
Par Denise Kyalwahi
Dans le cadre du Programme d’Accès aux Services d’Eau et d’Assainissement (PASEA), l’Université de Kinshasa (UNIKIN), à travers son École Régionale de l’Eau (ERE), a procédé ce mardi 4 novembre au lancement officiel de deux nouvelles formations de Master 2 : Eau-Énergie et Pompage Solaire, et Traitement des Eaux Usées.
L’événement s’est tenu sous le chapiteau de l’UNIKIN, en partenariat avec la Banque mondiale, en présence de plusieurs autorités académiques, gouvernementales et partenaires techniques.
Former une nouvelle génération d’experts pour le Bassin du Congo
Cette nouvelle cohorte regroupe 35 étudiants venus de diverses provinces de la RDC — notamment Kinshasa, le Kwilu et le Kasaï — ainsi que d’autres pays du bassin du Congo. Parmi eux, 20 suivent la spécialisation Eau-Énergie et 15 le traitement des eaux usées.
Sélectionnés à l’issue d’un processus rigoureux lancé en août dernier, les bénéficiaires proviennent d’horizons variés : ingénieurs civils, hydrologues, géologues, environnementalistes, agronomes, économistes et professionnels du BTP, issus d’institutions publiques et privées.
La science au service du développement durable

Représentant la ministre de l’Enseignement supérieur, universitaire, recherche scientifique et innovation, le directeur de cabinet du MESURSI a salué une avancée majeure pour la recherche appliquée et la formation scientifique en RDC :
« Le gouvernement place la science, l’éducation et l’innovation au cœur de la transformation de notre pays. La gestion de l’eau n’est pas qu’une question technique, c’est une question de survie, de sécurité et de souveraineté nationale », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que cette première cohorte prépare une génération d’experts capables de garantir une gestion concertée et durable des ressources hydriques, essentielle à la résilience climatique.
UNIKIN : entre savoir scientifique et besoins communautaires
Pour le Professeur Jean-Marie Kayembe, Recteur de l’Université de Kinshasa, ce programme est une véritable bénédiction :
« Avec l’appui de la Banque mondiale et de l’ERE, nous unissons théorie et pratique pour répondre aux besoins urgents de la population en matière d’assainissement et d’accès à l’eau. »
Il a annoncé la création prochaine d’un laboratoire d’analyse de l’eau au sein de la faculté des sciences. Ce laboratoire permettra de contrôler la qualité des eaux de consommation et d’étudier les phénomènes d’érosion.
Le recteur a également insisté sur la dimension pluridisciplinaire du programme, qui intègre des profils issus de la médecine, de la sociologie, de l’anthropologie ou encore de l’environnement.
L’eau, un enjeu vital, social et économique dans l’intervention du professeur Raphaël TSIMANGA directeur de l’École Régionale de l’Eau, qui a rappelé aux loreants que l’accès équitable et durable à l’eau est un enjeu stratégique pour la paix et la prospérité du pays :
« Le manque d’accès à l’eau peut devenir une source de tensions communautaires. La formation et la recherche constituent les piliers d’une gestion durable et pacifique de cette ressource. »
Témoignages des étudiants : entre espoir et engagement

Pour Maguy Ndaya Kela, environnementaliste à l’UNIKIN, ce programme est une opportunité de concrétiser ses ambitions : « Mon rêve est de servir la population avec une eau propre et de qualité. La RDC fait face à de grands défis d’assainissement, et cette formation me permet de participer activement à leur résolution. »
De son côté, Ulrich Nkouefoüette, étudiant venu du Cameroun, a salué l’accueil chaleureux congolais et la diversité culturelle au sein du programme : « La RDC est un pays accueillant et plein de richesses. À l’ERE, nous vivons une belle symbiose des compétences africaines. J’apprends même le lingala pour mieux m’intégrer ! »
Perspectives : excellence, inclusion et emploi durable
Le coordonnateur de la Cellule d’Exécution des Projets-Eau (CEP-O), Philippe Lumeka Ditalua, a exhorté les étudiants à l’assiduité et les enseignants à l’abnégation. Il a rappelé que le PASEA, doté de 400 millions de dollars par la Banque mondiale, vise à former 1 255 apprenants, dont 50 % de femmes, et à insérer 100 jeunes professionnels dans les institutions provinciales.
« Ce programme illustre la nouvelle approche de la Banque mondiale : renforcer durablement les compétences locales pour créer des emplois et bâtir une prospérité partagée », a souligné Albert Zeufack, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC.
Une école d’excellence pour toute l’Afrique centrale

Créée en 2018, l’École Régionale de l’Eau est aujourd’hui un pôle d’excellence en Afrique centrale. Forte de trois promotions déjà formées, elle propose six spécialisations :
Gouvernance de l’Eau
Eau Potable et Assainissement
Eau et Énergie
Eau et Navigation
Eau – Irrigation et Aménagement Hydro-Agricole
Eau et Environnement
Par cette nouvelle étape, l’ERE renforce sa mission : former les leaders scientifiques et techniques de demain, capables de relever les défis de la sécurité hydrique et de la résilience climatique en Afrique.
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