RDC : les plastiques, envahisseurs du fleuve Congo – Un défi pour l’environnement à Kinshasa

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À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, les déchets plastiques envahissent les rivières et les sols. Ce phénomène, à l’origine d’inondations, met en péril la santé publique, l’écosystème du fleuve Congo et les moyens de subsistance des populations riveraines.

Une gestion des déchets déficiente
Kinshasa génère chaque jour environ 10 000 tonnes de déchets, dont 40 % sont constitués de plastique. Ces déchets, souvent jetés dans les caniveaux ou directement dans les cours d’eau, provoquent des blocages qui aggravent les inondations meurtrières. Selon le Dr KAMABALE Ambroise médecin soignant à l’hôpital maman Yemo, cette insalubrité favorise les maladies hydriques comme le choléra et la diarrhée, et intensifie la prolifération des moustiques, responsables de nombreuses infections, notamment le paludisme, qui a causé 17 000 décès d’enfants en 2019.

Conséquences sur l’environnement
Les déchets plastiques contaminent les sols de la forêt du bassin du Congo, réduisant leur fertilité et menaçant sa biodiversité. Dans les rivières, les amas de plastique bloquent la lumière, perturbant les processus naturels comme la photosynthèse, ce qui entraîne une diminution de l’oxygène et met en péril les espèces aquatiques. Le fleuve Congo, recevant ces déchets, voit son écosystème également affecté, tout comme sa navigabilité et ses ressources halieutiques.

Les répercussions sur la santé et l’économie
La mauvaise gestion des plastiques a des répercussions économiques considérables. Les coûts associés à la dépollution et aux soins médicaux pour les maladies liées à l’insalubrité pèsent lourdement sur le pays. Les animaux d’élevage, notamment le bétail, s’étouffent parfois en consommant ces déchets. Les masques jetables, massivement utilisés depuis la pandémie de Covid-19, aggravent la crise en raison de leur composition non recyclable.

Initiatives et solutions locales
Face à ce défi, des programmes comme Kin Bopeto et des initiatives citoyennes émergent. Des entreprises telles que OK Plast encouragent la collecte et le recyclage des plastiques en installant des points de dépôt dans plusieurs communes. Par ailleurs, des projets communautaires transforment les déchets en pavés ou objets artisanaux, générant des revenus pour les habitants.

Actions gouvernementales et recherche scientifique


Le gouvernement congolais travaille sur des lois pour interdire les plastiques à usage unique, tout en renforçant les partenariats avec des ONG pour améliorer la gestion des déchets. L’Université de Kinshasa joue un rôle clé, notamment avec des formations sur le recyclage et des recherches sur des solutions innovantes, comme la création de filtres capables de capturer les microplastiques.

Appel à des actions durables
Les experts plaident pour une éducation environnementale renforcée, la mise en place d’usines de recyclage et un changement des habitudes de consommation. L’objectif est de réduire la pollution plastique, protéger l’environnement et garantir la santé des populations, conformément à l’article 53 de la Constitution de la RDC.

L’urgence de cette crise exige une mobilisation collective et des actions concrètes pour préserver l’écosystème vital du fleuve Congo et assurer un avenir durable.

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