

La Journée nationale de l’arbre, célébrée chaque 5 Décembre de l’année en République Démocratique du Congo (RDC),a été célébrée sous le thème : “l’arbre : le salut de notre planète, plantons-le et gardons-le dans nos milieux de vie”. Cet événement a mis l’accent sur l’importance des arbres dans la lutte contre la dégradation de l’environnement, tout en soulignant le rôle crucial qu’ils jouent dans l’amélioration de la qualité de l’air, la préservation des écosystèmes, la lutte contre le changement climatique et la déforestation.
A Goma, un millier de personnes avaient répondu à cette invitation et cette journée a connu deux grandes activités:Un échange scientifique entre les étudiants de l’ISDR- Grand lac de la filière développement durable et les professeurs des universités (UNIGOM et ISDR-GL) des exposés des responsables étatiques œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement, des journalistes et d’autres chercheurs regroupés dans différentes organisations environnementales.
Et la cérémonie de plantage d’arbres par les participants ayant marqué un grand esprit de changement dans la chaire des invités, des membres organisateurs des autorités locales et des citoyens, pour promouvoir une économie verte et restaurer les écosystèmes.

Pourquoi la journée nationale de l’arbre à RDC.
Cette Journée vise à sensibiliser la population à l’importance des arbres pour l’environnement et le développement durable.
L’atelier a reposé ses activités sur 3 sous thèmes différents :
1. les scientifiques des Universités (UNIGOM et ISDR/GL) ont débattu de la problématique de l’épuration de l’air en province du Nord Kivu
2. les professionnels ou les agents de service étatique œuvrant dans le secteur de l’environnement ( ICCN, FFN et la Division Provinciale de l’environnement) ont parlé de l’impact de la guerre sur les #écosystèmes forestiers du Nord Kivu
3. la société civile a parlé de survie des écosystèmes forestiers de la province du Nord Kivu : quel rôle à jouer par les organisations de la société civile.
Enfin la deuxième partie fut celle de plantage d’arbres dans la vallée du quartier MUGUNGA non loin du camp de déplacés de guerre de LUSHAGALA. Une façon de sensibiliser les déplacés à la protection de l’environnement.
L’épuration de l’air qu’est-ce ?
L’épuration de l’air désigne l’ensemble des processus permettant de purifier l’air en éliminant ou réduisant les polluants qui le contaminent. Autrement dit,l’épuration de l’air c’est l’élimination de l’air par l’atmosphère” parole d’expert CT à l’ISDR/ GL.
Deux spécialistes des Universités UNIGOM et ISDR/GL ont partagé leurs expériences de recherche sur l’épuration de l’air et la contribution des universités pour trouver solution face à la pollution de l’air dans la ville de Goma.

Le chercheur de l’Institut Supérieur de Développement Durable Grand- Lac indique que : “l’épuration peut être réalisée par des moyens naturels, comme les plantes et les arbres qui absorbent certains polluants, en ville de Goma par exemple le volcan de Nyiragingo pollue l’air par ses dérivés volcaniques, par des technologies, telles que les filtres à air, les purificateurs d’air et les systèmes industriels de traitement des gaz et des émissions…”
Pour cet expert la pollution de l’air en République Démocratique du Congo (RDC) se présente sous plusieurs formes et constitue un problème croissant et est principalement causée par plusieurs facteurs :
1. La pollution d’origine naturelle:
L’homme : à lui seul quand il dort il respire au moins 60% de l’air provenant des plantes.
Les catastrophes naturelles: avec l’éruption volcanique du mont Nyiragongo l’on constate que la ville de Goma se pollue de plus en plus par les dérivés volcaniques tels que le lave, la fumée, la scorie, le vent violent…
Les feux de forêt : Les feux de forêt et/ou feux de brousse, souvent allumés pour défricher des terres agricoles, libèrent de grandes quantités de dioxyde de carbone, de monoxyde de carbone, et d’autres polluants.
2. La combustion de biomasse : en milieu rural, le recours au bois de chauffe et au charbon de bois pour cuisiner génère une pollution de l’air intérieur et extérieur.
