

Le coup d’envoi du Second Sommet africain sur le climat (ACS2) a été donné ce lundi à Addis-Abeba, en Éthiopie. Dans un discours d’ouverture marqué par l’optimisme et la détermination, le Premier ministre éthiopien a appelé à considérer l’Afrique non plus comme un continent vulnérable, mais comme un acteur incontournable des solutions à la crise climatique.
Valoriser les atouts du continent
Face aux chefs d’État, ministres et partenaires internationaux réunis, le dirigeant éthiopien a exhorté à « commencer par ce que nous avons ». Il a mis en avant la jeunesse nombreuse et innovante de l’Afrique, ses vastes terres agricoles, ses forêts et zones humides, ses ressources en minerais stratégiques pour la transition énergétique, ainsi que son immense potentiel en énergies renouvelables grâce à l’ensoleillement.
Ces atouts, a-t-il souligné, ouvrent la voie à une industrialisation respectueuse de l’environnement et à l’émergence d’une économie verte, dont l’Afrique pourrait devenir l’un des moteurs mondiaux.
Des exemples venus d’Éthiopie pour illustrer cette vision, plusieurs initiatives nationales ont été citées :
Green Legacy Initiative : 48 milliards d’arbres plantés depuis 2019, avec un triple objectif de restauration des sols, protection des bassins versants et création d’emplois.
Yelemat Tirufat et Climate-Resilient Wheat Initiative : des programmes agricoles pour réduire la dépendance aux importations et améliorer les revenus ruraux par des pratiques adaptées au climat.
Grand Barrage de la Renaissance : bientôt inauguré, il doit fournir 5 000 MW d’électricité verte à l’Éthiopie et à l’Afrique de l’Est.
National Clean Cooking Roadmap : une stratégie pour réduire les fumées domestiques et améliorer le quotidien des femmes et des familles.
Green, Inclusive and Smart Cities : un programme pour bâtir des villes durables avec mobilité électrique, pistes cyclables et réduction progressive des carburants fossiles.

Un rôle proactif pour l’Afrique
Le Premier ministre a insisté : l’Afrique ne doit pas se limiter à réclamer des financements, mais aussi proposer et exporter des solutions. Dans ce cadre, il a lancé l’idée d’un African Climate Innovation Compact, un partenariat continental réunissant chercheurs, startups, communautés rurales et entrepreneurs afin de développer 1 000 innovations africaines d’ici 2030 dans les secteurs clés : énergie, agriculture, eau, transport et résilience.
Autre proposition forte : reprendre la maîtrise des données climatiques du continent. « Mesurons nous-mêmes nos forêts, évaluons notre carbone et fixons nos propres standards », a-t-il plaidé, affirmant que la véritable monnaie de demain sera la donnée climatique.
Une vision tournée vers l’avenir
En vue des prochaines grandes échéances internationales, notamment la COP30 au Brésil et la COP32, le chef du gouvernement a réaffirmé que l’Afrique doit se présenter unie comme un continent de solutions. Reforestation, agriculture durable et corridors verts reliant villes et campagnes figurent parmi les priorités.
L’Éthiopie, a-t-il annoncé, se porte candidate pour accueillir la COP32 en 2027 à Addis-Abeba, la capitale diplomatique de l’Afrique.
Entre urgence et espoir
Clôturant son intervention, le Premier ministre a adressé un message à la fois d’alerte et d’espérance : « Lorsque nos terres guérissent, nos rivières redeviennent claires et notre air pur, l’Afrique gagne et le monde respire mieux. »
Ce discours inaugural donne le ton d’un sommet où le continent entend passer de la posture de victime du changement climatique à celle de moteur de solutions durables, innovantes et inclusives.