Goma : La consommation de viande de brousse, un problème de santé publique

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La consommation de viande de brousse est un problème de santé publique majeur en République démocratique du Congo (RDC). La viande de brousse est la viande d’animaux sauvages, comme les antilopes, les singes, les serpents ou les crocodiles. Elle est très populaire en RDC, mais sa consommation non réglementée met en danger la santé de la population.

La viande de brousse peut être contaminée par des parasites et des virus qui peuvent provoquer des maladies graves, comme la fièvre Ebola, la fièvre de Marburg ou la fièvre de la forêt de la dengue. Ces maladies peuvent être mortelles.

En mars 2021, le Ministère de l’Environnement et Développement Durable et ses partenaires en RDC ont lancé une campagne appelée « Célébrons la cuisine Congolaise sans viande de brousse – Yoka Pimbo! ». Ce projet vise la réduction de la consommation de la viande de brousse en milieu urbain et plus particulièrement à Kinshasa, capitale de la RDC dont la population est estimée actuellement à plus de 15 millions d’habitants.

Suivez ce reportage sur les zoonoses

Résistance à la lutte contre la consommation de la viande des brousses

Malgré les efforts des autorités sanitaires, la consommation de viande de brousse reste encore très courante en RDC. Les raisons de cette consommation sont multiples :

  • La viande de brousse est souvent moins chère que la viande d’élevage.
  • La viande de brousse est considérée comme plus savoureuse que la viande d’élevage.
  • La viande de brousse est souvent associée à des traditions culturelles.

Les autorités sanitaires tentent de lutter contre la consommation de viande de brousse par le biais de campagnes de sensibilisation et d’inspections des marchés. Cependant, elles ont du mal à faire face à la demande.

Malgré les risques, la vente de viande de brousse est encore très courante dans d’autres marchés en République démocratique du Congo. Un jeune garçon témoigne que dans son milieu, il est courant de consommer de la viande de brousse. Il parle ici de leurs habitudes à consommer les rats piégés dans la brousse.

« Je pense que la viande des rats appelée dunaa qui est vendue dans les rues possède un bon goût. De mon côté, je trouve qu’il n’y a pas de danger d’en consommer. Cette viande de rats est appréciée dans nos cultures.

Sa préparation ou sa recherche ne demande pas beaucoup de moyen comparativement à la viande des vaches ou des chèvres.

La viande des dunaa, c’est-à-dire la viande de rats, n’a pas beaucoup de dépenses. Les gens en consomment en abondance sans se lasser », raconte Grâce Muhesi, un jeune vivant en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. 

Comme Grâce vient de le témoigner, plusieurs habitants font recours à la viande de brousse parce que cette viande coûte moins chère.

La consommation de viande de brousse est un problème de santé publique majeur en RDC. Il est important de sensibiliser la population aux risques liés à la consommation de cette viande et de mettre en place des mesures pour réduire sa consommation.

Zéro viande de brousse dans le marché central de Virunga à Goma

Dans les marchés pirates de viande, le long des rues à Goma, le risque d’acheter de la viande contaminée ou non contrôlée s’accentue. Monsieur Masumbuko Sinzahera Pierre, Administrateur Gérant du marché central de Virunga appelle ses concitoyens à se méfier de la viande qui ne passe pas au contrôle par les services habiletés.

Dans le cadre de contribuer à lutter contre la propagation des zoonoses, la viande vendue au marché central de Virunga à Goma provient des abattoirs agréés comme par exemple à Kahembe et Kituku. Ces abattoirs sont soumis à des normes strictes de sécurité alimentaire, ce qui garantit que la viande est saine et sans danger pour la consommation, nous confie l’Administrateur Gérant de ce marché, Monsieur Masumbuko Sinzahera Pierre.

Risques liés à la consommation de viande de brousse

La viande de brousse peut être contaminée par une variété de parasites et de virus, y compris :

  • La fièvre Ebola
  • La fièvre de Marburg
  • La fièvre de la forêt de la dengue
  • La rage
  • La salmonellose
  • La campylobactériose
  • L’hépatite A
  • L’hépatite E

Ces maladies peuvent être mortelles, et peuvent entraîner des complications graves, telles que des lésions cérébrales, des problèmes rénaux et hépatiques, et des troubles de la reproduction.

Comment réduire sa consommation de viande de brousse

Il existe un certain nombre de choses que vous pouvez faire pour réduire votre consommation de viande de brousse :

  • Être conscient des risques liés à la consommation de viande de brousse.
  • Ne pas consommer de viande de brousse qui n’est pas correctement cuite.
  • Acheter de la viande de brousse auprès d’une source fiable, comme un marché agréé.
  • Éviter de consommer de la viande de brousse qui est importée d’autres pays.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé Animale OMSA, les risques sanitaires s’accentuent. Des facteurs tels que le changement climatique ou l’évolution de l’utilisation des sols, les pratiques agricoles non durables, la mondialisation et le commerce des animaux sauvages donnent aux agents pathogènes de multiples possibilités d’évoluer sous de nouvelles formes, ce qui augmente la fréquence et l’intensité des événements de transmission des animaux aux humains. De plus, cette menace ne concerne pas uniquement les humains. 

Si la plupart des évaluations des risques se concentrent sur la transmission d’agents pathogènes de l’animal à l’humain, certaines maladies peuvent également être transmises des humains à l’animal et avoir des répercussions considérables sur la santé des animaux, domestiques ou sauvages. 

L’OMSA explique que des maladies comme le COVID-19, la tuberculose et la grippe, entre autres, peuvent infecter différentes espèces animales et même s’avérer mortelles. Par exemple, les gorilles et les chimpanzés, dont le patrimoine génétique est proche du nôtre, sont particulièrement sensibles aux maladies humaines. À l’instar des autres espèces menacées, les Services vétérinaires, les autorités responsables de la faune sauvage et les chercheurs doivent leur accorder une attention particulière.

Daniel Makasi, Consultant en journalisme vert et Podcaster Tetea Mazingira. 

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