3. Les déchets non traités : Le brûlage des déchets solides, comme les plastiques, incinération des objets médicaux ou des vaccins et autres produits avariés libère des substances toxiques dans l’air.
4. Les véhicules : les émissions des véhicules, en particulier ceux qui utilisent des carburants de mauvaise qualité ou qui sont mal entretenus, contribuent fortement à la pollution atmosphérique. Ceci est observable à Goma et dans d’autres villes de la RDC lors des embouteillages sur la route.
5. Les émissions industrielles : Certaines industries, notamment les usines de ciment, les usines de fabrication des boissons alcooliques et non alcooliques, les usines d’extraction minière, et de transformation du pétrole, émettent des gaz polluants tels que les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, et des particules fines.
Quelles conséquences néfastes de la pollution de L’air
Les impacts de la pollution de l’air sont nombreux et affectent tant les êtres humains que les animaux et l’environnement :
Le Docteur Hansen BATEYI spécialiste en santé environnementale dans un atelier avec le journalistes à Goma a souligné les conséquences néfastes de la pollution de l’air sur les humains, l’environnement, sur la faune et la flore.
1. Sur la santé humaine : maladies respiratoires : La pollution de l’air est une cause majeure de maladies respiratoires comme l’asthme, la bronchite, et d’autres affections pulmonaires.
Maladies cardiovasculaires : les particules fines et autres polluants peuvent entraîner des problèmes cardiaques.
Cancers : certains polluants, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) émis par les feux de biomasse et les véhicules, sont cancérigènes.
Problèmes de développement chez les enfants : l’exposition à la pollution de l’air peut nuire au développement physique et mental des enfants.
2. Sur la faune : toxicité de l’air pour les animaux : la pollution peut affecter la santé des animaux, notamment en perturbant leur système respiratoire et leur reproduction.
Perturbation des habitats : la pollution peut dégrader les écosystèmes, affectant ainsi les sources de nourriture et d’habitat des animaux.
3. Sur l’environnement : acidification des sols et des eaux : les pluies acides, résultant des émissions industrielles, peuvent modifier la composition chimique des sols et des cours d’eau, perturbant ainsi les écosystèmes locaux.
Changement climatique : certains gaz polluants, comme le dioxyde de carbone (CO2) et les méthodes contribuent au réchauffement climatique, ce qui a des effets dévastateurs sur l’ensemble de la planète, y compris la RDC.
Il est important de noter que la pollution de l’air en RDC est un problème multi factoriel qui impacte à la fois la santé publique, l’environnement, et la biodiversité.

Des solutions durables pour lutter contre l’épuration de l’aire restent à recommander Plusieurs recherches prouvent que l’épuration de l’air est essentielle pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé humaine.
Parmi ces solutions on souligne notamment :
1. Sensibilisation et éducation : éducation environnementale, sensibiliser la population aux effets de la pollution de l’air et aux gestes à adopter pour la réduire.
« Le plantage d’arbres demeure la seule solution durable pour l’instant. La population doit être éduquée et sensibilisée sur l’importance de plantage d’arbres dans leur milieu de vie, » laisse savoir l’expert de l’environnement à l’ISDR/GL.
Suivi de la qualité de l’air : développer des outils de suivi de la qualité de l’air et d’information pour permettre aux citoyens de prendre des décisions éclairées.
2. Végétalisation urbaine et espaces verts : augmenter les espaces verts : les plantes et les arbres absorbent le dioxyde de carbone et d’autres polluants, tout en améliorant l’oxygénation des zones urbaines.
L’expert insiste sur le plantage des fleurs et des pelouses dans les parcelles des habitants de Goma pour permettre une très bonne purification de l’air.
Murs et toitures végétalisés : Installer des jardins sur les toits et des murs végétalisés pour capter de l’air pur.
Plantes d’intérieur : Certaines plantes peuvent aider à purifier l’air en absorbant des toxines et en produisant de l’oxygène.
3. Réduction de la pollution domestique : moins de produits chimiques : utiliser des produits de nettoyage et des peintures moins polluants, et éviter les sources de pollution intérieure comme les foyers à bois non filtrés.
Ventilation efficace : Assurer une bonne ventilation des habitations pour éviter l’accumulation de polluants intérieurs.
