

Addis-Abeba, Éthiopie – À l’occasion de la deuxième édition du Sommet africain sur le climat, l’ONG internationale ActionAid exhorte les dirigeants du continent à adopter une voie de transition juste et durable, loin des énergies fossiles et de l’agriculture industrielle. L’organisation met en garde contre les « fausses solutions » comme les compensations carbone, qui risquent d’accentuer les injustices climatiques au lieu de les résoudre.
Selon ActionAid, les discussions du sommet doivent placer au cœur des décisions les droits des communautés en première ligne, en particulier les femmes, les peuples autochtones, les jeunes, les travailleurs et les groupes les plus vulnérables aux effets du changement climatique.
« L’Afrique paie le prix fort »
« L’Afrique continue de payer le prix fort de la crise climatique. Le moment est venu d’exiger une transition juste, loin des combustibles fossiles et de l’agriculture industrielle », a déclaré Emmaqulate Kemunto, chargée de campagne régionale pour ActionAid International.
Elle insiste sur la nécessité que « les engagements pris soient portés par l’Afrique, pour l’Afrique », notamment à travers des mécanismes de financement climatique centrés sur les droits et besoins des populations locales, et non sur les intérêts des pays pollueurs ou des grandes entreprises.
Justice, inclusion et équité
De son côté, Nigus Simane, directeur pays d’ActionAid Éthiopie, estime que ce sommet doit marquer un tournant :
« L’heure est venue pour l’Afrique de montrer son leadership et de tracer une nouvelle voie fondée sur la justice, l’inclusion et l’équité. Les populations les plus affectées par la crise climatique doivent être au centre des discussions, loin des systèmes qui perpétuent les injustices. »

Les quatre demandes clés d’ActionAid
ActionAid formule quatre principales recommandations aux dirigeants africains :
1. Un financement climatique juste pour l’Afrique, sous forme de dons et non de prêts. L’ONG appelle à soutenir la convention fiscale de l’ONU, à lutter contre l’évasion fiscale et à exiger l’annulation des dettes injustes.
2. Une transition par et pour l’Afrique, qui ne renforce pas les inégalités, ne viole pas les droits humains et ne sacrifie pas les communautés au profit des entreprises.
3. Investir dans l’agroécologie et les solutions communautaires, considérées comme des alternatives durables à l’agriculture industrielle.
4. Refuser les fausses solutions, telles que les technologies de manipulation génétique, la géo-ingénierie ou les compensations carbone.
Ce sommet est un rendez-vous décisif
Pour ActionAid, ce sommet représente une opportunité historique pour les dirigeants africains de défendre une vision de la transition écologique qui respecte les droits humains et les réalités des communautés locales. L’organisation estime que la lutte contre la crise climatique en Afrique ne pourra se faire sans rejeter les solutions trompeuses qui profitent davantage aux pollueurs qu’aux populations.
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