Dossier – Climat : « Boycott et tensions autour de la COP29, l’Azerbaïdjan, entre enjeux climatiques et droits humains »

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Ce dossier sur le boycott de la COP29 met en lumière la polémique entourant la tenue de la conférence sur le climat à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Plusieurs chefs d’État et figures politiques ont décidé de ne pas y participer, citant des raisons diverses allant des préoccupations géopolitiques à des critiques concernant les droits humains et l’environnement.

L’on remarque l’absences de dirigeants mondiaux : Des figures majeures telles qu’Emmanuel Macron, Joe Biden, Xi Jinping, et Olaf Scholz ont annoncé leur absence, soulignant une dégradation des relations avec l’Azerbaïdjan, notamment après l’offensive contre le Haut-Karabakh, une région arménienne. Jeudi soir, c’est Olaf Scholz, le chancelier allemand qui a annulé sa visite. Chaque année, les dirigeants du monde entier se succèdent à la tribune au début de la Conférence climat, moins de chefs d’État seront donc présents cette fois. Le gouvernement français a également limité sa participation, excluant les dirigeants français du « segment de haut niveau » de la COP.

Des critiques sur l’Azerbaïdjan : L’organisation de la COP29 à Bakou est fortement critiquée, notamment par des personnalités politiques et des ONG, en raison des violations des droits humains et des pratiques répressives du régime azerbaïdjanais. C’est le cas notamment d’Anne Hidalgo (PS), de Laurent Wauquiez (LR) ou de Yannick Jadot (Écologistes). Ils ont appelé « le gouvernement à soutenir une action forte et symbolique pour le boycott de la COP29 », dans une tribune publiée dans Le Figaro (Nouvelle fenêtre), jeudi. Avec une trentaine d’autres personnalités, ils exigent « la libération immédiate et inconditionnelle des otages arméniens, le droit au retour sécurisé des 120 000 réfugiés du Haut-Karabakh (…) et le respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie ».

Des appels au boycott ont été lancés par des responsables français, des organisations chrétiennes, et des militants, en solidarité avec l’Arménie et les populations persécutées. Le sénateur Francais Yannick Jadot appelle au boycott de la COP 29 en Azerbaïdjan, « pour le climat, pour les Arméniens et pour les droits humains » le sénateur écologiste Yannick Jadot a appelé Agnès Pannier-Runacher et la délégation française à ne pas se rendre en Azerbaïdjan. La ministre de la Transition écologique refuse toute « politique de la chaise vide », mais annonce qu’ « aucun dirigeant français ne participera au segment de haut niveau », un moment clé des négociations durant lequel les ministres font habituellement leurs déclarations.

Contexte politique et environnemental : La COP29 est perçue par certains comme un événement hypocrite, en raison de la politique énergétique de l’Azerbaïdjan, un pays qui prévoit d’augmenter sa production d’énergies fossiles. En outre, le rôle du pays dans des accords de combustibles fossiles a suscité des tensions, exacerbées par des accusations de manipulation des discussions climatiques.

Selon le média Selon le média Le Courrier d’Erevan, la militante Thunberg a condamné le fait même de choisir la capitale de l’Azerbaïdjan comme lieu d’accueil de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et a qualifié d’hypocrite la décision de l’Organisation mondiale. Dans ce contexte, elle a également rappelé que l’Azerbaïdjan, choisi pour accueillir la COP29, avait commis un nettoyage ethnique dans l’Artsakh il y a tout juste un an. Elle considère que la décision de la CCNUCC de permettre à un autre État et régime autoritaire et pétrolier d’accueillir la COP est cynique. Mlle Thunberg a qualifié cette décision de gifle pour toutes les personnes qui souffrent de l’urgence climatique et de la répression du régime azerbaïdjanais.

Mobilisation internationale : Malgré les absences, certains pays, comme le Royaume-Uni et l’Espagne, confirmeront leur présence. Cependant, cette COP se déroule dans un contexte de scepticisme croissant, avec des critiques sur l’inefficacité des sommets précédents à concrétiser des actions climatiques ambitieuses.