4. Réduction des émissions industrielles et de véhicules : normes strictes pour les industries : Imposer des normes de pollution plus sévères pour les usines, notamment pour les émissions de gaz à effet de serre, les particules fines et les oxydes d’azote.
Transition vers les véhicules électriques : Encourager l’utilisation de véhicules électriques ou hybrides, et améliorer les infrastructures de recharge.
5. Développement des énergies renouvelables : solaire et éolien : favoriser les énergies renouvelables pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, qui sont une source majeure de pollution de l’air.
L’utilisation des foyers améliorés, de l’énergie renouvelable en utilisant le kit solaire, le gaz méthane…
Biomasse propre : Promouvoir l’utilisation de la biomasse dans des systèmes efficaces, comme les chaudières à haute performance, pour réduire la pollution de l’air intérieur et extérieur.
6. Amélioration des transports publics et mobilité douce , transports en commun : investir dans des réseaux de transports publics efficaces et non polluants (trains, bus électriques, bateaux).
Mobilité active : encourager la marche, le vélo et les modes de transport doux en aménageant des infrastructures adaptées.
7. Filtrage et purification de l’air intérieur : purificateurs d’air : utiliser des appareils de purification de l’air dans les espaces intérieurs, comme des filtres HEPA pour éliminer les particules fines et les polluants.
Ces solutions nécessitent une approche combinée à l’échelle locale, nationale et internationale pour avoir un impact réel sur la qualité de l’air et la santé publique.
Des actions de sensibilisation et d’amélioration des infrastructures sont cruciales pour réduire ces effets et améliorer la qualité de l’air.
À cette occasion, l’administrateur directeur général du Fonds Forestier National (FFN), Honoré Mulamba Kalala, a financé un projet de reboisement de cinq (5) hectares dans la province du Nord-Kivu. L’objectif est de renforcer la lutte contre le réchauffement climatique, qui affecte la planète depuis plusieurs années. Ce vaste projet a été lancé près du site des déplacés de Lushagala 2, dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma, où quelques arbres ont déjà été plantés.
Madame Bayo Kamala, cheffe d’antenne du FFN Nord-Kivu, félicite sa hiérarchie pour avoir offert à la population du Nord-Kivu un projet de reboisement de 5 hectares.
« Je tiens à féliciter notre directeur général qui a financé ce projet de plantation d’arbres sur 5 hectares. Cette année, il a beaucoup soutenu notre province, car au mois d’octobre, il a également financé le reboisement de 50 hectares. C’est un acte très louable. Pour cette journée, nous encourageons la population du Nord-Kivu à planter des arbres, car sans les arbres, nous ne pouvons rien. Lors de la conférence, il a été dit que nous respirons au moins 60% de l’air provenant des plantes. C’est pourquoi nous venons encourager la population de Mugunga à nous suivre en plantant des arbres. »
Que font les universités pour faire face à ce fléau de pollution.
Les universités et institutions environnementales de la ville de Goma sont impliquées dans la problématique de l’épuration de l’air dans la ville. “L’université de Goma UNIGOM dans ses attributions à travers différentes filières à rapport avec le développement durable et la protection de l’environnement a déjà planté des arbres dans les endroits ravagés jadis par le volcan vers notre site de Mugunga”, indique le délégué de l’UNIGOM.
Le chef des travaux représentant de l’ISDR / GL, parle à son tour des initiatives locales au sein de leur université : “notre institution organise des jardins botaniques où nous avons des pépinières et des plantules pour des fleurs que nous revendons à la population pour replanter dans leur jardins à la maison”.
Soulignons que l’histoire de la journée nationale de l’arbre en République Démocratique du Congo célébrée chaque 5 décembre, a été instaurée par décret présidentiel en 1984. Cette journée vise à sensibiliser la population à l’importance des arbres pour l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Au fil des ans, elle a évolué pour inclure des thèmes liés à la préservation des ressources forestières et à la reforestation, comme le projet présidentiel visant à planter un milliard d’arbres d’ici 2023. Pour réaliser cet objectif du de l’État des cérémonies de plantation d’arbres sont organisées dans tout le pays pour encourager la participation communautaire.