Journée mondiale des abeilles : FAO appelé à prendre des mesures en vue de créer une plateforme mondiale sur les pollinisateurs (en Ethiopie)

0 0
Read Time:7 Minute, 7 Second

Consciente du rôle crucial que jouent les abeilles et autres pollinisateurs dans la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec les Gouvernements d’Éthiopie et de Slovénie, et avec le concours de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et d’Apimondia accueille le deuxième Forum international d’action pour l’apiculture et une pollinisation durable à Jimma (Éthiopie), cette séance de trois jours s’est clôturé ce jeudi 22 mai 2025. Alphonse PALUKU KIGHOMA, apiculteur, chercheur et enseignant en province du Nord-Kivu souligne que la Province du NORD-KIVU fait face à des difficultés d’évacuation des produits de ruches.

Ce rendez-vous annuel réunit un éventail de parties prenantes, en particulier des représentants gouvernementaux, des responsables politiques, des scientifiques, des dirigeants du secteur, des professionnels, des organisations non gouvernementales et la société civile.

Donnant suite à une recommandation de la Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture (CRGAA) invitant la FAO à prendre des mesures en vue de créer une plateforme mondiale sur les pollinisateurs, ce forum a pour but premier de favoriser la collaboration internationale en matière d’apiculture et de pollinisation, en veillant à ce que les politiques et les pratiques évoluent en fonction des défis et des possibilités qui se font jour.Le Forum a été officiellement ouvert par la célébration de la Journée mondiale des abeilles 2025, ce 20 mai.

C’est un lieu de rencontres permettant d’échanger des connaissances, de présenter des initiatives apicoles innovantes, d’encourager les efforts mondiaux en faveur de pratiques agricoles respectueuses des pollinisateurs, et de coordonner les mesures de conservation et de protection des pollinisateurs à l’échelle du globe.

Le forum a certe une vocation internationale, pour autant l’accent en 2025 est placé sur l’Afrique, puisque l’Éthiopie sera le pays hôte.Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la production et à la sécurité alimentaires, ainsi qu’à l’économie, tout en contribuant à la santé humaine et écosystémique. Leurs contributions vitales couvrent les trois dimensions du développement durable – économique, sociale et environnementale – améliorant à la fois la qualité de vie et la santé à long terme des écosystèmes. Selon le rapport de la FAO environ 75 % des principales cultures mondiales produisant des fruits et des graines destinés à la consommation humaine dépendent au moins en partie des pollinisateurs. Sans eux, 5 à 8 % de la production agricole mondiale actuelle serait perdue, ce qui représenterait une valeur marchande annuelle de 235 à 577 milliards de dollars.

L’ingénieur Alphonse KIGHOMA devant les étudiants il parle de rôle des abeilles sur l’environnement

Malgré la reconnaissance de leur importance, de nombreuses espèces de pollinisateurs dans le monde sont en déclin et menacées d’extinction en raison de diverses pressions surtout démographiques.Les abeilles domestiques et l’apiculture soutiennent les moyens de subsistance des populations, petits et grands, des communautés rurales et des peuples autochtones, contribuant à la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, favorisant ainsi le développement durable.

Joint par téléphone, Mr Alphonse PALUKU KIGHOMA, apiculteur, chercheur et enseignant, président du Cadre de Concertation des acteurs du secteur d’apiculture en province du Nord-Kivu indique que :

“ La Province du NORD-KIVU fait face à des difficultés d’évacuation des produits de ruches, dont le miel, la cire d’abeille, l’hydromel, avec la tendance actuelle, une partie de la province est contrôlé par les rebelles et l’autre par le gouvernement. C’est difficile d’évacuer les produits vers le centre de consommation ou vers le centre urbain.

Les défis sont énormes : la difficulté de circuler pour les apiculteurs pour un suivi régulier pour prendre soin des abeilles, la destruction de matériels d’où le vieillissement des ruches et des vieux tenus déchiqueté, une pauvreté exagéré des apiculteurs, l’irrégularité des saisons, ces années ont connus de périodes longues de sécheresse les plantes ne produisent plus beaucoup des fleurs, le crépitement de balle, les son de bombes créant des stress aux abeilles, ils quittent les riches pour s’installer dans un endroit plus calme.”

Néanmoins ces difficultés les apiculteurs du Kivu regroupé en association ont des espaces disponibles où ils ont planté des arbres et des fleurs pour permettre aux abeilles de rester sur place dans un endroit sûr.

L’apiculture un levier du développement durable et l’économie verte

L’apiculture peut relever le niveau de vie socio-économique d’une communauté qui l’applique avec toute intelligence et énergie. C’est une pratique simple et rentable. L’apiculture pouvant être pratiquée avec des matériaux disponibles localement et des ressources minimales, elle crée également des opportunités de revenus pour les groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les personnes en situation d’extrême pauvreté.Malgré la guerre en RDC des initiatives innovantes existent au sein de l’apiculture congolaise.

