Nord-Kivu : l’agriculture, une des premières victimes du changement climatique ?

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Photo NATURELCD reçoit Vianney WATSONGO journaliste de RUTSURU

Dans une interview accordée à NATURELCD, en Mai 2023, le journaliste passionné des questions d’agriculture Vianney WATSONGO désapprouve les effets néfastes du changement climatique sur l’agriculture et se désole que cela affecte immédiatement la sécurité alimentaire. À ces effets néfastes du changement climatique, s’ajoute l’insécurité grandissante dans la partie Est de la RDC, où vit ce journaliste, laquelle a un effet perturbateur sinon inhibiteur des activités agro pastorales dans la zone, et spécifiquement les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, touchées directement par la guerre depuis plusieurs mois.

D’après Vianney WATSONGO, les activités du secteur agro-pastoral ont été touchées par la guerre et les effets du changement climatique. Des familles agricultrices de la place estimées à 90 % ne vaquent plus librement à leurs occupations depuis octobre 2022 dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru d’où il est originaire et ce, depuis novembre 2023.

 » La période de la petite saison culturale caractérisée par le retour des pluies ne se fait plus dans ces contrées suite aux perturbations des saisons. Ce qui a causé un problème grave sur le rendement agricole » fait savoir Vianney WATSONGO.

Il ajoute qu’à coté de cela, une sécheresse prolongée dans la zone a provoqué des maladies sur certaines plantes comme le maïs et le haricot, ce qui est à la base du manque des produits agricoles sur le marché et ce la impacte négativement la vie de la population de Goma qui en dépend.

Dévastation du Parc National des Virunga par les agriculteurs

Une partie du Parc National des Virunga est envahie par les agriculteurs à la recherche des terres arables. Comme  »buda face », une nouvelle zone de production située à l’ouest de l’agglomération de Kiwanja qui est cultivée par la population de la zone de Rutsuru. Pour le journaliste environnementaliste, la faible production est une conséquence du changement climatique car selon lui, ce changement touche la production.
La non observation du calendrier agricole aussi affecte les activités champêtres dans ce lieu. Ne pas respecter les différentes saisons de culture, d’où on a la saison A et la saison B.
« La saison A qui commence au mois de mars n’a pas connu de suivi normal. Cela était visible lors d’une menace des plantes par des insectes. Les agriculteurs n’ont pas été suffisamment informés de l’incident, étant donné que les agronomes et d’autres experts avaient fuit la guerre du M23. Aucun service médiatique n’est disponible, pour donner de l’information sur la situation écologique de ce temps, car même les journalistes ont tous fui et ont abandonné leurs radios et laissé Chômer les émission agro-pastorales… », Signale Vianney.

Vianney WATSONGO dans un champ à RUTSURU

Des insectes ravageurs détruisent les champs des agriculteurs

Pendant que les experts et les journalistes sont en déplacement, des insectes ravageurs envahissaient les plantes. Les paysans ne sont plus orientés par les agronomes sur la lutte contre des insectes ravageurs qui détruisent leurs champs durant cette période.
Ces insectes apparaissent souvent quand il ya augmentation de la chaleur, la forte température,… signes du changement climatique.

Ils apparaissent aussi lorsqu’il y a une mauvaise pratique de culture quand vous fêtes un mauvais choix des semences, et lorsque vous maintenez longtemps la même culture (la monoculture). Et tous ces défis hantent les agriculteurs et ceux de Rutshuru en singulier et ne leur permettent pas de tirer les dividendes nécessaires du travail du sol.

Plusieurs conséquences sur la vie des agriculteurs et des consommateurs suite à cette situation sont enregistrées. Lorsqu’il y a une faible production dans la zone, la hausse des prix des produits sur le marché, s’en suit toujours. Et cela engendre ipso facto la perturbation au niveau de la sécurité alimentaire tant pour les humains que les bêtes (rareté de la provende).

améliorer les techniques agricoles à Rutsuru

Sachant que la plupart des habitants de RUTSURU vivent seulement de l’agriculture et de l’élevage des petits bétails, ils n’ont pas d’autres moyens pour gagner leur vie. Avec la guerre et le changement climatique qui s’observe actuellement dans le Rutsuru, différents mécanismes sont mis à la disposition des agriculteurs pour l’amélioration de leur revenu d’adaptation aux effets du changement climatique.

Pour qu’il y ait une bonne production, ou pour s’adapter au changement climatique, les agriculteurs doivent suivre les conseils des experts, doivent respecter toutes les étapes de culture et ne doivent pas se fier à la monoculture ou encore à l’agriculture surbrilus ( ne pas brûler les herbes pour éviter la perte de plusieurs organismes organiques qui peuvent être détruits par le feu, pour la pedofaune ou se volatiliser sous l’effet de la chaleur pour les matières organiques).

Les agriculteurs devraient également éviter le feu de brousse qui a des effets néfastes incalculables sur le sol. En fait, ce feu attaque nombreuses substances organiques et non organiques dans le sol. L’agroforesterie est aussi l’une des pratiques à privilégier, surtout en faisant recours aux espèces fauniques de la famille des légumineuses, car succeptibles de fixer l’azote atmosphérique, nécessaire pour la croissance végétative.

Le journaliste environnementaliste Vianney, soutient que les autorités sont dans l’obligation de tout mettre en œuvre pour le rétablissement total de la paix en fin de permettre aux agriculteurs de travailler dans un bon climat. Vieux en termes d’affres de guerre, le territoire a connu la plupart des guerres qu’a connues la partie Est de la RDC. Ça et là dans la zone, outre les pierres et autres végétations, le sol de Rutshuru regorge tout de même des débris d’armes. Ces débris constituent également un danger pour les agriculteurs, car même dans des zones minées par les rebelles, nombreux paysans y perdent la vie suite à une explosion récurrente d’engins explosifs.

John TSONGO

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