Que signifie une victoire de Trump pour la COP 29 ?

0 0
Read Time:3 Minute, 58 Second

Les présidents républicains ont déjà retiré les États-Unis de la coopération climatique mondiale et l’action climatique a continué de s’accélérer. Les impacts du changement climatique se sont eux aussi accélérés de manière désastreuse, exigeant une action mondiale plus importante. La tâche qui nous attend est de montrer au reste du monde la valeur de la coopération climatique multilatérale. Écrit par Alex Scott sur le média américain medium.com

Alors, que signifie la victoire de Trump pour le sommet climatique de l’ONU COP29, qui débute le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan ?En un sens, très peu. La passation de pouvoirs entre les présidents américains signifie que Donald Trump n’entrera en fonction qu’en 2025. L’administration Biden dirigera les négociations de la COP29 pour les États-Unis.Dans un autre sens, beaucoup. Il est très clair que la présidence entrante pèsera lourd dans les discussions à Bakou.

Trump est un climatosceptique fier d’avoir qualifié ce pays de « canular chinois » et a longtemps fait l’éloge des énergies fossiles. Premièrement, l’histoire est instructive. Les pays ont largement respecté leurs plans en 2001, lorsque Bush a quitté Tokyo, et en 2016, lorsque Trump a quitté Paris. La grande majorité des gouvernements reconnaissent que le changement climatique est une menace. Ironiquement, c’est sous la première présidence Trump que les investissements dans les énergies propres ont commencé à dépasser ceux des combustibles fossiles. Huit ans plus tard, les investissements dans l’éolien et le solaire représentent le double de ceux dans le pétrole, le gaz et le charbon.

Deuxièmement, la COP 29 va se poursuivre. Des envoyés de près de 100 pays sont déjà en Azerbaïdjan pour préparer les négociations. Le sommet s’ouvrira la semaine prochaine. Tout se déroulera comme d’habitude. Il s’agit également d’une réunion essentielle. Près de 200 gouvernements doivent déterminer comment atteindre un nouvel objectif financier pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables à abandonner les énergies fossiles et à investir dans la résilience climatique. Si les financements ne sont pas débloqués, nous pouvons nous attendre à ce que la prochaine série de plans nationaux sur le climat des pays en développement, prévue en 2025, en soit affectée.

Nous savons qu’une Maison Blanche dirigée par Trump risque de reculer devant tout nouvel engagement financier en faveur du climat et pourrait bien refuser de payer ce que les États-Unis doivent déjà.C’est un problème, mais il n’est pas insurmontable. Un accord financier ne dépendra pas uniquement des États-Unis, qui ont longtemps été à la traîne sous les administrations républicaines et démocrates. D’autres pays doivent prendre des mesures. C’était vrai avant et ça l’est encore aujourd’hui. Il est probable que Trump fasse à nouveau part de son intention de se retirer de Paris. Nous l’avons vu la dernière fois, et lorsque cela s’est produit, la réponse internationale a été de réaffirmer massivement ses engagements envers l’accord. Certains spéculent que Trump pourrait aller plus loin cette fois-ci et quitter l’ensemble de la CCNUCC. Cette décision risque d’être contestée devant les tribunaux, ce qui pourrait prendre des années à résoudre. Les villes, les États et les entreprises de partout aux États-Unis restent engagés envers l’objectif climatique national. Les analyses montrent que même sans le soutien du gouvernement fédéral, des actions continues et très ambitieuses menées par des acteurs non fédéraux peuvent permettre de réduire les émissions de plus de 48 % d’ici 2035.

Le message clé ici est que nous avons déjà connu cette situation et que, d’une manière générale, nous pouvons nous attendre à la même réponse. Ces dernières semaines, l’UE, le Royaume-Uni, la plupart des pays du G7, le G20, le Brésil, le Commonwealth et d’autres ont réaffirmé leur engagement continu en faveur de l’action climatique. Le président brésilien Lula, qui accueillera la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, la COP 30, a clairement indiqué que « le multilatéralisme est le seul moyen de surmonter l’urgence climatique ».

En fin de compte, si l’on met de côté la rhétorique et le brouhaha des réseaux sociaux, on découvre deux vérités. Premièrement, les effets du changement climatique s’aggravent et affectent tous les pays, tuant des gens et détruisant des économies. Les dirigeants de la Chine, de l’Inde, de l’Union européenne et de toute l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie le savent. Deuxièmement, les investissements dans les énergies propres, qui constituent notre principal moyen de nous affranchir des combustibles fossiles qui sont à l’origine de cette crise, se sont accélérés depuis l’arrivée au pouvoir de M. Trump. Ce n’est pas le moment de paniquer. Restez calme et poursuivez votre route.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Côte d’Ivoire : présentation officielle du Réseau des Journalistes Ivoiriens Contre la Crise Climatique et environnementale (RJICCE)
Next post Goma, caravane africaine pour le climat : Il ne suffit pas de promettre des fonds, il faut les verser

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *