
Par la rédaction – Samedi 8 novembre 2025
En marge de la 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat (COP30) qui se déroule à Belém, la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat, Marie Nyange Ndambo, a plaidé pour une transition énergétique juste et inclusive en Afrique, portée par le potentiel exceptionnel de la République Démocratique du Congo (RDC).
Intervenant lors d’une table ronde sur la transition énergétique ce vendredi 7 novembre, la ministre a réaffirmé le rôle stratégique de son pays comme “pays-solution” et hub énergétique pour le continent africain, grâce à ses ressources naturelles uniques et à ses minerais stratégiques indispensables à la décarbonation mondiale.
« La République Démocratique du Congo, dotée d’un potentiel exceptionnel en métaux verts et en énergies renouvelables — hydroélectricité, solaire, éolien, biomasse, gaz méthane du lac Kivu — se positionne comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale », a-t-elle déclaré.

Un potentiel énergétique colossal
Représentant le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Marie Nyange a salué le leadership du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, appelant à une solidarité internationale renforcée pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Elle a rappelé que la décision de sortir progressivement des énergies fossiles, prise lors de la COP28 à Dubaï, demeure un engagement irréversible exigeant des actions concrètes et coordonnées.
Citant l’Atlas des énergies renouvelables de la RDC, la ministre a précisé que le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à 100 000 MW, dont 2 453 MW sont actuellement produits par quinze centrales de la SNEL et une vingtaine d’ouvrages indépendants.
Inga 3, pilier de la transition africaine
La professeure Marie Nyange a mis en avant le projet Inga 3, qualifié de source d’énergie propre, renouvelable et compétitive.
Selon elle, ce barrage « présentera une empreinte carbone sur trente ans équivalente à seulement 0,015 % de celle d’une centrale à charbon similaire ».
« Sa mise en service réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre, contribuera à la neutralité carbone régionale, à la décarbonation du secteur minier et à la réduction de la déforestation », a-t-elle insisté.
Des solutions locales pour l’électrification verte
La ministre a également salué les avancées de l’Agence Nationale de l’Électrification et des Services Énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER), qui déploie des mini-réseaux solaires et des kits domestiques pour favoriser l’accès à l’électricité propre dans les zones reculées.
Elle a évoqué le Fonds Mwinda, un mécanisme innovant visant à mobiliser 5 milliards de dollars pour soutenir l’électrification rurale et les solutions de cuisson propres.
Appel aux investisseurs pour une transition juste et souveraine
Marie Nyange a souligné que la transition énergétique ne peut être réussie sans justice climatique, ni sans financements massifs adaptés aux besoins des pays en développement.
Elle a appelé les partenaires internationaux et investisseurs privés à rejoindre la RDC dans une dynamique de co-investissement pour accélérer la transformation du pays et du continent.
« La transition juste, souveraine et efficace que nous prônons allie climat, développement et dignité. Le Congo reste ouvert aux partenariats stratégiques pour la valorisation des solutions fondées sur la nature et pour le transfert de technologies bas-carbone », a-t-elle conclu, appelant à « une coopération internationale plus équitable pour bâtir ensemble un avenir énergétique durable ».
