Goma : l’entrepreneuriat au Nord-Kivu entre guerre et résilience, thème de l’Assemblée générale, MAARIFA Global (partie 2)

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Dans un contexte de guerre et de changement climatique, les jeunes producteurs locaux regroupé au sein de MAARIFA n’ont pas baissé les bras et ont toujours fourni des efforts pour que leurs productions ne se rabaissent pas.

Pourquoi choisir le thème: “entrepreneuriat au Nord-Kivu entre guère et résilience”

Le contexte que traverse aujourd’hui l’entrepreneur du Nord-Kivu n’est pas conforme. Confronté à des multiples défis, le barricade des routes d’où proviennent les matières premières pour la production locale, la sécheresse et d’autres intempéries assimilé au changement climatique, les tracasseries fiscales, la disparition des certaines espèces animales et végétales, ces derniers restent focalisés sur leur objectif de produire localement.

Deuxièmement, les entrepreneurs font également face au défis liés à la guerre à l’Est de la RDC qui ne cesse pas. Ils font aussi face à des taxations fiscales illégales qui n’ont pas trait avec leurs activités. NATURELCD a échangé avec certains producteurs locaux encadrés par MAARIFA Global qui nous parlé de leurs expériences.

Les défis environnementaux, climatiques et de guerre secouent le flux économique des producteurs locaux à Goma, certains font recours aux produits non biologiques des pays voisins.

Regroupé en différents secteurs les entrepreneurs locaux de MAARIFA Global diversifient leurs productions pour susciter aux habitants de Goma le sens de Consommons locales. On y trouve ceux qui oeuvrent dans le cosmétique, la coupe couture, l’agriculture, l’apiculture, la tannerie, la pisciculture, l’alimentation, la production locale de café Bio,…

L’ingénieur Alphonse KIGHOMA Chef de travaux à l’Université Catholique de Graben UCG/ Butembo, écologistes africains et président de l’Association des apiculteurs du Congo parle de son expérience avec les abeilles : “Nous avons des plantes, des fruits ou herbes que nous utilisons pour la fabrication de nos produits cosmétiques à base des dérivés de l’abeille, pas fréquemment. Parfois il s’observe une carence, à cause de quelques éléments qui sont à la base de la disparition progressive des certaines plantes et herbes même des fruits qui sont utilisés comme ingrédients dans la fabrication des produits cosmétiques”.

Pour sa part, Frekamile Lunda Présentent du C.A de MAARIFA et producteurs des produits cosmétiques “ les plantes que l’ont avaient à Goma dans le temps tendent à disparaître avec la sécheresse et l’exploitation abusive de matériaux nécessaires pour la fabrication des cosmétiques. Un autre grand facteur est dû à l’urbanisation. Et sans tenir compte même de nous réserver certaines herbes et cette urbanisation fait que l’on y pense même pas à réserver certaines herbes, certaines plantes qui sont utiles et partout, ce sont des maisons et les avenues. Là où il y avait des champs et jardins c’est devenu aujourd’hui des quartiers, des avenues, des cités des rues et l’ urbanisation s’accroît petit à petit.” L’on constate également, un mouvement afflue de la population, la croissance rapide des habitants de Goma, le déplacement massif des personnes fuyant la guerre à l’intérieur de leur propre pays…. La coupe d’arbres et autres espèces végétales se fait du jour au jour et cela s’accompagne d’ un besoin d’habitation et de logement. Et c’est là que les parcelles sont créées par-ci par-là, à la base aussi de la disparition de nos herbes et de nos fruits. Les déplacés de guerre détruisent des forêts pour construire leurs maisons, ce qui bloque. Nous rencontrons également des petites difficultés tels que le manque d’un endroit propice où on peut planter nos herbes et les extraire régulièrement.

En plus, l’insouciance et la sous-information de la population qui entoure les lieux où nous récoltons les plantes à partir desquelles nous tirons les ingrédients qui nous aident à fabriquer des produits cosmétiques. Dans leur ignorance, ils les coupent et jettent dans la poubelle…” ajoute Frekamile Lunda.

A lui d’ajouter la déforestation ou bien le déboisement anarchique élimine certaines essences de plantes des herbes que nous utilisons. Deuxièmement, c’est la forte urbanisation parce que l’on constate une forte demande de construction dans les villes et villages automatiquement les arbres dans la forêt en sont victimes et des pavés à ciment ou à béton qui viennent en remplacement des pelouses ou d’espace vert dans certaines parcelles. Vous allez constater que là où il y avait des feuilles, là où il y avait des plantes aujourd’hui, ce sont des maisons qui s’écroulent, qui se bâtissent, qui se construisent. Et maintenant, nous observons avec un grand regret comment disparaissent les essences mais néanmoins nous comptons. Nous comptons reboiser nous comptons replanter des arbres et récupérer certaines espèces dans les parcelles là où nous pouvons avoir accès pour les conserver encore.”

