

En cette Journée mondiale des réfugiés, le camp de transit de Kavimvira, à Uvira dans l’est de la République Démocratique du Congo, jette une lumière crue sur une réalité trop souvent passée sous silence : celle de centaines de réfugiés burundais contraints à survivre dans des conditions indignes, oubliés par les autorités et la communauté internationale.
« Nous souffrons beaucoup ici. Il n’y a pas de nourriture, pas d’eau potable, pas de lieu digne pour dormir, pas d’électricité… Les toilettes sont insalubres. Nous sommes abandonnés », déclare Prospère Ininahazwe, réfugié burundais rencontré le 20 juin 2025 par La Presse africaine. Son appel, à la fois poignant et direct, vise à interpeller les autorités congolaises et les organisations internationales.
Survivre dans l’oubli
À Kavimvira, le quotidien se résume à la débrouille et à l’attente. Bernice Niyomukiza, une autre réfugiée, confie devoir transporter du sable pour espérer gagner de quoi acheter un peu de nourriture, du savon ou des médicaments. « Nous sommes des êtres humains. Et pourtant, quand on tombe malade, on doit payer nous-mêmes les soins. Même les aides humanitaires sont détournées par la corruption », dénonce-t-elle.
Evariste Ndayisaba, également réfugié, confirme les témoignages précédents. Selon lui, les distributions d’aides sont rares et souvent inéquitables. Ceux qui n’ont pas de relations ou qui refusent de céder à la corruption sont écartés, livrés à eux-mêmes.
Une crise humanitaire qui ne dit pas son nom
Le camp de Kavimvira, censé être un centre de transit temporaire, accueille depuis des années des réfugiés burundais fuyant l’instabilité politique dans leur pays. Faute d’alternatives, beaucoup y restent coincés, dans l’attente de solutions durables qui ne viennent jamais. Sans accès à des soins de qualité, sans éducation pour les enfants, sans sécurité, leur avenir est suspendu.
Alors que le monde célèbre la résilience des personnes déplacées, le cas de Kavimvira rappelle l’urgence d’une réponse humaine, juste et transparente. Ces hommes, femmes et enfants ne demandent pas l’aumône : ils réclament simplement la dignité et les droits fondamentaux que toute personne mérite.