrique fait face à des points de
bascule dangereux et irréversibles causés par la perte de biodiversité et le changement
climatique.
● WWF: Les cinq prochaines années seront cruciales pour l’avenir de la biodiversité
africaine, mais nous avons le pouvoir et l’opportunité de changer cette trajectoire.
La biodiversité africaine est menacée, comme le révèle le
Rapport Planète Vivante 2024 du WWF, qui montre une baisse significative de la taille moyenne
des populations de la faune sauvage à travers le continent. Selon le rapport, l’Afrique a connu
une diminution de 76 % de la taille des populations de vertébrés surveillées entre 1970 et 2020, principalement due à la perte d’habitat, à la surexploitation, à la pollution et aux impacts du
changement climatique. Cette tendance alarmante souligne l’urgence d’une action
transformative pour protéger les écosystèmes naturels de l’Afrique et les moyens de
subsistance qui en dépendent. Le déclin mondial s’élève à 73 %.
Le rapport met en garde contre la dégradation continue des écosystèmes africains, qui pourrait
faire franchir à la région des seuils critiques sans interventions immédiates. Lorsque les
écosystèmes dépassent ces points de bascule, leur capacité à soutenir à la fois la faune et les
moyens de subsistance humains est compromise, avec de graves conséquences pour la
sécurité alimentaire, la disponibilité en eau et la résilience climatique.
Martin Kabaluapa, Directeur Régional pour le Bassin du Congo au WWF, a déclaré : « La
biodiversité africaine appelle une action urgente. Les crises interdépendantes de la perte de
biodiversité et du changement climatique poussent la faune et les écosystèmes africains à leurs
limites, avec des points de bascule mondiaux menaçant de déstabiliser des écosystèmes
entiers. Les conséquences catastrophiques de la disparition de certaines des espèces les plus
précieuses d’Afrique, comme les éléphants de forêt et les gorilles, résonnaient dans le monde
entier. »
Le rapport offre néanmoins un espoir, indiquant que les Gorilles des montagnes dans le Grand
Virunga (Ouganda, Rwanda et République Démocratique du Congo), dont les populations
avaient fortement chuté, ont vu leur nombre augmenter de 3 % entre 2010 et 2016 grâce à des
efforts de conservation réussis.
Alice Ruhweza, Directrice global Directrice globale pour l’influence et l’engagement politiques au WWF, a
déclaré : « Nous devons réaliser que la conservation à elle seule ne suffit pas pour inverser la
tendance, et qu’il nous faut un changement systémique. Cependant, nous disposons des outils,
des connaissances et de l’opportunité pour renverser ces tendances si nous agissons
maintenant. » Ruhweza a ajouté : « Il est crucial de renforcer les solutions basées sur la nature
à travers l’Afrique pour faire face aux crises interconnectées de la perte de biodiversité et du
changement climatique. La reforestation, la restauration des zones humides et les projets
d’agroforesterie ne permettent pas seulement de préserver la biodiversité, mais améliorent
également les moyens de subsistance en créant des emplois, en améliorant la sécurité
alimentaire et en renforçant la résilience face au changement climatique. »
Les sommets internationaux sur la biodiversité et le climat qui auront lieu cette année – la
COP16 et la COP29 – représentent une opportunité pour les pays de se hisser à la hauteur du défi. Le WWF appelle les pays à produire et à mettre en œuvre des plans nationaux plus
ambitieux pour la nature et le climat (NBSAPs et NDCs), comprenant des mesures pour réduire
la surconsommation mondiale, stopper et inverser la perte de biodiversité locale et importée, et réduire les émissions – de manière équitable. Le WWF exhorte les gouvernements à débloquer davantage de financements publics et privés pour permettre des actions à grande échelle et à mieux aligner leurs politiques et actions en matière de climat, de nature et de développement durable
Les pays africains se sont déjà engagés à stopper et inverser la perte de biodiversité dans le
cadre du Cadre Mondial de la Biodiversité (GBF) et à lutter contre le changement climatique
grâce à l’Accord de Paris. Pourtant, le Rapport Planète Vivante avertit que les stratégies et
plans d’action nationaux pour la biodiversité (NBSAPs) sont insuffisants, avec des points de
bascule critiques comme la dégradation des récifs coralliens, des écosystèmes de savane et
des forêts tropicales qui continuent de menace