RDC : Parc de Maiko,plaidoyer pour la création d’un couloir écologique avec la Réserve de faune à Okapi pour lutter contre le braconnage

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Naturel cd RDC déforestation et braconnage, deux armes contre les Okapis
Okapi. Ph. Tiers

Dans un rapport rédigé par la Radio Communautaire Paon, il est indiqué que création d’un couloir écologique de type communautaire reliant le Parc National de MAIKO avec la Réserve de Faune à Okapi, RFO, est l’une des options qui vont permettre de conserver la faune du parc national de Maiko menacé par le braconnage ces jours-ci.

Ce média, à travers ses clubs d’écoute parsemés sur l’étendue administrative du secteur des Bapere et ses environs, en territoire de Lubero, a mené des investigations sur les facteurs et les solutions au problème de destruction de la richesse de ce parc. C’est dans cette optique qu’a a dressé au Gouverneur militaire du Nord-Kivu une lettre portant sur l’alerte relative à ce danger. Une copie de ce document est parvenue ce dimanche 18 décembre 2022 à la Radio Elimu, La Voix de l’UOR.

Ce monitoring environnemental a été effectué, de Février 2020 à octobre 2021, dans les six groupements et à Manguredjipa, chef-lieu du Secteur, avec d’autres associations environnementales locales intervenant dans la contrée. Les données ont révélé l’augmentation exponentielle des chasseurs illégaux et des braconniers porteurs d’armes à feu. Une situation qui est restée inchangée cette année finissante 2022. « Ces chasseurs travaillent à la solde de certains hommes d’affaires qui viennent des centres urbains comme Butembo, Beni, Goma, Bukavu, Kisangani et ailleurs. Ces hommes d’affaires, une fois arrivés dans les villages distribuent clandestinement à ces chasseurs des munitions. Une fois en possession de ces engins, ces chasseurs, non seulement, abattent les primates (singes), les pangolins, l’okapi, les éléphants, mais aussi ils capturent pour revendre à prix d’argent certains oiseaux comme Paon et perroquets », explique Aimé KIBENDELWA, Directeur de la Radio Communautaire Paon, au cours d’une interview accordée à Radio Elimu.

Selon lui, cette situation a engendré un circuit ascendant de vente et achat de la viande de brousse (boucanée) à Manguredjipa centre, dans les carrières minières, dans les villages riverains du Parc National de Maiko, dans les agglomérations et centres urbains de la région au détriment de la Conservation durable de la faune et la biodiversité dans les zones communautaires et en plein parc.

Notre source restitue que les participants aux rencontres de sensibilisation ont proposé la création d’un couloir écologique entre les deux parcs pour lutter contre le problème de braconnage.

Il s’agit de la réserve communautaire dénommée « Reserve Communautaire d’ETAETU ».

« En effet, le couloir traditionnel qui permettait la circulation des okapis et autres espèces de faune protégées du Parc National de MAIKO-Secteur Nord jusqu’à la Reserve de Faune à OKAPI, RFO, est constitué de cinq groupements dont BAPUKARA, BATIKE et BAPAITUMBA(en secteur des Bapere, territoire de Lubero, province du Nord-Kivu), BAKAEKU et ELOTA(en chefferie des Babilla Babombi, territoire de Mambasa, province de l’Ituri). Mais ce couloir enregistre des cas d’activisme des porteurs illégaux d’armes qui s’adonnent à l’abattage des okapis et la capture de leurs bébés pour des fins commerciales surtout dans les groupements ELOTA et BAKAEKU (en territoire de Mambasa), alors que le groupement BAPUKARA(en secteur des Bapere, territoire de Lubero) est déjà envahi à 65% par les agriculteurs. C’est pourquoi, seuls deux groupements (BATIKE et BAPAITUMBA) ont été retenus par les autorités coutumières et la population locale pour constituer la Reserve Communautaire d’Etaetu », lit-on dans le rapport de la Radio Communautaire Paon.

Les auteurs de ce rapport justifient que les trois quarts du Secteur des Bapere constituant le Paysage MAIKO/Secteur Nord, a longtemps été l’un des plus riches de tout le Paysage de ce parc en termes d’espèces vertébrées et invertébrées, et a été un abri pour un grand nombre de mammifères, d’oiseaux (surtout le Paon et les perroquets), d’amphibiens, de reptiles et de plantes.

Ce média et ses partenaires dans cette lutte pour la conservation de la nature formulent un certain nombre de recommandations au Gouverneur de province et à d’autres autorités.

Il s’agit notamment de règlementer ou à défaut de suspendre momentanément les activités de chasse dans les zones communautaires des groupements BAPAITUMBA, BATIKE et BAPUKARA qui touchent directement le Parc National de MAIKO-Secteur Nord, de reconnaitre la « Reserve Communautaire d’Etaetu » couvrant les groupements BAPAITUMBA et BATIKE en secteur des Bapere, territoire de Lubero par un Arrêté provincial du Gouverneur de province, d’arrêter les porteurs illégaux d’armes à feu et recenser toutes les armes de chasse (CALIBRE 12) détenues par les chasseurs sur toute l’étendue administrative du secteur des Bapere et d’appuyer financièrement et techniquement les activités d’éducation environnementale autour du Parc National de MAIKO-Secteur Nord.

Pour rappel, une alerte déjà lancée par six organisations environnementales a déjà fait état du danger que court la faune et la flore du parc national de Maiko.

Avec la radio elimu

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