Le 4 novembre 2024, un large mouvement de militants pour le climat, constitué de 145 groupes de la société civile et de jeunes pour le climat, a défilé à Goma pour remettre un mémorandum au gouverneur de la province du Nord-Kivu. Cet appel urgent des militants réclame des actions concrètes en matière de justice climatique et de financement climatique. Placide AMISI, directeur du programme du Réseau sur le Changement Climatique de la RDC (RCC), a affirmé que des engagements clairs de paiement des fonds nécessaires à la justice climatique doivent être pris, et que ces fonds doivent être effectivement versés.
Le mouvement a mis en lumière la situation alarmante de la ville de Goma, confrontée à de graves défis climatiques, tels que des pluies diluviennes, des inondations, une dégradation du sol et une pollution croissante. L’impact du changement climatique est également marqué par des phénomènes extrêmes, comme la sécheresse et des températures élevées, menaçant directement les populations locales.
La caravane s’inscrit dans le cadre de la préparation de la COP 29, prévue à Bakou, en Azerbaïdjan, et a été marquée par des slogans forts tels que “Stop à l’inaction climatique”, “Notre terre, notre avenir”, et “Justice climatique pour la RDC”. La société civile, notamment les jeunes et les femmes, a exprimé la nécessité d’une action immédiate pour protéger l’environnement et soutenir les communautés vulnérables.
Un appel à l’action et à la justice climatique
Dunia MUKANDIRWA, coordonnateur de l’ONG Action Solidaire pour le développement des personnes vulnérables, a souligné que le changement climatique touche particulièrement les femmes et les enfants, qui en sont les premières victimes. Fortune ZURAWA, militante pour le climat, a ajouté que la voix des femmes doit être entendue dans ce combat, car elles sont directement affectées par les impacts du changement climatique. Elle a également plaidé pour que les femmes prennent une place de leadership dans les discussions environnementales et climatiques.
La situation environnementale en RDC, notamment à Goma, a été décrite comme étant de plus en plus critique. L’absence de pluie, la pollution du lac Kivu, la dégradation des sols et la raréfaction de l’eau potable sont des enjeux majeurs pour la région. Les militants insistent sur le fait que des ressources doivent être mobilisées pour soutenir des projets d’adaptation et de résilience face au changement climatique.
Le rôle crucial des COP et la demande de mesures concrètes
La déclaration conjointe des caravanes africaines pour la justice climatique, signée par 145 mouvements, insiste sur la nécessité d’une stratégie globale de financement climatique, avec des engagements clairs et des mécanismes efficaces pour assurer le versement des fonds. Le mémorandum dénonce l’injustice climatique, rappelant que ceux qui subissent les pires conséquences du changement climatique, notamment en Afrique, sont souvent ceux qui ont le moins contribué aux causes du phénomène.
Les militants ont également insisté sur l’importance d’une participation active des populations les plus touchées par les crises climatiques dans les processus de prise de décision. Placide AMISI a exprimé sa satisfaction quant à la réception de leur mémorandum par le gouverneur de la province, soulignant la nécessité de poursuivre la mobilisation en vue de la COP 29.
Les interrogations sur les bénéfices de la RDC dans les négociations internationales
Enfin, des voix se sont élevées pour interroger les résultats des précédentes COP, notamment concernant les engagements pris par les pays riches en matière de financement climatique pour les pays en développement. Le jeune activiste NZANZU MULIMIRWA a soulevé des questions sur l’efficacité des négociations, notamment sur le cadre mondial pour la biodiversité et la mise en œuvre des engagements pris lors des conférences des parties.
Le combat pour la justice climatique en RDC et en Afrique se poursuit, avec une forte demande pour que les promesses de financement climatique soient concrétisées, et que les voix des communautés locales, et particulièrement des femmes et des jeunes, soient prises en compte dans les solutions aux crises environnementales.