

Dans un communiqué de presse publié ce vendredi 21 Février 2025, lors de la réunion de son conseil d’administration cette semaine, le Fonds vert pour le climat (FVC) ou Green Climate Forum (GCF) a fourni une nouvelle preuve qu’il accroît l’accès et le soutien aux partenaires nationaux et régionaux opérant en première ligne de la crise climatique. Le Conseil d’administration du Fonds a approuvé un investissement de 686,8 millions USD (1,5 milliard USD avec cofinancement) du GCF pour 11 projets dans 42 pays qui devraient apporter un soutien direct à 115,5 millions de personnes et atténuer l’équivalent de 45,3 millions de tonnes métriques de CO₂.
Les nouveaux projets comprennent des investissements inédits dans un seul pays, en Serbie, pour améliorer la résilience des forêts, et au Togo, pour renforcer la résilience climatique des communautés vulnérables.
Au cours de la même réunion, le Conseil d’administration a décidé que le Fonds, dont le siège se trouve en République de Corée, établirait une présence régionale pour le rapprocher des pays en développement qu’il sert. Une présence régionale améliorera l’accès au Fonds et augmentera l’impact climatique de ses projets.
La réunion du Conseil a été présidée par les coprésidents Seyni Nafo et Leif Holmberg, qui ont été élus pour présider les travaux en 2025.
Le coprésident du Mali, Seyni Nafo, a déclaré : « Les 11 nouveaux projets approuvés lors de ce Conseil apporteront un financement climatique dont les pays en développement ont un besoin urgent. Il est particulièrement gratifiant de constater que nous élargissons notre impact en lançant des projets inédits au Togo et en Serbie. Je suis également encouragé de voir que nous avons approuvé cinq nouvelles entités à accès direct, renforçant l’engagement du GCF (FVC) en faveur de l’appropriation par les pays et de la mise en œuvre d’une action climatique efficace au niveau local. Six des propositions de financement approuvées passeront directement à la mise en œuvre avec la signature immédiate d’accords de projet, ce qui montre que le GCF répond au besoin urgent d’action sur le terrain. »

Le coprésident du Conseil d’administration, Leif Holmberg, de Suède, a déclaré : « En ces temps difficiles, le FVC montre comment les pays sont capables de réaffirmer leur engagement individuel et collectif à accélérer le soutien aux communautés vulnérables au changement climatique. Il démontre qu’améliorer l’accès aux financements vitaux en première ligne de la crise climatique reste une priorité absolue pour le Conseil d’administration. En outre, les partenariats du Fonds avec le secteur privé continuent de mobiliser des ressources supplémentaires essentielles, ce qui renforce encore la capacité du FVC à mener une action climatique efficace au niveau local. »
Mafalda Duarte, directrice exécutive du GCF, a déclaré : « Si l’action climatique est une action locale – ce qui est le cas – alors le Fonds vert pour le climat doit être local lui aussi. Non seulement en tant que source de financement, mais aussi en tant que partenaire travaillant sur le terrain. Je suis heureuse que le Fonds ait franchi une étape historique en établissant une présence dans des régions clés, en rapprochant nos spécialistes de renommée mondiale de ceux qui bénéficieront le plus de leur soutien. Cette décision renforce notre capacité à honorer les plus de 680 millions de dollars de nouveaux engagements en matière d’action climatique annoncés lors de cette réunion du Conseil d’administration, portant notre portefeuille total à 17 milliards de dollars dans 133 pays. »
Avec les dernières approbations de projets, le portefeuille global du Fonds comprend 297 projets, pour un montant total de financement du FVC de 16,6 milliards USD et 62,7 milliards USD avec cofinancement.

Les investissements se font principalement sous forme de subventions (74 %), complétées par des prêts (16 %) et des fonds propres (10 %).Les investissements par région sont les suivants : Afrique (38 %), Amérique latine et Caraïbes (32 %), Asie-Pacifique (27 %), Europe de l’Est, Asie centrale et Moyen-Orient (3 %). Sur l’enveloppe totale consacrée à l’adaptation, 63 % seront destinés aux pays les moins avancés (PMA), aux petits États insulaires en développement (PEID) et aux pays africains.
Le GCF a pour mandat de répondre aux besoins des pays et des communautés mal desservis qui sont les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.
Deux des projets approuvés illustrent la capacité du GCF à mobiliser des investissements du secteur privé. En partenariat avec La Banque Agricole – un premier projet pour une entité nationale à accès direct – un mécanisme de financement vert pour le climat qui favorise une agriculture respectueuse du climat sera mis en place au Sénégal.
L’autre projet du secteur privé établit un fonds foncier durable en partenariat avec Mirova pour lutter contre la déforestation à des fins agricoles dans plusieurs pays.
Le projet Mirova a été approuvé dans le cadre de l’initiative pilote d’approche d’évaluation spécifique au projet (PSAA), qui fait partie des efforts continus du GCF pour rationaliser l’accès et faciliter des partenariats plus larges.
Le projet pilote offre une voie d’accès au financement en une seule étape en évaluant la capacité d’une entité à répondre aux normes d’accréditation du GCF simultanément à l’examen du projet.
Le deuxième projet PSAA à être approuvé est l’initiative RE-GAIN visant à mettre en œuvre des solutions à grande échelle pour lutter contre la perte alimentaire en Afrique, en partenariat avec l’AGRA.
L’initiative des Nations Unies « Alerte précoce pour tous » a été renforcée par l’approbation d’un projet multinational majeur qui protégera les vies et les moyens de subsistance dans de nombreux pays à risque.

