Plus de 100 étudiants et chercheurs en sciences agronomiques réunis à l’université de Conservation de Nature et de Développement de Kasugho dans une conférence organisée par l’ONG Aide Life Learn for Environment (Aide à la Vie et à l’environnement ALLEN+ ) en collaboration avec l’UCNDK, son partenaire. Le thème du jour, “le changement climatique et l’agriculture”.
Djems BASHONGA coordonnateur national adjoint de ALLEN+ fait un aperçu sur le changement climatique et appelle la jeunesse à prendre l’engagement vis-à -vis de ce fléau qui touche l’humanité. Dans son mot d’ouverture l’Ingénieur KAKENDI VITAL Francis DG de l’UCNDK évoque le devoir de chaque personne dès la création de la terre et invite chaque participant à jouer le rôle de protecteur et de conservateur de la nature.
“Dieu en créant l’homme, il lui donne non seulement le pouvoir dominer la terre et ce qui y trouve mais aussi il lui demande de Garder et d’Exploiter. D’où garder signifie conserver, lutter contre le changement climatique et exploiter signifie cultiver, fructifier, multiplier… Écologiste de son état, Mr Kalendi Vital invite les étudiants à la conservation et la prolifération pour la génération future: “ moi comme écologiste de formation, je vous appelle à exploiter et à conserver la nature la tout en tenant compte des aspects sociaux-économiques et écologiques.
« Pour parvenir au développement durable, nous devons passer à une explication durable économiquement durable, socialement équitable et écologiquement acceptable, dans nos installations respectueuses », ajoute-t-il.
Ces arguments ont revêt l’image d’une journée agréable qui s’annonce aux étudiants. Parlant des enjeux impacts aujourd’hui et demain du changement climatique, l’ingénieur Djems BASHONGA coordonnateur de ALLEN+ montre combien de fois le changement climatique constitue l’un des défis les plus pressants de notre époque, affectant directement les systèmes agricoles et menaçant la sécurité alimentaire mondiale.
“Les variations climatiques, telles que l’augmentation des températures, les changements dans les régimes de précipitations et l’accroissement de la fréquence des événements extrêmes, perturbent la production agricole et augmentent les risques pour les agriculteurs”.
La dégradation de sol est l’un des impacts du changement climatique sur l’agriculture. Les effets du changement climatique sur l’agriculture sont multiples, selon Rosaline BASHIZI étudiante en L2 Sciences agronomiques fait savoir que l’agriculture extensive fait appauvrir le sol.
“ Aujourd’hui notre terre fait face à une dégradation excessive et des conséquences en sont multiples, d’où l’on remarque: La réduction des rendements, les cultures sensibles à la chaleur voient leurs rendements diminuer avec l’augmentation des températures. Certaines régions, autrefois propices à l’agriculture, deviennent moins adaptées à la culture traditionnelle.Les pestes et maladies : qui augmentent avec les changements climatiques, ils favorisent également la prolifération de nouvelles espèces de ravageurs et de maladies, mettant en péril la santé des cultures.Les ressources en eau : la disponibilité en eau devient de plus en plus imprévisible, avec des sécheresses plus fréquentes et des inondations plus intenses, rendant l’irrigation et la gestion de l’eau cruciales.Dans d’autres zones l’on remarque l’érosion des sols : les événements climatiques extrêmes augmentent l’érosion des sols, réduisant leur fertilité et leur capacité à soutenir les cultures.”
La dégradation de sol est actuellement visible partout en RDC, en Afrique pourquoi pas dans le monde entier, s’exclame-t-elle, voulant parler des quelques moyens pour lutter contre le changement climatique. Selon Mme Rosaline, pour lutter contre les effets du changement climatique il faut “ utiliser notre sol sans engrais chimiques, il faut faire l’agroforesterie en utilisant des arbres qui permettent à la terre d’accéder à l’engrais naturel, utiliser également l’irrigation.”
L’ingénieur Alain SABUNI enseignant à l’UCNDK de son côté laisse savoir que, malgré que l’agriculture soit affectée par le changement climatique, elle produit 24% de gaz à effet de serre.
