La République Démocratique du Congo (RDC), un pays au cœur de l’Afrique centrale, est riche d’une biodiversité exceptionnelle et d’une immense diversité ethnique. Pourtant, malgré ses ressources naturelles abondantes, une grande partie de sa population vit dans la pauvreté.
Dans un propos recueillis par NATURELCD, l’activiste environnementale et pour le climat dans la ville de Goma Seth TSONGO affirme que « Cette situation s’aggrave aujourd’hui avec le changement climatique, qui exacerbe les vulnérabilités sociales et économiques, notamment pour les peuples autochtones, souvent oubliés dans les discussions internationales sur le climat ».
Alors que la COP 29 se déroule actuellement en Azerbaïdjan, la question de la justice climatique et de la prise en compte des populations marginalisées, comme celles de la RDC, reste une préoccupation non résolue.
L’impact du changement climatique en RDC
La République Démocratique du Congo est un pays dont l’économie repose en grande partie sur l’agriculture, l’élevage et la gestion de ses ressources naturelles. Cependant, cette dépendance rend la RDC particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. En raison de son faible développement industriel, le pays émet une quantité relativement faible de gaz à effet de serre, mais il en subit les conséquences de manière disproportionnée.
Seth TSONGO évoque le cas de déplacés où réfugiés climatique de Kalehe, » plusieurs personnes qui vivaient dans le territoire de Kalehe sont devenus des déplacés où réfugiés climatique suite aux désastres naturels observé à kalehe il ya pas deux ans. Ces gens ont tous laisser, leur champ, leurs batailles, leurs maisons, hôpitaux et écoles, tous emportés par les eaux de la pluie. Par conséquent ils sont devenus extrêmement pauvres et personne ne leurs viennent en aide. C’est un calamité comme la guerre et autre ». Pourquoi les organisations internationales ne viennent pas aidé de ces gens comme on le fait pour tant d’autres ? S’interroge-t-il ?
Notons que les phénomènes climatiques extrêmes, tels que les sécheresses prolongées, les inondations soudaines et les changements dans les saisons agricoles, ont des répercussions dévastatrices sur les populations rurales qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. Par exemple, dans les provinces du Kivu, du Kasai et du Katanga, les récoltes sont souvent détruites par des intempéries imprévues, menaçant la sécurité alimentaire de millions de personnes. Le pays fait face à une augmentation des déplacements forcés, car de nombreuses communautés rurales perdent leurs terres agricoles ou sont contraintes de fuir devant des inondations ou des conflits exacerbés par le climat.
Madame Sabina est déplacée de guerre vivant dans le camp » la main de Dieu » s’est livré à NATURELCD en disant » moi mon champ ne produit plus, même si on nous disait de rentrer dans nos villages je ne peux rien faire dans ce milieu. Je préfère rester à Goma en pratiquant mon petit commerce pour l’avenir de mes enfants. Le jour où Dieu va me venir je pourrais acheter une parcelle et y construire ».
La déforestation, alimentée par l’exploitation forestière illégale et l’agriculture extensive, aggrave également la situation. Les forêts tropicales de la RDC, qui jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial, sont en train de disparaître, accentuant ainsi les effets du réchauffement climatique, comme la montée des températures et la réduction de la biodiversité.
La perte de ces écosystèmes impacte directement les moyens de subsistance de millions de Congolais qui dépendent des forêts pour leur alimentation, leur énergie et leur culture traditionnelle.
Les peuples autochtones, laissés pour compte dans la lutte climatique
« Les peuples autochtones de la RDC, comme les Pygmées, sont parmi les plus touchés par la pauvreté et les effets du changement climatique. Ces communautés, qui vivent principalement dans les forêts tropicales, subissent une double injustice : d’une part, elles sont les premières à souffrir des catastrophes climatiques et environnementales ; d’autre part, elles sont souvent exclues des processus de prise de décision qui concernent leur avenir. Les Pygmées, par exemple, ont un mode de vie profondément lié aux forêts, dont ils dépendent non seulement pour leur alimentation et leur logement, mais aussi pour leur identité culturelle. » Ajoute Seth TSONGO
Avec l’expansion des terres agricoles et des projets d’exploitation minière, l’habitat naturel des peuples autochtones est de plus en plus réduit, ce qui fragilise leur économie de subsistance et leur sécurité alimentaire. En outre, les changements climatiques modifient les écosystèmes forestiers, perturbant les ressources vitales qu’ils exploitent, comme les fruits, les plantes médicinales et les animaux sauvages.
Mais au-delà de la question environnementale, les peuples autochtones font face à une marginalisation sociale et politique persistante. Bien qu’ils soient les principaux gardiens des forêts et que leur savoir traditionnel pourrait jouer un rôle clé dans la préservation de l’environnement, leurs voix restent largement inaudibles dans les négociations climatiques internationales. Lors des conférences comme la COP 29, ces communautés sont rarement invitées à participer ou à influencer les décisions prises, même si elles sont en première ligne face aux défis du changement climatique.
« La RDC a adopté une loi reconnaissant les peuples autochtones comme ou les Pygmées comme congolais de nature, jouissant aux mêmes droits que tout congolais, mais hélas leurs droits restent toujours bloqués par le système politique du pays. » Seth TSONGO. Cet activiste appel les autorités à la prise de conscience et de remettre ces citoyens congolais dans leurs droits.
La COP 29 et les défaillances de l’inclusion
La COP 29, qui se tient actuellement en Azerbaïdjan, est une occasion importante pour les nations du monde entier de se réunir et de trouver des solutions aux crises environnementales mondiales. Cependant, malgré les promesses d’inclusion et de justice sociale, les peuples autochtones continuent de se retrouver largement exclus des processus de négociation.
Les négociations sur le climat ont tendance à se concentrer sur des solutions techniques et économiques qui ne tiennent pas compte des spécificités culturelles et sociales des populations les plus vulnérables. Dans des pays comme la RDC, les communautés autochtones sont rarement intégrées dans les discussions sur la gestion des ressources naturelles, les politiques d’adaptation et les mécanismes de financement climatique. Or, ces peuples possèdent des connaissances anciennes et des pratiques durables qui pourraient grandement contribuer à la lutte contre la déforestation et la préservation de la biodiversité.
L’inclusivité dans les négociations climatiques n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi d’efficacité dans la lutte contre le changement climatique. Ignorer les peuples autochtones dans la prise de décision revient à négliger des solutions essentielles, telles que la gestion communautaire des forêts et l’agroforesterie, qui ont fait leurs preuves en matière de résilience et de conservation.
La pauvreté en RDC est un problème complexe, qui ne se résume pas simplement à des questions économiques, mais qui est directement lié à la dégradation de l’environnement, exacerbée par le changement climatique. Les peuples autochtones, pourtant porteurs de solutions, sont laissés pour compte dans les processus de négociation, y compris lors de la COP 29. Si l’on veut réellement lutter contre la pauvreté et les effets du changement climatique en RDC, il est impératif de donner une place centrale aux populations locales dans les décisions et de reconnaître leur rôle dans la préservation de l’environnement.
« Les négociateurs internationaux doivent comprendre que la lutte contre le changement climatique ne peut être efficace que si elle inclut tous les acteurs, en particulier ceux qui sont les plus proches des écosystèmes naturels et qui en sont les gardiens traditionnels », conclu l’activiste pour le climat Seth TSONGO.
Seul un engagement inclusif et véritablement équitable permettra de sortir les populations vulnérables de la pauvreté et de garantir un avenir plus juste et durable pour tous.