Baku, Azerbaïdjan (25 novembre) : Les résultats de la COP29 risquent de freiner l’action climatique à un moment où une accélération est cruciale.
Après deux semaines de négociations tendues et polarisées, les pays ont convenu d’un accord sur le financement climatique qui est loin de répondre aux besoins des pays en développement.
Cette COP n’a pas envoyé de signal fort sur la nécessité de réduire rapidement les émissions et de supprimer progressivement les combustibles fossiles, marquant un recul par rapport à la COP28 à Dubaï.
James Reeler, Responsable principal de l’action climatique au WWF Afrique du Sud, a déclaré : « Cet accord faible sur le financement climatique est un coup dur pour l’Afrique et pour la lutte mondiale contre le changement climatique. Avec sa contribution minimale aux émissions, l’Afrique subit de plein fouet les impacts climatiques croissants, allant des sécheresses extrêmes à l’insécurité alimentaire. Sans financement adéquat, les communautés du continent restent vulnérables face à une crise climatique grandissante. C’est un signal d’alarme. Les nations africaines et les dirigeants mondiaux doivent exiger des engagements significatifs pour apporter les changements transformateurs dont le monde a besoin. »
Cette semaine encore, les dirigeants du G20 ont réaffirmé la nécessité d’augmenter rapidement et substantiellement le financement climatique, passant de milliards à des milliers de milliards. L’engagement de 300 milliards USD par an d’ici 2035 est très en deçà de cette ambition, arrivera trop tardivement et n’est pas à la hauteur des besoins pour soutenir les actions climatiques essentielles dans les pays en développement.
La feuille de route de la COP29 visant à mobiliser 1,3 trillion USD pour les pays en développement d’ici 2030 reste floue, offrant peu de garanties que cet objectif sera atteint. L’Afrique, qui nécessite 2,8 trillions USD d’ici 2030 pour les efforts d’adaptation et d’atténuation, risque d’être laissée pour compte sans engagements clairs et sans mécanismes financiers innovants.
Durrel Halleson, Responsable des politiques et des partenariats pour le WWF Afrique, a déclaré :« Bien que la nature ait été mise en avant lors des événements parallèles, la COP29 n’a pas réussi à lui donner la place qu’elle mérite dans les négociations officielles. L’Afrique dépend de ses écosystèmes pour sa survie, mais de faibles signaux sur les solutions fondées sur la nature signifient que les synergies essentielles entre climat et biodiversité restent marginalisées. Pour l’Afrique, climat et nature doivent aller de pair. »
Le WWF exhorte les pays développés à dépasser leurs engagements financiers actuels et à mettre en œuvre des solutions innovantes comme les obligations vertes et les échanges dette-adaptation. La période précédant la COP30 à Belém, au Brésil, sera cruciale pour garantir que la feuille de route vers les 1,3 trillion USD apporte des bénéfices concrets à l’Afrique et aux autres régions en développement.
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