L’ingénieur Alphonse KIGHOMA président de l’association des apiculteurs du Congo témoigne de l’émergence d’innovations dans sa juridiction et dans la république tout entière. A titre d’exemple des femmes qui ont innové l’apiculture en RDC nous avons Deborah Nzarubara qui a conçu un système informatique capable de contrôler et identifier tous les apiculteurs du Nord-Kivu grâce à son outil digital appelé Nyuki-Tech.

A lui d’ajouter qu’il existe plusieurs entreprises au Kivu qui vendent les dérivés de la ruche et gagne leur vie. Plusieurs entrepreneurs verts ont investi grâce à l’apiculture. La collaboration entre apiculteurs et le gouvernement congolais permet aux apiculteurs d’importer le miel congolais sur des grands marchés internationaux.

Cet événement annuel lancé parallèlement à la Journée mondiale des abeilles 2025, le Forum est l’occasion d’échanger des expériences, de présenter des initiatives apicoles innovantes, d’inspirer des actions en faveur d’une agriculture respectueuse des pollinisateurs et de coordonner et de préserver les efforts mondiaux.

Bien que d’envergure mondiale, le Forum met chaque année en lumière une région spécifique.

En 2025, l’Afrique est au cœur de l’événement, l’Éthiopie étant le pays hôte.

Les abeilles sont parmi les espèces menacées et les animaux en voie de disparition dans le monde, la journée mondiale des abeilles 2025 sous le thème «Inspiré par la nature pour nous nourrir tous» valait la peine d’être célébrée en Ethiopie car plusieurs pays africains ont de terres arables avec un taux élevé de malnutrition. Les abeilles produisent des éléments nutritifs pour la santé mais elles sont menacées par l’homme. Des menaces permanentes pèsent sur la vie des abeilles comme la maladie, l’usage de pesticides et produits chimiques, le changement climatique…”, s’exclame l’ingénieur Alphonse KIGHOMA.

Les femmes de Goma apprennent l’élevage des abeilles à kingapori, par l’ingénieur Alphonse KIGHOMA

Pesticides et produits chimiques : l’usage intensif de pesticides neurotoxiques systémiques, notamment les néonicotinoïdes, désoriente les abeilles, affaiblit leur système immunitaire et provoque leur mort rapide.

Les changements climatiques perturbent la mémoire olfactive des abeilles par plusieurs mécanismes clés, affectant leur capacité à localiser les ressources florales et à assurer la pollinisation. Ces différents phénomènes se manifestent par modification des odeurs sous stress climatique:

Les sécheresses et vagues de chaleur modifient la composition chimique des parfums floraux. Ces changements, imperceptibles pour l’homme désorientent les abeilles qui utilisent ces signatures olfactives pour identifier les fleurs riches en nectar.

Impact de l’ozone : la pollution atmosphérique à l’ozone dégrade les molécules odorantes des fleurs et perturbe la capacité des abeilles à distinguer les odeurs apprises, ce qui rend inefficace leur recherche de nourriture. Les abeilles dépendent de leur mémoire olfactive pour associer des odeurs spécifiques à la qualité du nectar (richesse en sucre).

Les modifications chimiques des fleurs brouillent ces repères, conduisent à des erreurs de butinage et à une malnutrition des colonies, disent les chercheurs.

Le décalage entre les périodes de floraison (avancées ou retardées par le climat) et l’activité des abeilles crée une inadéquation entre les signaux olfactifs disponibles et les besoins de la colonie, aggravant les difficultés d’approvisionnement. Ces perturbations combinées réduisent l’efficacité des pollinisateurs, menaçant à la fois la biodiversité et les rendements agricoles dépendants de leurs services.

Le technicien en apiculture Ir Alphonse KIGHOMA appelle toute la population du monde à protéger l’abeille et produit un conseil d’engagement général.

Nous devons protéger les abeilles partout où nous pouvons les rencontrer, ne pas brûler nos champs parce qu’on y voit une colonie d’abeille soit pomper de l’insecticide pour le chasser, il faut plutôt appeler les techniciens en apiculture pour venir le capturer et faire des riches pour une production miel maison. Chaque personne qui aime le miel ou qui mange le fruit doit planter dans sa parcelle des fleurs ou un arbre fruitier sur lequel les abeilles viendront butiner.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Beni célèbre la Journée mondiale des musées : culture, identité et mémoire en partage
Next post Sud-Kivu : Une nouvelle génération de journalistes engagés contre la criminalité environnementale

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *