

Une dizaine de journalistes et blogueurs viennent d’achever une formation intensive de cinq jours à Bukavu pour devenir des acteurs clés dans la lutte contre la criminalité environnementale.
Organisée par Actions pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacés (APEM) Sud-Kivu et Kilalo Presse, cette formation s’est conclue, ce vendredi 23 mai 2025 par la remise de certificats de participation, marquant l’émergence d’une nouvelle génération de sentinelles écologiques dans la région.
Cette initiative vise à renforcer le plaidoyer écologique dans le Bassin du Congo, menacé par le braconnage, la déforestation illégale et l’exploitation abusive des ressources naturelles.
Un programme dense et transformateur
Pendant cinq jours, les participants ont exploré des thématiques cruciales :
– La préservation de la faune et de la flore dans les paysages Virunga et Kahuzi-Biega;
– Le journalisme d’investigation au service de l’environnement;
– Les conséquences du braconnage et de la criminalité dans les zones de conflit en RDC;
– Et le rôle stratégique du blogueur environnemental dans la sensibilisation des populations.
Des ateliers pratiques, des travaux en groupes et la rédaction d’articles ont rythmé cette formation. Ces travaux ont permis de mettre en lumière les menaces écologiques concrètes qui pèsent sur la région.
Un réseau pour alerter et sensibiliser
Le projet s’inscrit dans une dynamique plus large : la création d’un réseau régional de défenseurs environnementaux. Ces professionnels des médias ont désormais pour mission de documenter, dénoncer et mobiliser contre les crimes environnementaux transnationaux qui ravagent les forêts du Bassin du Congo.
Le Point focal de Kilalo Presse au Sud-Kivu, M. Patrick Babwine, a salué l’engagement des participants.

« Nous avons bâti un réseau solide, prêt à combattre les crimes environnementaux. Nous espérons voir émerger des productions journalistiques de qualité qui contribueront au changement. », a-t-il déclaré
Des soutiens institutionnels pour l’après-formation
Le Chef d’antenne d’APEM Sud-Kivu, Me Eddy Mugaruka, a félicité les participants pour leur attention, leur endurance et leur engagement dans la lutte contre les crimes environnementaux. Il a promis d’accompagner les journalistes dans l’accès à des informations pertinentes en collaboration avec des défenseurs de l’environnement.
« Ces journalistes ont démontré une grande rigueur. Nous leur faciliterons l’accès aux défenseurs de l’environnement pour enrichir leur travail. Les forêts du Bassin du Congo ont besoin d’eux. », a fait savoir le Chef d’Antenne

La formation s’est clôturée par la remise des certificats de participation aux journalistes et blogueurs de mains de Me Eddy Mugaruka.
Un engagement durable
A la clôture, les journalistes et blogueurs ont exprimé leur gratitude envers APEM Sud-Kivu, Kilalo Presse et les autres partenaires pour cette opportunité d’apprentissage inestimable. Tous se sont engagés à mettre en pratique les connaissances acquises pour dénoncer les pratiques illégales qui nuisent à l’environnement.
« Nous sommes désormais mieux outillés pour porter haut la voix de la nature et dénoncer les crimes environnementaux. Le combat continue », a affirmé l’un des participants, témoignant de la détermination collective.
Avec cette initiative, la ville de Bukavu devient un point stratégique du plaidoyer environnemental en RDC, mobilisant les médias pour défendre l’un des poumons verts les plus précieux de la planète.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet Fonds de Solidarité pour des Projets Innovants (FSPI), à travers les « Réseaux des Défenseurs Environnementaux luttant contre la criminalité environnementale transnationale dans les forêts du Bassin du Congo. » L’objectif est clair : forger un réseau engagé de professionnels des médias, capables d’alerter, de documenter et de sensibiliser les communautés face aux crimes écologiques qui menacent gravement les écosystèmes locaux.
Abdallah M. Patrick