Alors que la COP de la biodiversité s’achève aujourd’hui sans progrès significatif, en Afrique, plus de 10 000 espèces animales et végétales risquent de s’éteindre. Parmi elles, l’éléphant des savanes, le lémurien ou le baobab, mais également des animaux mal-aimés et dont le rôle est pourtant essentiel, comme le vautour.
« Nous vivons le début de l’extinction de l’humanité. » Une phrase choc, prononcée par le président colombien Gustavo Petro, c’est probablement tout ce qu’il faudra retenir de cette 16ᵉ édition de la COP consacrée à la biodiversité, qui s’est tenue du 21 octobre au 1ᵉʳ novembre à Cali, en Colombie. Sauf coup de théâtre, ce énième sommet ne changera pas la face du monde. Rapporte jeune Afrique.
La RDC a été representée, Yves Milan Ngangay directeur général de l’ICCN, présent à la COP16 à Cali a lancé un agenda de coopération sur la biodiversité à Cali
Le directeur général de l’ICCN, M. Milan Ngangay Yves, a rencontré la Vice-présidente de la Colombie, Francia Márquez pour échanger sur les possibilités de collaboration en matière de biodiversité entre la République Démocratique du Congo et la Colombie.
Lors de son discours, M. Ngangay a souligné les défis communs auxquels font face les deux pays dans la conservation de la nature, notamment le braconnage et d’autres activités illégales. De son côté, Mme Márquez a évoqué la nécessité d’unir les efforts pour préserver les bassins du Congo et de l’Amazonie.
Cet échange a permis à l’ICCN de mettre en avant l’importance de la biodiversité congolaise sur le plan technique et scientifique. M. Ngangay était accompagné d’une délégation notable, incluant le Président du Conseil d’Administration de Forgotten Parks, M. Luc-Gérard Nyafe, et la Directrice scientifique de l’ICCN, Mme Chantal Shalukoma.
Le parc national de la Garamba Vers un retrait de la liste des sites en péril de l’UNESCO
La République Démocratique du Congo (RDC) abrite plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, symbolisant la richesse et l’importance de sa biodiversité pour le monde. Ce patrimoine confère au pays une responsabilité particulière dans la conservation de la nature, faisant de lui un acteur clé dans les efforts mondiaux pour préserver des écosystèmes vitaux.
A souligner qu’à cette même occasion l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a tenu une réunion importante avec l’UNESCO, représentée par Guy Debonnet, chef d’unité patrimoine naturel au Centre du patrimoine mondial. Lors de cet entretien, le Directeur général de l’ICCN, Yves Milan Ngangay, a mis l’accent sur une question stratégique : le retrait du Parc National de la Garamba de la liste des sites en péril.
Une révélation accablante sur le site du média matamba.cd
Ce parc, l’un des trésors naturels de la RDC, figure sur la liste des sites en péril en raison des menaces qui pèsent sur sa faune et sa flore. Le retrait de cette liste sera un signal positif pour la RDC de protéger ses patrimoines et d’autres initiatives écologiques dans le pays.
Il convient de noter que cet échange a montré l’engagement de la RDC pour la préservation de son patrimoine naturel, avec le soutien de la communauté internationale.
Que retenir du Parc national de la Garamba
Le Parc national de la Garamba a un statut de Parc national depuis 1938, et l’autorité de gestion en est l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
Comprenant d’immenses savanes, herbeuses ou boisées, entrecoupées de forêts-galeries le long des rivières et de dépressions marécageuses, le parc abrite quatre des plus grands mammifères : l’éléphant, la girafe, l’hippopotame et surtout le rhinocéros blanc, inoffensif et beaucoup plus gros que le rhinocéros noir, dont il ne subsiste qu’une trentaine d’individus.
Il est géré à travers les trois secteurs administratifs de Nagero, Gangala na Bodio et Beredwa à la limite nord, chacun ayant une infrastructure immobilière et routière. La mise en place d’un plan de gestion est une condition indispensable à la gestion du parc. Étant donné l’importance des domaines de chasse pour l’intégrité du bien, ceux-ci doivent bénéficier d’une gestion intégrée avec le parc.
Il est essentiel que l’intégration des communautés locales dans la gestion du parc et des domaines de chasse périphériques, à travers l’approche de la conservation communautaire, soit mise en place par le biais d’une gestion participative des ressources naturelles.
