Nord-Kivu : l’impact de la guerre sur les écosystèmes et la biodiversité du parc national de Virunga et le rôle des Institutions étatiques pour la conservation

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Photo prise lors de l’exposition du sous thème sur la menace de la biodiversité du PNVi face la guerre au Nord-Kivu. Crédit photo @denise-naturel-cd

Lors de la journée nationale de l’arbre, célébrée chaque 5 Décembre de l’année, un atelier a été organisé par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le Fonds Forestier National (FFN), la Division Provinciale de l’Environnement, et d’autres partenaires, afin de discuter de l’impact de la guerre sur les écosystèmes forestiers du Nord-Kivu et des solutions envisageables pour lutter contre la déforestation. L’événement a réuni des professionnels du secteur de l’environnement, tels que des agents de l’ICCN, du FFN, de la Division Provinciale de l’Environnement, ainsi que des étudiants, des chercheurs, des journalistes, des professeurs universitaires, et des membres d’organisations environnementales.

Ces discussions ont porté sur l’impact du conflit armé dans la région sur la biodiversité, notamment sur le parc national de Virunga PNV, et sur le rôle d’institutions telles que le FFN dans la gestion des ressources naturelles, ICCN dans la protection de la biodiversité et la sauvegarde de l’environnement, et la Division Provinciale de l’Environnement dans l’amélioration des sites dégradés au-travers le reboisement, la reforestation autour des aires protégées, accompagné les agriculteurs dans les forêts communautaires.

Au cours de cet atelier chaque professionnel a présenté son institution, son rôle et ses œuvres concrètes déjà réalisées pour trouver des solutions face à ce fléau. Ceux-ci n’ont pas oublié de parler de leurs projections d’avenir pour sauver la biodiversité en menace face à la guerre.

Quelles sont les conséquences de la guerre sur la biodiversité et l’écosystème du parc national de Virunga ?

Bienvenue Boende, chargé de communication de l’ICCN, a abordé l’une des questions les plus préoccupantes : les conséquences de la guerre sur la biodiversité et l’écosystème du parc national de Virunga. Situé dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), ce parc, classé patrimoine mondial de l’UNESCO, est un haut lieu de biodiversité, abritant notamment les gorilles de montagne et d’autres espèces endémiques.

Cependant, les conflits armés qui secouent la région ont un impact dévastateur sur cet écosystème unique.

La guerre provoque plusieurs effets négatifs sur la biodiversité du Parc National de Virunga PNVi. D’une part, la présence des groupes armés engendre la déforestation en raison de l’exploitation illégale des ressources naturelles, notamment le bois et les minéraux. D’autre part, le braconnage, encouragé par l’insécurité et l’absence de surveillance, est une menace constante pour les espèces animales du parc, en particulier pour les gorilles de montagne, déjà classés en danger critique d’extinction. Les combats, les déplacements forcés de populations locales et la destruction des infrastructures écologiques nuisent également à la faune et à la flore”, souligne Bienvenue Boende.

Depuis ce temps avec le déplacement massif de la population l’on constate un extrême besoin de demande de bois de chauffe et des bois pour la construction, plus les nombres de déplacés augmentent plus le besoin de l’espace d’hébergement augmente aussi.

Plus de 1,3 Millions de déplacés de guerre qui non seulement sont une menace sur la ville de Goma mais aussi sur la biodiversité du parc, l’on constate également que plus de 324 ha du couvert forestier détruit suite à ma guerre. Depuis 2001 jusqu’à 2013 la RDC a perdu plus de 614 Mile d’ha de sa forêt. Après 2013 l’on compte encore 57 milles ha pendant la guerre” ajoute-t-il.

Par ailleurs un jeune participant à cet atelier Mr Jems BASHONGA Coordonnateur adjoint de ALLEN+ a énuméré quelques facteurs favorisant la destruction du Parc National de Virunga :

“ *La recherche de satisfaction des besoins vitaux de la population, la croissance démographique fulgurante, la lutte interethnique, l’afflux des réfugiés (déplacés de guerre) et le pillage des infrastructures locales, la présence des différents groupes armés, l’insécurité

* La perte et invasions biologiques : espèces non indigènes perturbant les écosystèmes. La dégradation avancée du parc: dont la pollution contamination des sols et des eaux,

La déforestation : exploitation forestière illégale et agriculture intensive.le manque à gagner dans le tourisme, l’envahissement pour l’agriculture. Le changement climatique ayant un impact fort sur les écosystèmes et les espèces. Le braconnage, la chasse illicite menace pour les espèces comme les gorilles.Probable exploration du pétrole (un danger entraînant ainsi, tous les effets irréversibles sur le climat et la désertification), l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des éruptions volcaniques due aux activités de forage effectuées à proximité des huit volcans, la pollution de l’environnement. Les mauvaises politiques du gouvernement et non application des textes et lois qui ne permettent pas aux congolais d’avancer dans certaines situations du pays. Les conflits armés provoquent ainsi des perturbations de la faune et de la flore”.

De plus, la guerre empêche les autorités, notamment l’ICCN, d’assurer la gestion et la protection du parc. On remarque également la mort des éco-gardes. Les activités de surveillance et de recherche sont difficiles à mener dans un environnement aussi instable, ce qui rend la conservation encore plus complexe.

