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Quand l’environnement façonne la culture et protège la Nature, à Beni, la relation entre l’environnement et la culture s’avère à la fois profonde, complexe et réciproque. L’environnement n’est pas qu’un simple décor : il influence fortement les traditions, les modes de vie, et les pratiques sociales des communautés locales.
Une culture enracinée dans la nature
Le climat, les montagnes, les rivières et les forêts façonnent les modes de vie : les vêtements adaptés aux saisons, les fêtes agropastorales, les rituels agricoles et les rythmes de vie en dépendent directement. Les activités économiques comme la pêche, l’agriculture ou l’élevage trouvent également leur fondement dans les caractéristiques du milieu naturel.
Mais les bouleversements environnementaux – notamment les déplacements de populations – entraînent une perte progressive de la biodiversité culturelle, et aggravent en retour les effets du changement climatique.
Le regard d’un expert sur l’interdépendance culture-nature
Plaside Kasereka Kakuru, professeur de philosophie et secrétaire général académique à l’Université Officielle de Semuliki à Beni, rappelle que « la culture est un ensemble de croyances, de traditions et d’habitudes transmis de génération en génération, qui guide le comportement d’un peuple. »
Selon lui, la culture est fonctionnelle par le rôle qu’elle joue dans la société, et structurelle par les éléments qui la composent. « L’homme, en tant qu’être social, vit en interaction permanente avec son environnement, dans le temps et dans l’espace. La nature devient ainsi un symbole culturel, incarné par les animaux, les arbres, les forêts ou encore les rivières. »
L’éducation environnementale : un pilier pour demain
L’éducation environnementale joue un rôle clé dans la transmission de connaissances, le développement intellectuel et l’éveil des consciences. Elle permet aux communautés de mieux protéger leur environnement tout en valorisant leur identité culturelle.
Chaque région possède des particularités culturelles liées à son environnement : comportement, alimentation, croyances ou encore façons de vivre varient selon les milieux. Ainsi, la spiritualité – élément central de nombreuses cultures – influence la relation que les individus entretiennent avec la nature et les divinités qu’ils associent à celle-ci.
Préserver les racines, éviter l’acculturation
Le professeur Kasereka met également en garde contre le phénomène d’acculturation, qui survient lorsque deux cultures cohabitent et que la plus dominante efface la plus fragile. « Il n’y a pas de mauvaise culture, mais des valeurs qui peuvent parfois être contraires au bon sens ou à la loi, » précise-t-il.
Il recommande vivement l’apprentissage des langues maternelles et l’appropriation de nos cultures locales. Il plaide en faveur de l’éducation environnementale et du développement d’un tourisme équitable, respectueux des peuples et des écosystèmes.
Prisca BATISTA
