La commune rurale d’Oicha se situe à une crête elle est en cheval entre le bassin du Nil et celui du fleuve Congo. Cette localité frontalière du Parc National des Virunga compte près de 300 milles habitants. Les effets du changement climatique peuvent s’observer par la sécheresse. Des années passent avec l’explosion démographique. Les habitants vivent généralement de l’agropastoral. Mais les espaces sont quotidiennement surexploités par l’homme. Ce qui constitue une menace pour leur survie.
« Des jours avances la démographie d’oicha augmente sa taille et le changement climatique se fait sentir. Cette population vivant de l’agropastorale n’arrive plus à subvenir à ses besoins quotidiens. Pas d’endroit pour se ravitailler en bois de chauffage, l’espace vert saccagé par l’homme n’est plus entretenu » explique PALUKU Bonne secrétaire de la société civile Oicha.
Les autorités locales reconnaissent cette crise climatique majeure. Le bourgmestre de cette municipalité rurale KAMBALE KIKUKU Nicolas indique que depuis des années, « Oicha subissait un changement climatique caractérisé par la sécheresse. La population d’Oicha se montre résiliente face à la crise. Après les impacts du soleil, les habitants recourent aux bois morts pour la cuisson »
Une crise amplifiée par les conflits armés
Avec l’insécurité grandissante dans ce milieu les femmes et les hommes de cette entité milieu se donne le courage de contourner la difficulté de manque de bois de chauffage et s’impliquent à l’assainissement du milieu. Certains ramassent des souliers et autres objets en plastique pour cuisiner et d’autres utilisent des épluchures de noix de palme pour répondre aux besoins de préparation des nourritures.
Depuis 2016, la population d’Oicha a connu un mouvement massif de tout le coin de la région. Chaque fois si quelqu’un va à la recherche des bois sur deux ou plusieurs kilomètres distants de la commune met sa vie à danger. Les familiers perdent l’espoir de le revoir, comme l’explique Kahambu Kighoma, vendeuse de bois de chauffe.
« La vie de la population d’Oicha n’est plus rassurante, placée devant un dilemme tout le jour. Nous avons perdu de l’espoir. Plusieurs hommes et des femmes ont osé aller chercher des bois de chauffage au champ ne sont plus revenus. Beaucoup des femmes sont restées veuves et d’enfants orphelins à cause de cette situation sécuritaire. Je ne gagne plus rien dans ce commerce de bois de chauffage. Mes enfants sont refoulés chaque jour de l’école et je n’ai plus de moyen pour les faire étudier… Nous voulons que le calme revienne chez nous car nous ne manquerons pas quoi faire ».
Cette situation inquiète de plus en plus l’autorité municipale. « Dans l’agglomération d’Oicha, personne n’accède à son champ et la seule route qui nous ravitaillait est barricadée aujourd’hui. Les habitants d’Oicha ne trouvent plus de bois de chauffage car les quelques arbres qui existaient dans le milieu sont déjà coupés. Or pour parler de la durabilité environnementale chaque personne doit planter un arbre au moins une fois dans sa vie. Un tiers de la population est composé des déplacés de guerre, ils n’arrivent plus à tenir les deux bouts du mois. Chaque jour on se lève on ne sait pas où aller pour se procurer des bois de chauffage ».
La société civile estime que la catastrophe liée à la sécheresse a Oicha aujourd’hui est causée par l’abattage abusif des arbres dans ce milieu sans penser au reboisement. Son secrétaire pense que si cela continue et que les gens ne pensent plus à planter d’autres arbres soit au reboisement, cela va plonger à la désertification et causera d’énorme dégâts dans le milieu ».
Ainsi Madame Furaha du service genre du territoire de Beni fait appel aux gouvernants de faire aussi participer la femme dans la prise de décision, car c’est souvent sur elle que l’on observe surtout les conséquences du changement climatique. Plusieurs femmes et jeunes filles sont victimes de violence dans les forêts quand elles sont à la recherche des bois de chauffage seul dans la forêt. Elle appelle les autorités de mettre fin à la guerre dans cette contrée, que la vie redevient à la normal.