
Par Denise Kyalwahi – NATURELCD, 7 novembre 2025
L’ONG AICED (Action pour l’Intégration et la Conservation de l’Environnement Durable) a organisé, ce vendredi 7 novembre 2025, à Goma, une séance de sensibilisation sur la prévention du saturnisme, une intoxication aiguë ou chronique provoquée par le plomb. Trente participants – hommes et femmes issus de différents secteurs – ont pris part à cette activité visant à réfléchir sur les conséquences du plomb sur la santé humaine.
Selon Faustin Nyebone, coordinateur de l’AICED et acteur de la société civile environnementale, cette rencontre a permis d’alerter la population sur les dangers souvent méconnus du plomb, une substance présente dans plusieurs produits du quotidien.
« Le plomb détruit le système nerveux, affecte le cerveau, le système respiratoire et digestif, provoque des cancers des poumons, de l’estomac et de la prostate, et peut même causer des avortements », a expliqué M. Nyebone lors de l’entretien accordé à NATURELCD.

Le plomb, un ennemi invisible du quotidien
Le coordinateur de l’AICED déplore que la communauté manipule chaque jour des produits contenant du plomb, sans en mesurer les conséquences : peintures, plastiques, carburants, et même certains jouets pour enfants. Ces substances, lorsqu’elles sont mal contrôlées, constituent une menace directe pour la santé.
L’intoxication au plomb par le carburant, a-t-il ajouté, se fait souvent par l’inhalation des fumées qui s’échappent des tuyaux d’échappement des véhicules, exposant ainsi la population urbaine à une pollution toxique.
« Il n’y a pas de seuil de sécurité pour le plomb »
Pour Faustin Nyebone, le message clé à retenir de cette journée est sans ambiguïté :
« Il n’y a pas de seuil de sécurité pour le plomb. Même une petite dose nous intoxique avec des conséquences irréversibles. Une seule molécule peut rester vingt ans dans l’organisme. Vous imaginez l’impact quand on s’intoxique de manière chronique à travers la peinture, le plastique ou le carburant. »
Il appelle à une prise de conscience collective et à une action immédiate pour réduire l’exposition au plomb, soulignant que les effets de cette intoxication sont souvent irréversibles et touchent toutes les couches de la population.

Résolutions et recommandations des participants
La principale résolution issue de cette rencontre est claire : agir dès maintenant, car, selon les mots des participants, « nous mourons à petit feu ».
Les échanges ont réuni divers acteurs : producteurs locaux de peinture, médias, autorités politiques et sanitaires, représentants du secteur de l’éducation, de l’OCC, de la DGFA, de la FEC, ainsi que des membres de la société civile.
Chacun a été invité à formuler des recommandations spécifiques à son domaine.
Ces recommandations portent notamment sur :
- la transparence des ingrédients utilisés dans les peintures et produits de fabrication locale ;
- la réduction de la dépendance aux plastiques ;
- la sensibilisation continue des populations sur les risques du plomb ;
- et la vigilance face aux émissions polluantes issues des véhicules et des carburants.
Un appel à l’action collective

En clôturant la séance, Faustin Nyebone a insisté sur l’urgence d’agir :
« Agissons maintenant pour lutter contre le saturnisme, car il n’y a pas de seuil de sécurité pour le plomb. Les conséquences sont irréversibles. Veillons à la transparence des ingrédients dans la peinture, réduisons l’usage inutile des plastiques et évitons d’inhaler la fumée des véhicules. »
Cette initiative de l’AICED s’inscrit dans une dynamique de prévention et de protection de la santé publique, à un moment où la ville de Goma fait face à une pollution grandissante liée aux activités humaines et au manque de contrôle sur certains produits chimiques.