Comprenant d’immenses savanes herbeuses ou boisées entrecoupées de forêts-galeries et de dépressions marécageuses, le Parc national de la Garamba se situe au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) dans la zone de transition entre les forêts denses humides du bassin du Congo et les savanes guinéo-soudaniennes. Il abrite la dernière population mondiale du rhinocéros blanc du nord, une sous-espèce endémique de girafe congolaise et une population d’éléphants mélangeant éléphants de forêt, éléphants de savane et des individus montrant des caractéristiques morphologiques communes aux deux sous-espèces. Il se caractérise aussi par une biomasse exceptionnellement élevée de grands herbivores grâce à la productivité végétale du milieu. Couvrant 490 000 ha et entouré de 752 700 ha de trois domaines de chasse qui contribuent à une protection efficace du bien contre les menaces provenant de la zone environnante, ce bien est un sanctuaire exceptionnel de par son mélange inhabituel de grande faune spectaculaire.
En 2000, le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO initie le programme Conservation de la biodiversité en zones de conflit armé : préserver les sites du patrimoine mondial en République démocratique du Congo, afin de préserver l’intégrité des cinq sites congolais dans un pays en situation de conflit prolongé.
L’objectif du programme est d’éviter la perte de la valeur universelle exceptionnelle des sites et de réunir les conditions favorables à leur retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril. Le programme est mis en œuvre avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), organisme chargé de la gestion des aires protégées, sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme, et le concours actif des ONG de conservation partenaires de l’ICCN.
Quelle analyse peut on faire face à cette décision:
Selon un rapport de l’UNICEF il est observé que quelque 30 000 éléphants sont tués chaque année par les braconniers en Afrique pour leurs défenses et environ 41 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies en Afrique (en 2017), soit l’équivalent de plus de 34 000 animaux.
En revanche en date du 30 Septembre 2018 la RDC a organisé au parc présidentiel de la N’sele situé à 50 km du centre-ville de Kinshasa, une cérémonie de remise en liberté de cinq perroquets gris et la mise en feu de 1050 kg d’ivoires bruts ainsi que 1197 kg d’écailles de pangolins géants. Mais l’on constate toujours
« C’est l’une des parties les plus troublées d’Afrique ». Chris Thouless, de l’organisation de défense de la nature Save the Elephants, relève-t-il.
Avec l’insécurité chronique, les conflits régionaux, un terrain difficile et l’isolement, la préservation du parc national de la Garamba, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, représente un défi immense, peut-être plus que nulle part ailleurs sur le continent africain.
Aujourd’hui, la présence humaine dans le parc de la Garamba est minimale, comme celle des voitures. Les animaux sont donc nerveux. Un éléphant s’enfuit d’un pas lourd dans un nuage de poussière; les antilopes pointent leurs oreilles et s’arrêtent, avant de bondir dans la brousse.
Rappel sur ce que cette COP était censée apporter :
1 – Un plan d’action clair pour lever 200 milliards de dollars d’ici 2030, ou un plan d’action pour élaborer un plan d’action au moins…
2 – Comment payer – Les pays du Sud ne veulent pas que le financement de la biodiversité passe par le fonds climatique des Nations Unies – le Fonds pour l’environnement mondial. Un plan doit être élaboré pour déterminer comment résoudre ce problème avant 2030.
3 – Plans d’action : nous ne disposons jusqu’à présent que de 44/196 plans d’action pour la nature. Y aura-t-il un processus de contrôle des progrès avant la COP17 ?
4 – Paiements pour la génétique naturelle : Les grandes entreprises gagnent des milliards en utilisant gratuitement les données génétiques naturelles. Au minimum, nous avons besoin d’un objectif de $$ à atteindre grâce aux paiements, même si les détails sur comment et qui sont réglés plus tard.
5 – Un nouvel organe permanent pour les peuples autochtones et les communautés locales afin de garder les droits au centre et de garantir qu’au moins 20 % de l’argent aille au terrain, comme cela a été convenu lors de la COP15.
COP17
Les vieilles rivalités sont toujours vivantes, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputant hier soir la COP17. L’Arménie a été annoncée comme hôte de la COP17 après un événement rare au sein de l’institution consensuelle de l’ONU : un vote. Le pays compte 40 espèces de champignons comestibles qu’il ne faut surtout pas essayer de cueillir et de manger sur place. Les principaux facteurs de perte de biodiversité sont l’industrie et l’agriculture, avec 40 % des terres agricoles du pays érodées. Elle a connu une demi-décennie difficile, confrontée à la guerre et à la révolution. L’Arménie a été élue face à son ennemie l’Azerbaïdjan pour accueillir en 2026 la 17e conférence des Nations unies sur la sauvegarde de la nature, à l’issue d’un vote inédit des pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) réunis en Colombie.