    La Papouasie-Nouvelle-Guinée annonce boycotter la COP29, une « perte de temps »

    La COP29 ? « Une perte de temps totale », balaie le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée Justin Tkatchenko, annonçant le boycott de la conférence sur le climat par son pays, qui en a assez « du manège qui a consisté à ne rien faire du tout au cours des trois dernières années ». Lu sur AFP »Il ne sert à rien d’y aller si nous nous endormons à cause du décalage horaire, parce que nous ne ferons rien », déclare à l’AFP le ministre à quelques jours de l’événement qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou en Azerbaïdjan. »Tous les grands pollueurs du monde promettent des millions de dollars pour aider à lutter contre le changement climatique », relève le ministre. « Je peux déjà vous dire que tout cela va être confié à des consultants ». »Pourquoi dépensons-nous tout cet argent pour nous rendre à l’autre bout du monde et participer à ces +colloques+ ? » s’interroge-t-il.M.

    Tkatchenko assure que sa position est applaudie par les autres nations du Pacifique. Ces Etats insulaires de faible altitude, tels que Tuvalu et Kiribati, sont gravement menacés par l’élévation, même modérée, du niveau de la mer.Bordée par l’océan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est considérée comme très vulnérable aux périls du changement climatique.En mai, un vaste glissement de terrain a englouti un village entier et enseveli plus de 2.000 personnes dans les hautes terres de la province d’Enga, dans le centre-est de l’île de Nouvelle-Guinée.- « Aucune reconnaissance » -« Je parle au nom des petits États insulaires dont la situation est pire que celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils n’ont bénéficié d’aucune attention ni d’aucune reconnaissance », dénonce M. Tkatchenko.Rosanne Martyr, de l’institut Climate Analytics basé à Berlin, avait déjà confié fin août à l’AFP que des pays comme le Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle Guinée ou la Micronésie avaient d’ores et déjà perdu « plus de 1% de leur PIB en raison de la montée des eaux ». »La Papouasie-Nouvelle-Guinée cherchera plutôt à conclure ses propres accords sur le climat par le biais de discussions bilatérales », argue M. Tkatchenko, précisant que des négociations étaient déjà en cours avec d’autres nations de la région. »Avec des pays aux vues similaires comme Singapour, nous pouvons faire 100 fois plus que la COP », assure-t-il. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est l’une des cinq nations du Pacifique impliquées dans une affaire cruciale portée devant la Cour internationale de justice, qui déterminera si les pollueurs peuvent être poursuivis en justice pour avoir négligé leurs obligations en matière de climat.L’île de Nouvelle-Guinée, dont l’Etat de Papouasie occupe la moitié orientale, abrite la troisième étendue de forêt tropicale de la planète, selon le Fonds mondial pour la nature. La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède de vastes réserves d’or, de cuivre, de nickel, de gaz naturel et de bois qui ont attiré les investissements de nombreuses multinationales, mais elle affiche un indice de développement moyen. « Nous sommes la troisième nation forestière du monde. Nous aspirons les polluants de ces grands pays. Et ils s’en tirent à bon compte », déplore le ministre.La population du pays a plus que doublé depuis 1980, accentuant la pression sur les terres et les ressources tout en exacerbant les rivalités tribales.L’incertitude demeure encore sur le nombre de dirigeants internationaux attendus à Bakou.

    Le sommet climatique COP29, prévu à Bakou en novembre 2024, suscite un boycott croissant de la part de dirigeants mondiaux, notamment en raison des violations des droits humains en Azerbaïdjan et de son rôle dans l’industrie pétrolière. Des personnalités politiques françaises, des ONG et des militants écologistes dénoncent l’ironie d’un sommet climatique dans un pays dont le régime répressif et les choix énergétiques contredisent les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bien que la conférence soit maintenue, son organisation à Bakou soulève de vives critiques quant à la légitimité et à l’impact réel de l’événement sur les enjeux écologiques mondiaux.

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