Madame Soki MULEKYA DG de l’entreprise KAMA Beauty qui travaille dans la cosmétique naturelle indique que “les plantes, les graines et les racines que nous utilisons sont d’origine agroalimentaires et de la pharmacopée. Actuellement nous avons beaucoup de difficultés à nous en procurer, d’autant plus que la majeure partie de nos fournisseurs sont ceux qui sont dans la partie nord de la province notamment et Lubero, Beni et Kasindi, et du côté de Minova. Pour moi ce qui est devenu rare c’est l’huile essentielle, les personnes qui nous les fournissent cela ont quitté leurs milieux naturels et vivent aujourd’hui dans des endroits où ils ne doivent pas produire quelque chose.”

Parmi ces entrepreneurs l’on trouve également les producteurs des produits pharmaceutiques. Monsieur KASEREKA NGALIAVUHIRA de sa part indique que les espèces végétales qu’ils utilisent tendent à disparaître face à la chaleur extrême qui s’observe dans le milieu naturel où il achète ces plantes.

La recrudescence de la guerre à l’Est demeure un grand défi majeur face à l’entrepreneuriat local à Goma.

Avec la situation sécuritaire actuelle et le contexte de guerre qui prévaut dans le territoire de Beni, Lubero, Ituri, Masisi et Rutsuru les entrepreneurs locaux sont confrontés à des multiples défis impactant leurs productions.

L’infirmier NGALIAVUHIRA parle également de l’inaccessibilité de milieux d’où proviennent souvent ses matières premières où la guerre élu domicile et il ya certaines espèces menacées qui disparaissent aujourd’hui avec l’exploitation de l’homme. KASEREKA NGALIAVUHIRA de son côté indiqué “ Je vais souvent dans le territoire de Beni, Lubero et aux alentours de la ville de Goma. Mais actuellement avec la guerre les routes sont barricadées je n’arrive pas à accéder aux produits.”

Madame Soki MULEKYA exprime son regret de ne pas avoir sur place les produits qu’elle utilisait dans son travail de transformation. Elle commence à aller au Rwanda pour s’en procurer. Ce qui n’était pas le cas dans le passé. Elle exprime son indignation face au barricade de la route par les milices et la tournure utilisée pour atteindre la zone à conflits (Beni – Butembo). Un contour très difficile de Goma à Beni, pour y arriver il nous faut passer par le Rwanda, l’Ouganda puis maintenant arriver à Beni. Une grande souffrance pour le moyen entrepreneur que nous sommes.”

A lui d’ajouter encore “ Nous sommes en face des défis. Nous devons nous battre nous découper à 1000 morceaux pour amener des matières premières de l’extérieur afin de ne pas constater une rupture, une carence et cela me coûte cher. Des coûts de la poussée qui peut faire monter aussi? Les coûts des produits sur les terrains”.

L’ingénieur Alphonse KIGHOMA ajoute encore “ Mais pour le moment le contexte de la guerre nous a vraiment touchés parce que personnellement nous utilisons des produits qui proviennent du milieu où la guerre a élu domicile.“ Les huiles essentielles que nous fabriquons nous les extrayons des plantes à partir des feuilles à racines et même des écorces et des fruits. Et certaines herbes? Et après avoir eu ces huiles essentielles, ça devient un ingrédient dans notre produit Cosmétique et alors lorsqu’elle la guerre touche partout les habitants font couper les arbres. C’est là que la guerre touche le secteur de production agricole et les secteurs du ramassage ou bien de l’extraction des éléments essentiels qui interviennent dans la production de nos produits cosmétiques. Nous sommes vraiment impactés par la guerre. Notre petite industrie de production de produits locaux ne fonctionne plus parce qu’en fait nous nous le faisons avec les ingrédients qui reviennent des herbes des plantes, nous le mélangeons aux autres produits qui ont été extrait dans les ruches fabriqués par les abeilles et nous en faisons sortir des notions de cosmétiques de lotion des éclaircissants pour. Mais comme la guerre a rétréci le mouvement des producteurs et la guerre a eu participé partout sur la déforestation sur la disparition de certaines essences des espèces. Notre petite industrie de production de produits cosmétiques en grande partie est vraiment affectée très négativement.”

Par contre Mme Rébecca TOCHUGALI UNDEHOSO qui utilise le beurre de cacao n’arrive pas à avoir de cacao pour fabriquer son produit cosmétique. “ Moi je fabrique les pommades à l’aide de beurre de cacao qui vient de Beni, Mutwanga, Oicha… Ces derniers temps il est difficile d’en avoir, les routes sont bloquées par des milices. Parfois, on n’a pas accessibilité à la route, les produits qui viendraient par voie routière ont augmenté de prix.

