Le conseiller de la ministre de l’Environnement de RDC, Joseph Malasi Longunza, revient sur les enjeux de la Cop29 qui s’ouvre en Azerbaïdjan ce lundi 11 novembre. Il insiste notamment sur la protection des forêts.
C’est une conférence internationale capitale pour toute l’humanité : celle sur le climat ouverte ce lundi 11 novembre en Azerbaïdjan. Cette 29e Cop réunit des représentants de 197 pays du monde. Ils doivent notamment débattre et tenter de prendre des décisions sur l’aide financière que doivent apporter les pays les plus riches aux pays en développement, pour qu’ils puissent se développer sans énergie fossile et s’adapter au changement climatique. Aujourd’hui de 116 milliards de dollars par an (en 2022), le nouvel engagement doit se chiffrer en milliers de milliards annuels, réclament les pays pauvres.
Arrivé il y a deux jours sur place notamment, Joseph Malasi Longunza, conseiller de la ministre congolaise de l’Environnement et du développement durable, Eve Bazaiba s’exprime sur la DW Afriquele jour de l’ouverture de cette conférence. Il insiste notamment sur le passage des paroles aux actes et la nécessaire protection des forêts.
« Des actes plutôt que des promesses »
Joseph Malasi Longunza : La première attente, c’est que nous puissions passer à l’action. Il faut des actes plus que de nouvelles promesses, plus que de nouvelles répétitions par rapport à toutes les évidences scientifiques.
Ce qui manque aujourd’hui, c’est la volonté d’agir.
Je vous donne un exemple : les forêts, qui sont séquestrateurs par excellence de gaz à effet de serre. Nous avons trois principales forêts tropicales sur la planète : en Indonésie, en Amazonie et les forêts du bassin du Congo. La protection et la préservation de ces espaces forestiers sont cruciales pour la planète. Mais la charge pour protéger ces espaces vitaux à l’humanité est laissée aux seuls pays où ces forêts se situent géographiquement, alors que les service que ces forêts rendent sont des services à toute l’humanité.
« Il faut payer le prix »
DW : Qu’est-ce qui vous manque en RDC pour en faire plus aujourd’hui ? Des compétences ? De l’argent ? Vous attendez quoi de cette Cop exactement ?
Joseph Malasi Longunza : La RDC agit déjà, mais nous croyons qu’il faut plus que l’action d’un seul pays.
Il faut peut-être poser la question autrement : c’est pas qu’on attend, car dit ainsi, c’est comme si on attendait de l’aide de la part des pays riches. Ce n’est pas une question d’aide. Nous attendons des actions pour sauver la planète.
Et si ces actions passent par des milliers de milliards, il faut payer le prix. C’est ça le vrai message.
« Il n’y a pas d’actions sans financements »
DW : Qu’est ce qui ne doit pas manquer dans l’accord final de cette Cop dans deux semaines, quel est le plus important selon vous ?
Joseph Malasi Longunza : Le plus important à mes yeux, tout naturellement, c’est que les questions relatives à la préservation des forêts et à l’amélioration des financements devraient figurer en priorité dans les discussions internationales.
Et le deuxième point le plus important est celui du financement climatique, que ce soit dans les pays en développement ou même dans les pays développés.
Parce que nous croyons qu’il n’y a pas d’actions sans financements et donc les pays qui ont les ressources, les moyens, devraient mettre un peu d’eau dans leur pot de vin pour améliorer l’investissement visant à sauver la planète.