Pape François: un Berger écologique à l’ère de l’injustice climatique rejoint le Ciel

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Le Pape François est le symbole d’un engagement sans précédent quitte la terre de nos ancêtres ce lundi matin à l’âge de 88 ans, a annoncé le Vatican dans un communiqué. Le souverain pontife pendant treize ans a tenté d’éveiller les consciences sur de nombreux sujets à commencer par celui de l’écologie, du changement climatique, ce qui lui a valu son surnom de «pape vert».

Élu en 2013, le pape François a marqué l’Église catholique par sa vision révolutionnaire de l’écologie, fusionnant foi et combat climatique. Son encyclique Laudato si’ publiée à Rome en 2015 reste un pilier de cet engagement, dénonçant la « surconsommation » et l’exploitation irresponsable des ressources.

Plusieurs médias ont mention du combat qu’avait mené le Pape François dès son vivant.

Le Parisien avec un titre honorifique décrit l’héroïsme du Pape François dans lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement : « Un champion de l’action en faveur du climat » : comment le pape François avait fait de l’écologie son combat.

Tout au long de son pontificat, le souverain pontife argentin, mort ce lundi, a usé de son influence pour sensibiliser sur la question du réchauffement climatique. Il a même placé la défense de l’environnement au cœur de deux de ses textes majeurs.

The conversation.com décrit le Pape François comme un pape vert :« Françoi le Pape vert : un tournant écologique pour l’Église ».

François, premier pape « écolo » et ardent défenseur de la « maison … Se référant au cantique du Saint François d’Assise, « Laudato si’, mi’ Signore », – « Loué sois-tu, mon Seigneur ».

Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ».

Pour lui, François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité. C’est le saint patron de tous ceux qui étudient et travaillent autour de l’écologie, aimé aussi par beaucoup de personnes qui ne sont pas chrétiennes. En lui, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure.

Il y lie crise écologique et injustice sociale, soulignant que « tout est lié » : dégradation environnementale, pauvreté et modèle économique prédateur.

L’origine humaine du changement climatique soulignée

La maison brûle et le 266e pape n’a jamais eu l’intention de regarder ailleurs. En juin 2015, un peu plus de deux ans après son élection, celui qui se nommait Jorge Mario Bergoglio au civil publie sa deuxième encyclique – en réalité la première entièrement écrite par lui, la précédente venant en grande partie de son prédécesseur. Cette lettre, adressée aux fidèles, porte sur « la sauvegarde de la maison commune ». En clair, la planète. Et, là encore, il s’agit d’une première. Aucune autre encyclique n’avait jusque-là été spécifiquement dédiée à ce sujet.

Dans ce texte fondateur, François alerte sur le réchauffement climatique d’origine humaine, citant le Giec, et dénonce les « intérêts économiques » qui entravent l’action. Il appelle à une « écologie intégrale », mêlant respect de la nature, justice pour les plus vulnérables et sobriété. La « clameur de la Terre » y résonne avec celle « des pauvres », dénonçant l’accès inégal à l’eau ou à un air pur.

Un pape en croisade contre l’inaction

Huit ans plus tard après son élection, le Pape François use de nouveau de son influence pour tenter d’orienter les catholiques dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Cette fois, il dépasse même le cadre de la simple sensibilisation et appelle « toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique » à agir. Dans son document sur la préservation de la terre, le pape argentin s’aligne sur le mouvement environnemental international et ses objectifs. Tout en admettant qu’il peut y avoir quelques causes de réchauffement de la planète, le pape affirme que le changement climatique est principalement un problème causé par l’activité humaine. « L’humanité est appelée à prendre note de la nécessité des changements de mode de vie et dans les méthodes de production et de consommation, pour lutter contre le réchauffement, ou au moins les causes humaines qui le réduisent et l’accentuent. De nombreuses études scientifiques de la planète au cours des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre… dégagée surtout en raison de l’activité humaine.»

En 2023 Françoi écrit Laudate Deum : 8 ans après Laudato si’, le pape François publie un nouveau texte sur l’écologie, Laudate Deum. Il alerte sur la gravité de la crise climatique, fustige les « puissants » et « met fin à l’idée d’un être humain autonome, tout-puissant et illimité ».

Il durcit le ton : « On ne peut plus douter de l’origine humaine du changement climatique », se référant aux rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et évoque les « expressions tangibles d’une maladie silencieuse qui nous affecte tous » : les phénomènes extrêmes, les périodes de chaleur inhabituelle, les sécheresses et « autres gémissements de la Terre ».