Par exemple, des bouteilles d’eau qui viennent de Burundi passent par Minova et ça traîne sur la route. Ceux qui viennent de Masisi nous arrivent après beaucoup de temps. Nous sommes contrés d’aller vers le pays voisin, tel qu’en Ouganda, au Kenya, au Rwanda, pour nous procurer d’autres matériels que nous utilisons. Il faut faire cesser cela parfois des semaines même des mois. En tout cas c’est là, c’est un défi majeur pour notre production et pour l’entreprenariat en général”. La résilience: une réponse face aux multiples défis auxquels font face les entrepreneurs Malgré le contexte de la guerre qui ne cesse d’accroître, les nombre de barricades des routes de recettes agricoles, qui cause des morts à des milliers entrepreneurs, aux agriculteurs et à plusieurs producteurs locaux, la résilience demeure le seul moyen pour atteindre le but. Pour John TSONGO l’accompagnement des jeunes entrepreneurs en une période si difficile est une réussite que MAARIFA doit se taper la poitrine.“C’était avec l’idée qu’en dépit de la guerre qui a quand même donné un coup de fouet aux entreprises locales. Les jeunes entrepreneurs, les entrepreneurs seniors qui sont réunis dans MAARIFA ont réussi à s’en sortir sans souffrir. Ils n’ont pas à fermer leurs entreprises. Ils se sont débattus. Ils ont été des hommes et des femmes de la situation malgré les intempéries.”Madame Francine Siva productrice de jus naturel et de la bouillie de première qualité fait recours aux fruits en provenance de Minova et du Rwanda pour pallier ce problème de carence.

Madame Soki MULEKYA revient ici sur la solution intermédiaire utilisée pour contourner les défis de la guerre et du changement climatique.“ Il est certain que nous avons des plantes chez nous mais sont insuffisantes. Ce qui fait que nous recourons toujours à l’importation. Et surtout des fruits, certaines herbes, certaines fleurs pour la performance de la production. En espérant bien que ça donne un bon rendement. Le fruit que nous utilisons comme ricin, il ya de saison où nous le manquons chez nous. C’est pour cette raison que nous devons aller ailleurs vraiment à la campagne, ce qui fait hausser le prix des produits sur le marché.”

Pour le DG de l’établissement DIBA AGROBUSINESS, malgré la situation du changement climatique climatique qui a impacté sur la production du café dans des plantations nous constatons que beaucoup ne sont pas très bien entretenues comme il faut. Et malgré la grande déforestation causée par les inciviques nous essayons de contourner ce défis. Nous essayons de faire la reforestation pour diminuer l’impact négative du changement climatique sur la production de café. Dans les années 60 80 90 la RDC était parmi les plus grands producteurs de café aujourd’hui. Cette quantité a vraiment baissé le volume par exemple dans l’ancien temps un pied de café qui devrait te produire de 2 à 3.5 kilos la saison.Actuellement nous limitons presque à 2 kg le défis reste toujours lié au changement climatique. Cette reforestation nous permet aussi à défavoriser certaines plantations où il y a eu trop de déforestation.”A noter que la philosophie qui existe dans cette communauté des entrepreneurs est celle de promouvoir ensemble la marque du consommons congolais du Consommons local. L’amendement de lois qui régissent les entrepreneurs de MAARIFA Global par le participants à cet assemblé général.Selon le John TSONGO coordonnateur de MAARIFA “les conditions les plus simples pour devenir entrepreneur MAARIFA est d’avoir une entreprise dûment installée. Avec une adresse physique bien remarquable et avoir des produits à exposer. Au-delà des entreprises bien assises, il y a des aspirants entrepreneurs. Ce sont des des enfants qui ont le goût de devenir entrepreneur. Et on les appelle des aspirants alors le cadre légal qui a été voté adopté aujourd’hui a défini des modalités qui doivent permettre aux anciens entrepreneurs Incubé par MAARIFA d’apporter une assistance pédagogique et étatique à tous ceux-là qui veulent devenir entrepreneurs Malgré ces difficultés une résilience très forte s’observe auprès des entrepreneurs du Nord-Kivu Ces difficultés nous essayons de nous adapter et d’être résilient. Et nous conduisons toujours à la dimension de ce que nous pouvons avoir comme matière première. Bien que ça devient de plus en plus très cher et nous avons aussi des difficultés. Euh le prix des de notre produit étant donné que nos clients ils étaient déjà habitués à un certain prix.

Depuis que je suis dans MAARIFA j’ai voyagé dans plusieurs villes et pays. Aujourd’hui mon café a été sélectionné parmi les meilleurs produits congolais pour un marché international (USA ) garce aux Réseautage et l’accompagnement de MAARIFA Global je ne suis plus un cultivateurs de café simple mais un producteur local de café Bio en RDC. C’est une joie pour moi.

Parmi les avantages de la production locale l’on trouve également la réduction de l’impact écologique : ces entreprises vertes visent à minimiser leur empreinte écologique, ce qui contribue à la préservation des ressources naturelles, à la lutte contre le changement climatique et à la protection de la biodiversité.Ces entrepreneurs locaux répondent à la demande croissante de durabilité en créant un marché en pleine expansion pour les entreprises vertes.Signalons que l’entrepreneuriat vert offre non seulement des avantages économiques, mais aussi des bénéfices environnementaux et sociaux, ce qui en fait une voie prometteuse pour l’avenir.

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