Le pangolin est devenu de plus en plus l’objet d’un trafic massif sur le continent africain, ce qui entraine petit à petit sa disparition. Cet animal est trafiqué par les braconniers pour sa viande et ces écailles, puis revendu vers des pays d’Asie du Sud-Est. La chine et le Vietnam sont très demandeurs d’écailles de pangolins car elles sont réputées d’agir sur l’arthrite, les ulcères, les tumeurs et les douleurs menstruels des vertus jamais établies scientifiquement.
Dans une recherche menée par l’AFP « la convention sur le commerce d’espèce sauvages menacées d’extinction a interdit en 2016 le commerce international des pangolins, dont certains spécimens figurent sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction de l’union internationale pour la conservation de la nature. (UICN) pourtant, près de 900 000 de ces petits mammifères ont été vendus illégalement dans le monde entre 2000 et 2019, indique l’ONG trafic qui surveille les circuits de ventes illégales d’animaux ».
Comme la corne de rhinocéros, les écailles de pangolin, vendues environ 1 000 euros le kilo, sont réduites en poudre pour fabriquer des remèdes utilisés en médecine traditionnelle chinoise pour une trentaine de maux, des troubles érectiles aux cancers les plus graves. Pourtant, les écailles sont constituées essentiellement de kératine, une molécule qu’on retrouve dans les ongles, les poils, les cheveux, le bec, les cornes et qui est a priori dépourvue de principe actif.
En 2016, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (cites) avait pourtant interdit toute commercialisation de l’animal. Sa vente illégale vers certains pays d’Asie reste, malgré tout, en forte progression. Les espèces asiatiques de pangolin sont devenues rares. Elles sont désormais classées au mieux « en danger » et au pire « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le marché noir s’est donc tourné vers les quatre espèces africaines : Phataginus tricuspis, Phataginus tetradactyla et Smutsia gigantea et Smutsia temminckii.
La viande du pangolin est également très appréciée en Chine et au Viêt Nam, où les restaurateurs déboursent environ 1 750 euros pour un animal.
Ce n’est pas tout : le physique atypique du pangolin fait de lui un objet de curiosité, qu’on s’offre dans toute l’Asie. En Afrique aussi, l’animal est un cadeau de luxe. On lui prête même des pouvoirs magiques. Glissées dans la poche, les écailles du petit mammifère protégeraient du mauvais œil…
Triste preuve de son succès : depuis 1990, sur les marchés africains, le prix du pangolin géant (Smutsia gigantea) a été multiplié par 5,8 et celui des espèces arboricoles (Phataginus sp.) par 2,3. Les auteurs de l’étude tirent la sonnette d’alarme : si des mesures de protection ne sont pas prises d’urgence, les espèces africaines connaîtront le même sort que leurs cousines asiatiques. Elles figurent d’ailleurs depuis 2015 sur la liste des animaux « vulnérables » de l’UICN.
Plus tard une étude internationale, publiée en juillet 2017 dans la revue Conservation letters, le trafic de pangolins en Afrique a augmenté de 150 % entre 1970 et 2014. Contrairement aux grands mammifères du continent, le pangolin n’est pas traqué pour devenir un trophée mais pour être revendu en Asie. Sur ce continent, sa viande est un met de luxe, et ses écailles entrent dans la composition d’une poudre prétendument miraculeuse.
Pour estimer l’ampleur de la chasse aux pangolins, les chercheurs ont analysé des données issues de 113 sites, dans 14 pays d’Afrique centrale, principalement le Cameroun, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République démocratique du Congo et la République du Congo. Résultat, entre 500 000 et 2,7 millions de pangolins sont capturés chaque année dans les forêts de ces pays ! Le plus souvent à l’aide de pièges, bien que leur utilisation soit illégale dans la plupart des régions de l’étude.
Pourquoi le pangolin est recherché par des braconniers ?
Le pangolin originaire d’Afrique Subsaharienne et d’Asie, le pangolin compte huit espèces. Ce mammifère nocturne est très convoité par les braconniers qui, avides de sa chaire et des écailles, le chassent sans répit de nombreuses années. Les écailles du pangolin sont composées de kératine (tout comme les cornes de rhinocéros, également très convoitées), protéine naturellement présente dans les ongles et les cheveux chez les humains et considérée comme extrêmement précieuse dans certaines civilisations.
En Asie, la « poudre miracle » issue des écailles de pangolin aux vertus curatrices ((voire aphrodisiaques) se vend à prix d’or. Les écailles du pangolin font aussi l’objet de superstitions. Selon la croyance, en glissant une dans sa poche « porterait chance ». La viande et la soupe de fœtus de pangolin sont également des mets réputés, notamment en chine et en Asie du Sud-Est.
En Afrique équatoriale on retrouve cette mammifère géante au corps recouvert d’écailles, il est un insectivores, édentés, de la famille Manidés. Cette espèce animale de plus grande taille pèse 30Kg avec une longueur totale de 1,40m à 1,80m. le pangolin est l’objet d’un trafic massif sur le continent africain.
Les pangolins, considérés comme des gardiens de la forêt, protègent les écosystèmes locaux de la destruction par les termites. Leurs terriers créent des lieux de reproduction et des abris pour d’autres animaux.
A Kinshasa, le Réseau de conservation de la biodiversité endémique et Ecolotrip RDC chapoté par Jonathan Sambya, ont lancé une campagne virtuelle contre le braconnage et le trafic illégal des pangolins africains le 01 Juillet 2023 jusqu’au 31 Juillet 2023.
