À l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’enfant, célébrée chaque 20 novembre, l’ONG Uhalisi, Rcha Rdc Ong, la Fondation FOWEB, NATURELCD et d’autres partenaires ont rendu visite aux enfants orphelins de l’orphelinat Lumière de Dieu, situé près de la CCLK, avenue Polyclinique, dans la partie ouest de la ville de Goma, le 20 novembre 2024. Cette journée a été pour Uhalisi l’occasion de promouvoir le respect des droits de l’enfant et de sensibiliser les populations à cette cause. Des jeux, des chants et des danses ont été organisés pour redonner le sourire à ces enfants souvent déprimés.
Luka Bisimwa Lucien, le directeur exécutif d’Uhalisi et le coordonnateur de ces activités humanitaires, explique la motivation derrière cette visite : « Nous avons conçu cette idée de visite à l’orphelinat Lumière de Dieu car nous voulions passer un bon moment avec ces enfants orphelins abandonnés. Nous sommes venus redonner le sourire à ceux qui pensent que le bonheur ou la joie est réservé à une certaine catégorie de personnes. Nous aussi, quand nous étions enfants, des gens se sont occupés de nous, ils ont pris soin de nous, et voilà, nous avons grandi. Voilà pourquoi nous sommes ici. »
Selon le représentant de leur responsable, M. FAZILI Onésime, « le centre de l’orphelinat Lumière de Dieu héberge actuellement 80 enfants, dont 50 garçons et 30 filles. Ces enfants font face à plusieurs défis, dont un manque d’espace d’hébergement, avec parfois jusqu’à 10 personnes couchées sur un même lit sans couverture. De plus, certains enfants souffrent de maladies comme la malaria, tandis que d’autres sont malnutris. L’éducation de certains enfants qui ont atteint l’âge secondaire est un véritable casse-tête, car il est difficile de trouver de l’argent pour payer leurs frais scolaires. Les conditions hygiéniques sont également très insuffisantes. » L’exposition aux intempéries est également une source de plusieurs maladies affectant les enfants de l’orphelinat Lumière de Dieu. M. FAZILI Onésime exprime son indignation : « Nous habitons dans un chantier, et il nous est difficile de protéger les enfants contre les intempéries. Pendant cette saison pluvieuse, certains d’entre eux tombent malades, et nous ne savons plus quoi faire. Si vous observez de loin, vous remarquerez que certains enfants ont du mal à s’intégrer dans le groupe car ils sont nouveaux, tandis que d’autres semblent épanouis. »
Madame RIZIKI, la femme du pasteur responsable de l’orphelinat Lumière de Dieu, ajoute : « Ces enfants viennent de plusieurs régions. La majorité a fui la guerre du M23. Beaucoup ont perdu leurs parents lors des combats à Masisi, et d’autres ont été retrouvés après la guerre, sans savoir où se trouvent leurs parents ou leurs proches depuis le début du conflit dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. »
Les nombreuses difficultés auxquelles font face les enfants de l’orphelinat Lumière de Dieu ont donné naissance à un pilier de plaidoyer pour l’ONG Uhalisi et ses partenaires, qui prévoient déjà une prochaine visite. Luka Bisimwa Lucien insiste : « Nous venons de prendre conscience de la situation dans laquelle se trouvent ces enfants. Il est maintenant de notre devoir d’agir et d’inciter le gouvernement à intervenir rapidement. La guerre doit cesser pour limiter le nombre d’enfants orphelins de guerre en RDC. » Avec le slogan « Building Future Together. For children », il envisage un avenir meilleur pour les enfants du monde. « Les enfants déprimés ont droit à la liberté, à l’éducation, à l’épanouissement et à une vie saine », conclut-il.
Luka Bisimwa Lucien souligne que de nombreux enfants dans le monde vivent dans une extrême pauvreté, et que leurs droits sont souvent bafoués. « Partout dans le monde, des enfants ne sont toujours pas scolarisés et sont victimes d’exploitation sexuelle. Cela doit changer.
Les enfants doivent pouvoir réaliser leur potentiel dans la société, car c’est leur droit.
Cette visite humanitaire ne s’est pas limitée à un simple contact avec les orphelins. Elle a également été un moment d’échange fructueux entre les partenaires de l’activité, pour organiser d’autres initiatives à venir dans cet endroit. Rachid Mutsuva Baghuma, chef de programme de l’ONG RCHA-RDC, a fait un état des lieux de la situation des enfants orphelins et a promis une collaboration active avec l’ONG Uhalisi.
Selon le coordinateur de Uhalisi, ce choix de visiter cet orphelinat a été motivé par le fait que la plupart des ONG et des groupes humanitaires privilégient les maisons d’accueil bien connues, tandis que celles-ci, souvent oubliées, nécessitent une attention particulière.
Madame RIZIKI s’indigne des conditions de vie difficiles des enfants : « Les enfants que vous voyez ici dorment dans des conditions précaires. Certains passent leurs nuits à même le sol, d’autres n’ont pas de couvertures ni de draps pour se protéger du froid. Notre loyer arrive à échéance, et d’ici décembre, nous devrons chercher un autre lieu car nous n’avons pas l’argent pour payer la caution de 150 $. Nous faisons appel à la solidarité des personnes de bonne volonté. Nous avons quitté le camp des déplacés à cause du nombre d’enfants. Nous avons été victimes d’une bombe à Lushagala, où l’un de nos enfants a été tué par balle. C’est pourquoi nous sommes ici. »
Concernant l’éducation des jeunes filles, des bénévoles viennent leur parler d’hygiène menstruelle. Parmi ces enfants, les plus grands prennent soin des plus petits. AHADI BARAKA Maono, âgée de 16 ans, exprime le besoin de kits hygiéniques : « Nous demandons à toute personne de bonne volonté de nous aider avec des sceaux pour nous laver pendant nos menstruations et avec des serviettes hygiéniques, afin de nous protéger des maladies infectieuses. » Le responsable du centre lance un cri d’alarme et tend la main aux personnes bienveillantes pour leur venir en aide.À souligner, cette journée a également marqué le lancement officiel de l’ONG Uhalisi, créée à Goma, en RDC. Uhalisi a décidé de se consacrer à l’humanitaire pour la cause des enfants, en se fixant des objectifs clairs : aider, protéger et favoriser l’épanouissement des enfants confrontés à des situations de crise dans leur milieu de vie.