Face aux conséquences du changement climatique, à l’inaccessibilité et au coût élevé de la semence, la pauvreté et l’insécurité permanente, les agriculteurs de la pomme de terre en territoire de Lubero demandent l’aide du gouvernement congolais pour pouvoir sauver cette culture indispensable à l’économie des habitants de cette entité et ses environs.
Dans une interview accordée à NATUREL.CD, l’inspecteur de l’agriculture en territoire de Lubero Hangi TEMBO MASINDA explique les effets du changement climatique sur l’agriculture des produits vivriers dans son entité. Les habitants de Lubero étant agriculteurs, ils font face à plusieurs défis économiques et laissent ceux-ci dans une carence alimentaire.
Les femmes paysannes de cette région semblent être les plus touchées par cette crise socio-économique due à la perturbation saisonnière. KAYENGA Marie est coordinatrice de la FADEP (Femme en Action pour le Développement).
« Notre vie dépend de l’agriculture. Celui qui ne fait pas le champ n’arrive pas à nourrir ses enfants ni les scolariser. A ce jour nous manquons la vraie saison pour cultiver nos pommes de terre. La première saison était celle de mi-février, mais ce n’est plus le cas. Nous semons, une fois la ferme commence à pousser, une pluie abondante, un vent violent ou un chaud soleil vient détruire notre culture. A la seconde saison on observe la même chose » explique KAYENGA Marie.
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Ce phénomène touche le rendement agricole dans la région et les enfants se trouvent dans la carence alimentaire et la malnutrition. « Nous supplions les experts et le gouvernement de nous venir en aide avec différentes méthodes appropriées à l’agriculture même avec un appui des nouvelles variétés. Nous cultivons le carolus, une variété importée de Hollande. La plus grande difficulté rencontrée est celui de trouver cette semence à un bon prix. Pour s’en procurer on paye 60$ par kilo. Toutes ces variétés produisaient beaucoup quand les saisons n’étaient pas perturbés. Je réalisais à moyenne 5 à 7 sacs par saisons. Aujourd’hui le changement climatique provoque la sous-production, sans oublier les attaque de plantes par les maladies. Nous avons besoins d’une formation environnementale et adapter notre culture au changement climatique » souhaite-elle.
Selon Hangi TEMBO MASINDA inspecteur de l’agriculture « les effets du changement climatique sont aujourd’hui visibles dans le secteur agricole. Dans le temps la pluie était bien réparti et on cultivait la pomme de terre 3 fois l’année. Mais actuellement avec le changement climatique la population paysanne n’arrive pas à produire en quantité et en qualité. La saison de Février est celle qui est productrice. Mais actuellement c’est la méthode expérimentale des agriculteurs qui nous permet de dire si on plante en Avril on doit avoir une bonne protection ».
Des initiatives palliatives, mais qui ne paient pas encore
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Face à ce fléau, M. Hangi renseigne que les agriculteurs sont parfois encadrés sur les bonnes pratiques culturales. Même si les réponses face au défi ne sont pas encore visibles, mais ces formations restent le seul moyen pour sauver cette culture. C’est notamment :
- La culture de conservation, celle qui tient compte de la génération future. Elle prône l’augmentation de production tout en protégeant l’environnement. La culture des haies antiérosifs qui protège le sol contre les érosions et l’éboulement, elle permet aussi l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol.
- Nous prônons l’agriculture Forestière, une technique culturale qui associe les arbres à la culture. Dans notre région c’est l’Akasia qui est recommandé de part et d’autre sa capacité de produire l’engrais naturel et de l’ombre dans le champ.
- On doit aussi pratiquer la rotation qui veut tout simplement dire varier les espèces de la culture dans le champ. Exemple après la récolte de la pomme de terre on peut y mettre des légumes, ce qui permet au sol de nouveau engrains grâces aux feuilles mortes et autres résidus qui restent dans le champs. Ce système permet d’éviter la monoculture.
- La pratique de l’agro-sylvo-pastoralise une technique permettant la valorisation de l’agriculture en collaboration avec l’élevage et la forêt. Une fois la terre est prête lors du carclage on ne jette plus les fourrages, ces feuilles vont servir les petits bétails dans l’alimentation en plus leurs déchets pourra servir comme comboste ou de l’engrais dans le champ et en fin la plantation des arbres dans le jalot pour apporter de l’ombre et l’énergie, protéger aussi le sol contre les érosions. A ces technique s’ajoute également l’apprentissage et la vulgarisation de la lois sur l’agriculture.
Toute fois il sied de signaler qu’il existe plusieurs défis qui mettent à cause les bonnes pratiques culturales. Pour ce technicien au service de l’agriculture en territoire de Lubero, le problème lié à l’accès de terres cultivables est d’une grande ampleur. La plupart d’entre des agriculteurs sont de vassaux ils n’ont pas de terres.
« Je suggère que les agriculteurs adaptent leur culture au changement climatique. Ils doivent bien observer la variation des saisons, les premières pluies qui sont bonne pour production. Suivre les bonnes pratiques agricoles énumérées ci haut. Ils doivent aussi faire l’expérimentation qui consiste à apporter des nouvelles variétés grâce aux analyses du laboratoire. » conclut-il.
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A coté de l’activisme de groupes armés en territoire de Lubero, la malnutrition est un fléau qui s’ajoute aux conséquences dues au changement climatique dans cette partie du Nord-Kivu. Le gouvernement congolais investi moins dans ce secteur.