Le mécanisme de préparation de projets du GCF a soutenu le développement de cinq de ces projets.
Le Conseil a approuvé six nouveaux partenaires de mise en œuvre de projets du FVC, dont cinq partenaires nationaux et régionaux, pour soutenir l’engagement du FVC en faveur de l’accès direct dans les pays en développement. Le Burkina Faso a sa première entité d’accès direct, tandis que l’Arménie a sa première entité d’accès direct du secteur privé.
La 42e réunion du Conseil d’administration du GCF se tiendra du 30 juin au 3 juillet 2025 à Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
A noter que le Fonds vert pour le climat (FVC) est le plus grand fonds mondial consacré au climat. Son mandat est de favoriser un changement de paradigme vers des voies de développement à faibles émissions et résilientes au changement climatique dans les pays en développement. C’est aussi une entité opérationnelle du mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le Fonds contribue à l’Accord de Paris de 2015, en soutenant l’objectif de maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale bien en dessous de 2°C.
L’UE a également fourni plus de 630 millions de dollars US par le biais de son programme de préparation pour renforcer les capacités et aider les pays à élaborer des plans à long terme pour lutter contre le changement climatique.
« Tous les pays en développement, qui sont des Parties à la Convention, sont éligibles à un financement du FVC. Le Fonds offre aux pays bénéficiaires un accès aux financements par le biais d’entités de mise en œuvre nationales et infranationales dûment accréditées, et d’intermédiaires (incluant des ONG, ministères, banques de développement nationales et autres organisations nationales ou régionales qui répondent aux normes du Fonds). Les pays peuvent également accéder aux financements par le biais d’entités internationales ou régionales accréditées, telles que les banques de développement multilatérales et régionales, et les agences du système des Nations-Unies. Des structures du secteur privé peuvent elles aussi être accréditées comme instrument de mise en œuvre.Certains fonds seront distribués par le biais d’un « accès direct renforcé » (ADR), qui permet à des institutions accréditées et basées dans des pays en développement de recevoir des financements du FVC et de décider de l’allocation de ces ressources » indique t-on dans ce communiqué.
11 projets ont été approuvés lors de la 41e réunion du Conseil du FVC, dont :
SAP048 : Renforcement de la résilience des communautés vulnérables dans les zones à haut risque climatique et de catastrophes au Togo, avec la Banque Ouest Africaine de Développement
(BOAD)SAP049 : Communautés durables pour l’action climatique dans la péninsule du Yucátan (ACCIÓN) Pays : Mexique, avec le Fondo Mexicano para la Conservación de la Naturaleza AC (FMCN)FP255 : Transformer les moyens de subsistance grâce à des chaînes de valeur agricoles durables, à faible émission de carbone et résilientes au changement climatique dans le bloc économique de la région des lacs, au Kenya, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
FP256 : Intensification des techniques d’agriculture et d’agroforesterie (IAAT) pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle résiliente au changement climatique : régions de Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro et Ségou au Mali, avec Save the Children Australia
FP257 : RE-GAIN : Développer des solutions pour lutter contre les pertes alimentaires en Afrique, avec l’AGRAFP258 : Projet multi-pays pour promouvoir les alertes précoces pour tous (EW4All), avec le PNUD
FP259 : Adaptation des communautés et des économies des îles du Pacifique dépendantes du thon au changement climatique, avec Conservation International
FP260 : Améliorer la résilience des forêts serbes pour assurer la sécurité énergétique des plus vulnérables tout en contribuant à leurs moyens de subsistance et à la séquestration du carbone (FOREST Invest), avec la FAO
FP261 : Améliorer la résilience climatique en augmentant la sécurité de l’eau dans les pays du bassin amazonien : Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Pérou, Suriname, avec la BID
FP262 : Facilité de financement climatique verte pour la promotion d’une agriculture intelligente face au climat au Sénégal, avec la Banque d’Agricole
FP263 : Fonds foncier durable Mirova 2 (MSLF2), avec MirovaLes six organismes nouvellement accrédités sont :Société par actions fermée « ARMSWISSBANK » (ArmSwissBank), basée en ArménieBanque de Développement du Rwanda (BRD) Plc (DBR), basée au RwandaFonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE), basé au Burkina FasoGroupe de la Banque pour le Commerce et le Développement (TDB), basé au Burundi et à Maurice Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), basée au Togo
ACTED, basée en France
Le fond vert pour le climat a un impact d’atténuation et d’adaptation au-travers le monde: transformer la production et l’accès à l’énergie ;créer des villes climato-compatibles ;encourager l’agriculture à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique ;promouvoir les financements à grande échelle pour les forêts et le changement climatique ;renforcer la résilience des petits États insulaires en développement (PEID).
Denise KYALWAHI