COP30 – De Belém à Rio : Marie Nyange dénonce l’écocide et le génocide écologiques dans le Parc des Virunga

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Par la rédaction

En marge de la COP30 qui se tient à Belém, au Brésil, une conférence internationale sur la protection de la biodiversité a réuni cette semaine à Rio de Janeiro plusieurs leaders et experts du climat, sous l’initiative du Prince William du Royaume-Uni.
La ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat, Marie Nyange Ndambo, y a livré un discours fort, appelant la communauté internationale à reconnaître les crimes environnementaux commis dans l’Est de la RDC.

« Les massacres de la biodiversité dans le Parc national des Virunga constituent un écocide et un génocide. Ces crimes stériles fragilisent nos écosystèmes et compromettent notre avenir commun », a déclaré la ministre devant un parterre de chefs d’État, de scientifiques et de partenaires internationaux.

La RDC, victime et acteur clé du climat mondial

Riche de forêts couvrant 62 % du bassin du Congo, deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie, la République Démocratique du Congo joue un rôle central dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
Pourtant, dans l’Est du pays, la guerre menée depuis près de trois décennies par le M23 et d’autres groupes armés continue de dévaster la nature et de menacer des millions de vies humaines.

Le Parc des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, abritant des gorilles de montagne, des okapis et d’autres espèces endémiques, subit une pression dramatique : déforestation illégale, braconnage, exploitation minière sauvage et déplacements forcés d’espèces s’y multiplient.

Justice climatique et sécurité humaine : un combat commun

À travers son plaidoyer, Marie Nyange a dénoncé la double tragédie que vit la RDC – humaine et environnementale – et rappelé que la guerre à l’Est n’est pas seulement un conflit armé, mais aussi un crime contre la nature :

« Ce qui se passe dans nos forêts est à la fois un génocide et un écocide. La biodiversité des Virunga est attaquée, et avec elle, tout un pan de notre humanité », a-t-elle martelé.

La ministre a souligné les conséquences directes de cette destruction : perte accélérée de la biodiversité, dérèglement climatique local et global, insécurité alimentaire et paupérisation des peuples autochtones, notamment les Pygmées contraints de fuir leurs terres ancestrales.

Elle a également réaffirmé la position de la RDC en faveur de la reconnaissance de l’écocide comme crime international, tout en regrettant que son pays, pionnier de cette cause, en soit aujourd’hui la première victime.

De la souffrance au leadership climatique

Arrivée à Belém le 5 novembre, après la conférence de Rio, Marie Nyange poursuit la Semaine climatique nationale, amorcée à Kinshasa en octobre dernier, où elle avait déjà défendu la vision du président Félix Antoine Tshisekedi d’une RDC “pays-solution”.
Elle y a lié les enjeux de sécurité, climat et développement, rappelant que la lutte contre la pauvreté de 27 millions de Congolais passe par la création d’emplois verts et la transition écologique.

« Protéger notre environnement est un devoir patriotique et mondial. Détruire nos forêts, nos rivières et notre faune, c’est anéantir notre identité », a-t-elle conclu, interpellant directement le Prince William sur la nécessité de protéger non seulement les écosystèmes, mais aussi les populations qui y vivent.

Des engagements renouvelés pour les forêts du bassin du Congo

Le Prince William a salué la voix courageuse de la RDC, soulignant qu’elle « renforce le combat global contre l’écocide ». La conférence a également débouché sur des engagements pour la traçabilité des crimes environnementaux, soutenus par l’ONU, et la promesse de nouveaux fonds climatiques, notamment via le Fonds pour les Forêts Tropicales Éternelles (TFFF) lancé par le Brésil.

Des organisations telles que WWF et Greenpeace ont, pour leur part, réclamé des sanctions internationales contre les réseaux de braconnage et un soutien accru aux gardes forestiers.

À Kinshasa, la société civile a salué la démarche de la ministre, tout en dénonçant le manque de financement local pour traduire ces engagements en actions concrètes.

Alors que la COP30 s’ouvre officiellement à Belém, l’appel de Marie Nyange résonne comme un signal fort : la RDC refuse désormais le statut de victime et s’affirme comme un acteur majeur du leadership climatique africain et mondial.

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