Congrès inédit à Brazzaville : les trois bassins forestiers aboutissent à une alliance des peuples autochtones et des communautés locales

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Dans un communiqué de presse Green Africa écrit depuis Brazzaville, République du Congo le 3 juin 2025 envoyé à NATURELCD l’on pourrait lire un accord conclu entre les pays membres de trois bassins du monde sur la protection urgente des droits de peuples autochtones. Lors une démonstration d’unité, les peuples autochtones et les communautés locales des bassins forestiers tropicaux du monde — l’Amazonie, le Congo, Bornéo-Mékong-Papouasie et la Méso-Amérique — ont conclu leur tout premier congrès mondial par un appel concret et urgent à la protection, à la reconnaissance et au respect de leurs droits, ainsi qu’à des engagements financiers directs et ambitieux.

Pour la première fois dans l’histoire, les peuples autochtones des grands bassins forestiers tropicaux se sont unis à Brazzaville pour porter une voix commune. À l’issue de ce congrès inédit, ils lancent un appel mondial à l’action, à la reconnaissance et au financement direct.

Ces régions, souvent décrites comme les poumons de la planète, abritent plus des deux tiers des forêts tropicales restantes et constituent des puits de carbone essentiels dans la lutte contre le changement climatique. Elles hébergent également une immense biodiversité et fournissent des écosystèmes vitaux à des centaines de millions de personnes. Au cœur de ces forêts, les peuples autochtones vivent depuis des générations en harmonie avec leur environnement et en assurent la protection.

Pendant cinq jours à Brazzaville, les gardiens des forêts d’Amérique du Sud, d’Afrique centrale, d’Asie du Sud-Est et de Méso-Amérique se sont réunis pour partager leurs connaissances, amplifier leurs luttes et unir leurs voix. Le congrès a débouché sur une déclaration commune exigeant des actions mondiales urgentes pour protéger leurs droits fonciers et leurs savoirs traditionnels, garantir leur consentement préalable, libre et éclairé, et assurer un accès direct au financement.

> « Ce à quoi nous avons assisté à Brazzaville était plus qu’un rassemblement, c’était un réveil unifié », a déclaré le Dr Lamfu Yengong, responsable de la campagne sur les forêts à Greenpeace Afrique.

« Ce congrès a posé les bases d’une alliance mondiale ancrée dans la sagesse ancestrale, la justice et l’urgence de l’action climatique. La route vers la COP30 doit maintenant considérer ces voix qui ont longtemps été ignorées. »

> « Ce congrès a été un moment historique pour les peuples autochtones et les communautés locales des principaux bassins forestiers, qui se sont unis pour façonner une vision commune en faveur d’un changement transformateur des politiques nationales et internationales sur la protection des forêts, les droits fonciers et l’accès direct au financement. Nous nous faisons l’écho de leur appel : respecter, reconnaître et protéger leurs droits, non seulement comme un acte de justice, mais aussi comme une condition de survie de la planète », a déclaré Bonaventure Bondo, chargé de campagne Forêts à Greenpeace Afrique.

> « Nos connaissances et notre gestion sont essentielles à la santé de la planète », a ajouté Valentin Engobo, un dirigeant autochtone de Lokolama, dans le bassin du Congo.

« Nous sommes impatients de voir ces engagements se traduire par des actions tangibles, en particulier lors de la COP30, où nos voix devraient être entendues et nos droits reconnus. »

De l’Amazonie à la Papouasie, les dirigeants autochtones ont réaffirmé un message fort : la protection des forêts passe par le respect des personnes qui les protègent.

> « Les peuples autochtones sont les véritables gardiens de la forêt amazonienne », a déclaré Rômulo Batista, responsable de campagne à Greenpeace Brésil.

« Nous appelons les dirigeants mondiaux à honorer leur rôle dans la lutte contre le changement climatique et la protection de nos territoires. »

> « Ce premier congrès a permis de poser les bases du dialogue et de l’articulation au niveau mondial des peuples autochtones et des communautés locales », a déclaré Mario Nicacio, membre du conseil de surveillance du Fonds autochtone Podaali.

« Tout en abordant les problèmes communs, nous avons discuté des solutions, de l’accès aux ressources naturelles, de nos territoires et du financement direct pour nos fonds et nos organisations. »

> « Les forêts de Bornéo-Mékong et de Papouasie sont essentielles à la stabilité du climat mondial », a déclaré Amos Sumbung, chargé de campagne sur les forêts à Greenpeace Asie du Sud-Est.

« Mais nos communautés ne peuvent pas agir seules. Nous avons besoin d’un véritable soutien international. »

> « Ce n’est qu’un début », a déclaré Troyanus Kalami, un dirigeant autochtone Moi de la région de Papouasie.

« Nos territoires doivent être respectés, et notre sagesse doit contribuer à façonner l’avenir des solutions climatiques mondiales. »

Une déclaration historique en réponse à l’urgence

Le congrès a abouti à la rédaction d’une déclaration historique, un document collectif décrivant les priorités, les demandes et les engagements de ces communautés face à l’escalade des crises climatique et de la biodiversité. Voici les principaux résultats de la déclaration finale :

Reconnaissance et protection des territoires : appel mondial aux gouvernements pour qu’ils reconnaissent légalement et fassent respecter les droits fonciers autochtones, y compris pour les peuples en situation d’isolement volontaire ;

Fin de la criminalisation et de la violence : appel fort en faveur d’une convention internationale pour protéger les défenseurs de l’environnement et mettre fin à la persécution des dirigeants autochtones ;

Participation pleine et effective : inclusion des femmes, des jeunes et des représentants des communautés dans les prises de décision sur le climat et l’environnement ;

Financement direct et transparent : demande pour qu’au moins 40 % des financements pour le climat et la biodiversité soient alloués directement aux organisations autochtones et aux communautés locales, sans intermédiaire ;

Moratoire sur les activités destructrices : arrêt de l’extraction des combustibles fossiles, de l’agro-industrie à grande échelle et des projets miniers sur les terres autochtones ;

Appel à une action mondiale en vue de la COP30 : demande adressée au président de la République du Congo pour accueillir un dialogue de haut niveau entre les pays des bassins forestiers lors de la COP30.

Ce congrès mondial des peuples autochtones marque un tournant historique : des voix longtemps marginalisées deviennent aujourd’hui les fers de lance d’une action climatique efficace, juste et enracinée dans les savoirs traditionnels. Face à l’urgence, les gouvernements doivent écouter, reconnaître et financer ces communautés qui protègent les derniers remparts naturels de notre planète.

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