RDC : déforestation et braconnage, deux armes contre les Okapis

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L’okapi se trouve de plus en plus menacé autant par le braconnage, la déforestation que les conflits armés vécus dans son habitant. Connu scientifiquement sous le nom de OKAPIA JONSTOY, il ne vit qu’en République Démocratique du Congo. Mais si rien n’est fait dans les prochaines années pour assurer la survie cet espèce, l’ICCN prédit l’extinction.

En 2008, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) avait estimé cette population entre 15.000 et 30.000 individus. Aujourd’hui cet institut éprouve des difficultés de compter les okapis faute de sécurité dans la région. Il indique cependant qu’il est difficile de prédire l’avenir à long terme de cet espèce rare. Si le braconnage continue avec son ambleur actuelle, l’okapi pourra figurer sur la liste des espèces éteintes dans les dix prochaines années.

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’okapi le 18 octobre, NATUREL CD a rencontré Joël Mbusa Mapoli chercheur en environnement, pour parler de la situation de l’okapi dans son milieu de vie.

NATUREL CD : Parlez-nous de l’Okapi et de son mode de vie.

Joël Mbusa Mapoli : L’okapi est un animal dont l’apparence fait penser à la fois à la girafe et au zèbre. Son pelage ras est de couleur brun chocolat, sauf sur les pattes et l’arrière-train qui sont zébrés de rayures blanches et noires. Les joues et les parties inférieures des membres sont blanches, sauf au niveau des articulations : genoux et chevilles, où elles sont barrées de noir.

Les pattes postérieures sont plus petites que les antérieures, ce qui place sa colonne vertébrale sur un axe oblique. Le cou est plus épais et moins long que celui de la girafe, auquel il est apparenté. Deux petites cornes osseuses recouvertes de peau se développent au sommet du crâne pendant les cinq premières années.

Sa tête a une forme triangulaire au museau fin. Les oreilles sont larges et bien développées, mais ce qui surprend également, hormis sa morphologie, est sa langue. Elle atteint une quarantaine de centimètres en moyenne. Cet organe lui permet tout autant de saisir sa nourriture à des endroits inaccessibles à d’autres herbivores, et à se nettoyer la totalité du corps, y compris les oreilles !

NATUREL CD : et son mode de vie ?

Joël Mbusa Mapoli : La distribution géographique de l’okapi est limitée au district de l’Ituri, qui jouxte le parc national des Virunga, situé dans le nord-est de la République démocratique du Congo. L’animal évolue dans une région de hauts plateaux recouverts de forêts tropicales humides, de savanes et de salines, entre 800 et 2.000 mètres d’altitude.

L’okapi est exclusivement herbivore. Il se nourrit de branchages, de feuilles et de bourgeons qu’il va parfois cueillir haut à l’aide de sa langue, de graminées, de fougères, de fruits et même de champignons. Il fréquente les salines et mange de l’argile pour trouver les sels minéraux nécessaires à son métabolisme.

NATUREL CD : qu’en est-il du comportement de l’okapi dans la forêt ?

Joël Mbusa Mapoli : L’okapi est un animal solitaire et discret. Il ne fréquente ses congénères qu’à la période de reproduction et marque son territoire avec son urine et des sécrétions de glandes situées entre ses doigts de pieds. Bien qu’on puisse l’observer dans les clairières et les savanes à proximité de l’eau, il semble préférer les forêts luxuriantes qu’il arpente en suivant les sentiers qu’il y a tracés. L’okapi est tellement farouche qu’il est presque impossible de l’étudier dans son milieu naturel. Sa biologie est assez peu connue pour cette raison. Les seules études que nous possédions proviennent du comportement d’animaux en captivité comme nous a déclaré un garde parc de réserve pour Okapi Epulu à Mambasa.

NATUREL CD : comment les okapis se reproduisent-ils ?

Joël Mbusa Mapoli : La période de reproduction s’étend des mois de mai à juillet, et les affrontements entre mâles convoitant la même femelle sont fréquents. Cette dernière donne naissance à un seul petit tous les deux ans, après une gestation de 15 mois. Le jeune mesure 75 cm au garrot et pèse une vingtaine de kilos. Il ne quitte pas le fourré qui lui sert d’abri pendant les deux premiers mois, puis commence à suivre sa mère dans ses déplacements. Il est sevré entre le sixième et le dixième mois, et atteint sa maturité sexuelle vers deux ans. 

NATUREL CD : Quelles sont les menaces aujourd’hui sur cet animal et sa chance de survie ?

L’okapi figure sur la liste rouge des espèces menacées depuis de nombreuses années. Il est d’ailleurs surprenant qu’il n’ait pas connu le même déclin rapide que le gorille des montagnes, dont il partage l’habitat. Outre le braconnage pour obtenir de la viande de brousse il y a la déforestation, l’exploitation minière qui prennent de l’ampleur dans cette zone. L’okapi est également une victime collatérale des conflits armés dans la région, surtout les rebelles du groupe Morgan qui a exterminé 15 okapis domestiqués.

Avec cette menace, cette espèce rare risque de se perdre dans la nature. Pour protéger cet animal il faut le garder dans son milieu naturel et lutter contre la déforestation. Les congolais sont donc appelés à bien protéger l’habitant naturel de l’okapi.

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