« Nous avons beau essayer de les nier, de les cacher, de les dissimuler ou de les relativiser, les signes du changement climatique sont là, toujours plus évidents », écrit-il. Et « la possibilité de parvenir à un point critique est réelle ».

Pour le pontife ces conséquences sont visibles et très nombreuses affectant la vie de l’homme en générale :« Nous en ressentirons les effets dans les domaines de la santé, de l’emploi, de l’accès aux ressources, du logement, des migrations forcées, etc. Il s’agit d’un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine. »

Sans oublier les menaces qui pèsent sur les autres espèces : « Les autres créatures de ce monde ont cessé d’être nos compagnes de route pour devenir nos victimes. »

Il multiplie les gestes forts, comme la création d’une Journée mondiale de prière pour la création (1er septembre) aux côtés de l’Église orthodoxe, ou des rencontres avec des dirigeants énergétiques pour exiger une transition « radicale ».

Laudato si’ : un manifeste pour la « maison commune » Le mercredi 4 décembre dernier était un jour à marquer d’une pierre blanche au Vatican. Le pape François, depuis son fauteuil roulant, a reçu les clés de sa toute nouvelle « papamobile », sobriquet utilisé pour désigner le véhicule où est installé le souverain pontife lors de ses déplacements publics. La voiture, signée BMW, a une particularité de taille : être 100 % électrique. Une grande première qui en dit long sur l’un des combats de l’octogénaire argentin, décédé ce lundi matin : la lutte contre le réchauffement climatique.Tout au long de son pontificat, le pape François a utilisé sa voix et ses outils pastoraux pour évangéliser et appeler les fidèles catholiques et les croyants du monde entier sur le bien-fondé de son combat en faveur de l’écologie. « Son leadership a rassemblé les forces puissantes de la foi et de la science pour livrer des vérités inattaquables, soulignant les coûts de la crise climatique pour des milliards d’individus », a résumé le secrétaire exécutif de l’ONU Climat, Simon Stiell, ce lundi.

Héritage d’un « converti » à l’écologie

Lui-même avoue avoir été « ignorant » sur ces enjeux avant son pontificat. Dans une vidéo lors d’une conférence des jeunes au Vatican, il avoue n’avoir jamais connue les effets néfastes du changement climatique avant d’avoir été en contact avec les scientifiques moins encore les experts du GIEC. Pourtant, il devient un symbole planétaire, salué par Barack Obama pour son « autorité morale » dans la lutte climatique. À travers son encyclique, il a critiqué également le consumérisme et le développement économique irresponsable, tout en alertant sur la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique que l’homme a causé selon lui.Barack Obama a salué cette prise de position du Pape François et a dit admirer sa décision «d’appeler à l’action sur le changement climatique de manière claire, forte, et avec toute l’autorité morale que sa position lui confère»

Son approche spirituelle – une « écologie du cœur » – invite à remplacer le consumérisme par un « comportement sobre »Le Pape François a aussi initié des actions apostoliques concrètes envers la nature : il a fait du Vatican le premier État au monde à viser la neutralité carbone d’ici 2050. Il a lancé le programme Économie de François pour encourager une économie durable et inclusive. En 2021, il a mobilisé les leaders religieux et scientifiques dans un appel commun pour sauvegarder la planète avant la COP 26. Selon le Pew Research center, ses messages écologiques ont touchés des millions des fidèles, notamment en Amérique Latine et en Afrique, où l’impact du changement climatique est déjà dramatique. Rappelant que « sauvegarder la Création, c’est sauvegarder la dignité humaine »

Le Pape laisse un message qui sauve le monde, pour l’avenir

Décédé le 21 avril 2025, le Pape François laisse une Église transformée, où l’écologie rime avec évangélisation. Son combat, résumé dans Laudato si’, reste un appel universel : protéger la planète « confiée à nos soins », car « personne n’est sauvé seul ».

J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin, digne d’appréciation, et il a généré de nombreuses associations citoyennes qui ont aidé à la prise de conscience.

Malheureusement, beaucoup d’efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l’opposition des puissants, mais aussi par manque d’intérêt de la part des autres. Les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, même parmi les croyants, vont de la négation du problème jusqu’à l’indifférence, la résignation facile, ou la confiance aveugle dans les solutions techniques.

Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. Comme l’ont affirmé les Évêques d’Afrique du Sud, « les talents et l’implication de tous sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à l’encontre de la création de Dieu ». Tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités, indique un extrait de sa lettre.

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