Dans son allocution Dieu le veut Boka le point focal RDC du Réseau de la Biodiversité Endémique souligne « Le pangolin aujourd’hui est l’animal le plus braconné au monde, il y’a des soupçons que cet animal mystère a transmis le corona virus a l’homme et nous savons les conséquences que cela a procure. C’est pourquoi nous lançons cette campagne virtuelle dans le but de de sensibiliser l’ensemble de la communauté sur l’importance de protéger le pangolin et de dénoncer en décourageant tout action visant à tuer cet animal très important pour notre écosystème ».
De plus en plus Les jeunes activistes Congolais de tout tendance confondu sont menacés de part leur position contre certaines décisions émanant des autorités congolaises, propos lu dans un article publié par DW le 14/10/2022, signé Nety Zaidi Zanem
De son côté, Jonathan Sambya se plein de l’attitude des certaines autorités de la RDC qui ne réagissent pas aux revendications des activistes ni à la dénonciation de mauvais comportement. « Dans notre pays, dénoncer quelque chose signifie menacer les intérêts de certaines personnes, un pays qui estime respecter la liberté d’opinion des individus ; alors que c’est le contraire, j’ai reçu plusieurs fois des menaces d’être zigouiller, pendant que je dénonce ce qui est vraie, ils veulent nous éliminer pour sauvegarder leurs intérêts. Nous savons ce que ces autorités font en cachette c’est pas pour sauver la progéniture mais plutôt pour faire gonfler leur ventre. »
Jonathan Sambya est investigateur, des crimes fauniques au sein de l’ONG Conserv Congo et point focal Ecolotrip en RD Congo. En dépit des menaces qu’il reçoit régulièrement et des risques qu’il prend dans son travail, ne veut pas céder aux caprices ni aux intimidations : « je ne pourrais abandonner ce combat noble, je rêve d’un nouveau Congo où l’homme vivra en harmonie avec la nature, Où ces autorités du pays vont abandonner leurs activités sur trafic illicite des espèces protégées et ne pas chercher l’argent par des moyens détournés »
La RDC reste une plaque tournante dans le trafic d’espèces menacées, okapis, chimpanzés, bonobos, pangolins, pour ne citer que les plus emblématiques.
Les moyens mis en œuvre pour stopper ce trafic sont dérisoires, d’autant que la corruption est extrêmement présente, la population étant désargentée. Policiers et politiques a tous les niveaux sont susceptibles d’être corrompus sous les yeux impuissants de l’état congolais.
Les réseaux des criminels qui faisaient le commerce de l’ivoire des éléphants d’Afrique Centrale se tournent désormais vers le pangolin.
En 2021, le phénomène Kuluna, menée conjointement par les gouvernements des Etats-Unis et de la République Démocratique du Congo (RDC), a permis de saisir 938Kg d’ivoire et 34Kg d’cailles de pangolin à Kinshasa, pour une valeur d’environ 3,5millions de dollars US. Les deux ressortissants étrangers arrêtés pour trafic de produits de la faune sauvage auraient versé des pots-de-vin aux autorités de Kinshasa pour expédier les marchandises, en dépit de leur arrestation. Un haut fonctionnaire de la Direction des forêts de la République du Congo voisine a déclaré au projet ENACT que l’éléphant et le pangolin étaient les espèces les plus braconnées dans le pays. La Direction des forêts indique que 20 tonnes d’écailles de pangolins ont été saisies dans la ville portuaire de Pointe-Noire en 2018 et neuf tonnes en 2020. Des fonctionnaires ont déclaré que ces pangolins et leurs écailles étaient passés en contrebande depuis le port de Matadi en RDC. Parmi les trafiquants arrêtés au fil des ans figurent des ressortissants congolais, maliens, libanais et chinois ? souligne educatafrica.org
En en croire, les budgets alloués pour ce trafic n’entrent nulle part dans la caisse de l’Union Africain. La source, les braconniers attrapent les pangolins dans leur habitat naturel. Les groupes de criminels et des clients viennent de ville de Yaoundé et Douala leur achètent les animaux braconnés et produits. Les cartels, composés de Camerounais et de Nigérians, exportent à leur tour les pangolins vers l’Asie en passant.
Les principales destinations sont les marchés Chinois, Thaïlandais, Malaisien et Vietnamien. Une autre route est utilisée au nord traversant le Tchad et le Soudan, pour le trafic des pangolins et d’autres animaux en voie de disparition à destination vers les marchés des pays arabes. Il est impératif d’accorder la priorité à la protection et à la conservation de cet important mammifère d’Afrique centrale. Des responsables du Cameroun, du Gabon et de la République du Congo ont déclaré au projet ENACT qu’il fallait trouver des solutions immédiates dans quatre domaines : la sensibilisation du public, l’augmentation du financement des enquêtes sur la criminalité liée à la faune sauvage, l’amélioration de la collaboration entre les forces de l’ordre dans les différents pays et, enfin de renforcement de capacité. Les organisations de la société civile qui travaillent dans le domaine de la conservation et de la protection de l’environnement peuvent contribuer à faire en sorte que les décideurs politiques accordent la priorité à la criminalité liée aux espèces sauvages en menant des campagnes de plaidoyer et de sensibilisation. Un documentaire récent, accessible à partir d’un appareil mobile, montre que les pangolins sont les mammifères faisant le plus l’objet de trafic. Il s’agit là d’un bon exemple de moyen pour sensibiliser un public large.