

Alors que la pollution atmosphérique atteint des niveaux préoccupants dans les grandes villes de la République Démocratique du Congo, notamment à Kinshasa, le pays souffre cruellement d’un vide réglementaire et d’un manque de données fiables. Face à cette urgence sanitaire, l’ONG WASARU ASBL, en collaboration avec des chercheurs de la Columbia University (États-Unis) et de l’Energy Policy Institute at the University of Chicago (EPIC), se mobilise pour offrir des informations essentielles en vue d’une meilleure gouvernance environnementale.
Un droit constitutionnel menacé
La Constitution congolaise garantit à chaque citoyen le droit de vivre dans un environnement sain, ce qui inclut l’accès à un air pur. Pourtant, Kinshasa étouffe. Les émanations des véhicules, les activités industrielles non contrôlées et l’absence de normes strictes sur la qualité de l’air exposent la population à de graves risques sanitaires.
Conscient de la gravité de la situation, le Président Félix Antoine Tshisekedi a récemment instruit la Ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement Durable de mettre en place une commission ad hoc chargée d’améliorer la qualité de l’air, de l’eau et des sols.
Une science citoyenne au service de la santé publique
Depuis 2018, WASARU ASBL s’illustre comme pionnière dans la surveillance de la pollution atmosphérique en RDC. En partenariat avec le Professeur Daniel Westervelt (Columbia University), son équipe suit en temps réel la présence de particules fines et autres polluants dans l’air congolais. Résultat : une base de données sans précédent, des publications scientifiques de référence, et des campagnes de sensibilisation menées dans les écoles et les communautés.
« La collecte rigoureuse de données est la première étape vers des politiques efficaces de protection de la santé publique », explique l’ingénieur Paulson Kasereka Isevulambire, coordonnateur de WASARU et membre du Westervelt Aerosol Group au micro de environewsrdc.org.

Le projet KINAQ : de la recherche à l’action
Pour concrétiser ces efforts sur le terrain, WASARU a lancé le projet Kinshasa Air Quality (KINAQ).
Son objectif : utiliser les données accumulées depuis des années pour appuyer la prise de décision politique, en collaboration directe avec les ministères de l’Environnement et de la Santé.
Les chiffres collectés sont sans appel : la pollution de l’air à Kinshasa dépasse parfois huit fois les normes fixées par l’OMS. Ces niveaux élevés sont liés à une hausse alarmante des maladies respiratoires, des AVC, des cardiopathies et des cancers pulmonaires, comme le confirme le Dr Jean-Luc Balogije Selenge, médecin spécialiste en santé publique et membre de l’équipe KINAQ.
Un plaidoyer pour une politique nationale sur la qualité de l’air
En l’absence de normes nationales encadrant la qualité de l’air, WASARU appelle à l’intégration urgente de cette problématique dans les politiques publiques. Elle plaide pour que la Politique Nationale d’Assainissement (PONA) et les documents stratégiques du Ministère de la Santé Publique incluent des mesures concrètes pour protéger les populations contre la pollution atmosphérique.
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