

Le collectif Congo Nouveau asbl, membre du réseau Congo N’est Pas À Vendre (CNPAV), dénonce avec vigueur l’implication de ressortissants chinois dans l’exploitation illégale des minerais au Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Lors d’un point de presse tenu le 17 janvier 2025 à Goma, Emmanuel Ndimwiza, responsable des ressources naturelles au sein de l’organisation, a critiqué l’exfiltration des Chinois arrêtés le 20 décembre dernier. Ces individus, accusés d’exploitation illégale, ont été discrètement évacués par la Direction Générale des Migrations (DGM).
Selon lui, cette situation prive les populations locales des bénéfices légitimes tirés des richesses naturelles et constitue une spoliation inacceptable des ressources du pays.
« Cette affaire, entourée de zones d’ombre, révèle des indices de corruption et d’incompétence. Cela empêche les Congolais d’accéder à des services de base tels que la santé, l’éducation ou les infrastructures essentielles », a déploré M. Ndimwiza.

L’impact environnemental de l’exploitation minière.
En plus des retombées socio-économiques, l’exploitation minière illégale engendre des dommages considérables à l’environnement. Ces activités détruisent les écosystèmes naturels, libèrent des substances toxiques dans les sols et les cours d’eau, et fragmentent les habitats naturels avec des infrastructures minières.
« Toute exploitation minière affecte gravement la biodiversité. Dans des pays responsables, une partie des revenus est investie au profit des générations futures. En RDC, cet argent est souvent détourné, comme en témoigne le cas de la GECAMINES », rappelle Emmanuel Ndimwiza.
Appel à des mesures rigoureuses
Face à ces irrégularités, Congo Nouveau asbl réclame une enquête parlementaire pour établir les responsabilités et traduire les coupables en justice. L’organisation demande également des sanctions exemplaires contre les responsables de ces actes, et des actions concrètes pour démanteler les réseaux impliqués dans l’exploitation illégale des minerais.
En décembre dernier, 17 Chinois et 10 Congolais avaient été interpellés dans le village de Karhembo, territoire de Walungu, après avoir exploité de l’or illégalement pendant plusieurs années. Si un premier groupe a été exfiltré via le Rwanda, un autre groupe, arrêté avec 400 000 dollars et 10 lingots d’or, reste en détention.
Congo Nouveau avertit : en l’absence de mesures sérieuses, l’organisation portera cette affaire devant l’opinion publique nationale et internationale, dénonçant la complicité présumée des autorités congolaises au sommet de l’État.
Rédaction