“D’ici 2050, des risques accrues , de perte de la biodiversité de probation des maladies doivent disparaître de l’agenda des ODD Objectifs de Développement Durable. Que faire au niveau local?Alain SABUNI propose aux participants de multiplier des approches favorables à aborder pour résoudre les mêmes problèmes s’ils demeurent, notamment :
“L’adaptation, l’atténuation et l’adaptation pour atténuer les impacts du changement climatique. Chaque personne doit voir quelle culture est favorable à quel type de sol et quelle saison. Ici l’on doit passer à des stratégies d’adaptation adoptant des approches chacun dans son coin. Faire également des interventions ou des actions capables de supprimer et diminuer le taux d’augmentation de gaz à effet de serre. Devenir résilients face aux différents fléaux climatiques : la déforestation, l’incendie, la pollution…”
L’agriculture intelligente : une solution nécessairePour Joseph Mayombo, étudiant de l’UCNDK “pour faire face à ces défis climatiques, l’agriculture intelligente face au climat (AICC) se présente comme une solution prometteuse. D’où les communautés rurales doivent adapter leurs façons de travailler la terre.Le concept “agriculture intelligente face au changement climatique” repose sur trois piliers (adopter, productivité durable et réduire le gaz à effet de serre).
Pour ce chercheur, adopter un système agricole signifie “mettre en place une méthode spécifique de production agricole, qui peut inclure des techniques, des pratiques de gestion des ressources, et des philosophies de culture. Soit adopter le système agricole aux conditions environnementales dans la zone appliquée. Cela peut impliquer des approches comme l’agriculture biologique, la permaculture, ou l’agriculture de conservation, avec comme objectif d’améliorer la durabilité, la productivité et la résilience face aux défis environnementaux et économiques.Pourquoi l’adopter ?
Par rapport à la sécurité alimentaire : en adoptant l’agriculture intelligente, les agriculteurs peuvent mieux gérer les risques liés au climat, ce qui contribue à assurer une production alimentaire stable et durable.L’approche de l’AICC cherche à développer des pratiques agricoles qui permettent aux agriculteurs de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Cela inclut l’utilisation de variétés de cultures résistantes aux maladies et à la sécheresse, ainsi que la diversification des cultures.On doit aussi adopter la culture pour une durabilité environnementale : ici cette approche promeut des pratiques qui protègent la biodiversité, améliorent la qualité de l’eau et réduisent la dégradation des sols, contribuant ainsi à un environnement plus sain.
Contribuer également à une productivité durable : l’objectif est d’accroître la productivité agricole tout en préservant les ressources naturelles. Des pratiques telles que l’agroécologie et la rotation des cultures favorisent la santé des sols et réduisent la dépendance aux intrants chimiques.L’AICC vise également à diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture. Cela passe par la réduction de l’utilisation d’engrais synthétiques, la gestion des déchets agricoles et l’adoption de techniques de culture de conservation. L’agriculture est adoptée également pour une résilience économique: les agriculteurs qui intègrent des techniques d’AICC peuvent augmenter leur résilience face aux fluctuations du marché et aux impacts du changement climatique, ce qui renforce leur sécurité économique. Cette approche vise à améliorer les conditions de vie des agriculteurs du point de vue socioéconomique et l’intégration sociale des agriculteurs. Grâce à ce système, l’engagement communautaire de l’agriculteur accroît et encourage la collaboration entre agriculteurs, chercheurs et décideurs, renforçant ainsi les communautés agricoles face aux défis climatiques.
L’ingénieur Djems BASHONGA coordonnateur de ALLEN+ revient sur le roles que doivent jouer les jeunes dans la lutte contre le changement climatique. “Face à l’urgence du changement climatique, l’agriculture intelligente n’est pas seulement une option, mais une nécessité. En intégrant des pratiques durables et adaptatives, nous pouvons non seulement protéger notre environnement, mais aussi garantir la sécurité alimentaire pour les générations futures. La transition vers une agriculture intelligente est un enjeu collectif qui nécessite l’engagement de tous les acteurs de la chaîne alimentaire, surtout vous la jeunesse qui demain pourra apporter des changements”. Djems BASHONGA exhorte les universitaires et autres cadres de la jeunesse d’organiser des ateliers de formation du genre climat et agriculture pour sauver des vies car la sécurité alimentaire est une base dans la formation complète de l’homme.
Il appelle également à la jeunesse d’integrer des mouvements des jeunes pour le climat et d’autres organisations pour défendre la cause du climat peu connue dans le monde. L’autre chose que l’enseignement du climat peut faire efficacement, même sans le vouloir, est de promouvoir un comportement responsable et respectueux de la planète chez les étudiants. Cela développe une mémoire musculaire verte qui signifie que chaque décision que ces étudiants prendront à partir de maintenant sera basée sur un sens intégré du bien et du mal pour la planète.
Denise KYALWAHI