A noter que le PNVi a déjà perdu jusqu’à présent plus de 946 ha de son espace occupé d’une part par des militaires et de l’autre côté par des déplacés de guerre.

Trouver la solution face à ce problème doit être un engagement communautaire, national et international

Au niveau international l’UNESCO et ses partenaires s’engagent à protéger l’écosystème, la biodiversité et les personnels du PNVi. l’ICCN étant une institution de l’État congolais doit travailler au côté de la division provinciale de l’environnement et le fond forestier national pour pallier ce problème communautaire, souligne cet activiste environnemental Jems BASHONGA.

Quelles sont les pistes de solutions apportées par des institutions étatiques?

Lors de l’atelier, l’ingénieur Alphonse Migheri, Directeur Provincial de l’Environnement, a évoqué le rôle crucial de la Division Provinciale de l’Environnement dans la préservation de l’environnement. “notre rôle au niveau de la division provinciale est d’accompagner les populations dans le programme de reboisement, orienter les activités dans le secteur de gestion des forêts communautaires, réguler l’exploitation forestière, veuillez sur la conservation des aires protégées dont le Parc national de Virunga PNVi avec 230 espèces endémiques, Parc National de KAHUZI- BIEGA et le Parc National de Maiko. Nous assurons également le rôle de la reforestation des littorales du lac Édouard, lac Kivu.”l’ICCN dans sa mission fait une large sensibilisation de la population riveraine. Bienvenue Boende revient encore : “ vous savez que la perte de la biodiversité en cette période de guerre est une question qui mérite une sensibilisation permanente surtout dans le contexte de guerre au Nord-Kivu. Quand il y a des occasions pareilles nous profitons de ces espaces pour sensibiliser les populations : d’où sensibiliser pour la conservation et préservation du parc national de Virunga. Mais aussi sensibiliser sur toutes les activités que nous menons en dehors du parc, le reboisement et la lutte contre le réchauffement climatique”.

Cependant, l’accent a également été mis sur l’implication du Fonds Forestier National (FFN) dans la gestion durable des ressources forestières de la RDC.Le Fonds Forestier National (FFN) est une institution publique créée pour la gestion, la conservation et le financement des projets liés aux forêts en République Démocratique du Congo. Le FFN est chargé de promouvoir la gestion durable des forêts du pays, qui représentent environ 60 % des forêts tropicales d’Afrique. L’une de ses missions principales est de gérer les ressources forestières de manière à préserver l’équilibre écologique tout en soutenant les communautés locales qui dépendent de ces forêts. En RDC, le FFN joue un rôle important dans la mise en œuvre de projets de reforestation, de gestion des ressources forestières et de lutte contre la déforestation. Dans un contexte de guerre, où les forêts et les écosystèmes sont constamment menacés par l’exploitation illégale, le FFN intervient pour garantir la régénération des forêts, soutenir les activités de conservation et encourager l’utilisation durable des ressources naturelles. L’institution est également impliquée dans la promotion d’une gestion participative, impliquant les communautés locales dans la préservation des forêts et dans la lutte contre les menaces environnementales.Solutions pour la population.

Bienvenue Boende reçoit la plantule pour le geste de plantage d’arbres dans le village de Mugunga. Crédit photo @denise-naturel-cd

« Les populations du Nord-Kivu et de la RDC en général sont appelées à s’informer sur les conditions de protection de l’environnement et cela à travers la Sensibilisation : l’éducation sur la biodiversité, l’éducation environnementale et l’éducation au climat. L’agriculture durable implique les pratiques respectueuses de l’environnement, dont l’agriculture intelligente.La reforestation à travers des campagnes de plantation d’arbres, la protection des espèces : renforcer les lois contre le braconnage.Et l’engagement communautaire : participation à la gestion des ressources” laisse savoir Jems BASHONGA jeune militant pour le climat.

Plusieurs organisations des jeunes activistes environnementaux s’alignent pour résoudre cette question de l’éducation environnementale. Chez ALLEN+ par exemple les jeunes ont pour rôle : “Sensibilisation : ils réalisent des événements éducatifs sur la protection et la conservation de la biodiversité. Le ramassage des déchets plastiques au bord du lac Kivu, la sensibilisation des autres jeunes au-travers des émissions radiophoniques et autres plateformes… La formation des jeunes activistes pour le climat : nous formons des jeunes qui représentent la RDC à la COP, et dans d’autres conférences sur le climat et la biodiversité. La Campagnes de nettoyage : réduction de la pollution.La plantation d’arbres : initiatives de reforestation.Faire de plaidoyer : promotion de politiques de conservation. L’Utilisation des réseaux sociaux : sensibilisation à grande échelle. Tous ces efforts contribuent à préserver le PNVi et sa biodiversité”, argumenté Jems BASHONGA Coordonnateur adjoint de ALLEN+

Retenons que cet atelier organisé par l’ICCN, le FFN, et la Division Provinciale de l’Environnement a permis de souligner l’impact profond de la guerre sur les écosystèmes du Nord-Kivu, en particulier sur la biodiversité du parc national de Virunga. La guerre perturbe gravement la faune et la flore, avec des conséquences dévastatrices pour des espèces emblématiques, telles que les gorilles de montagne. Dans ce contexte, les actions du FFN et de la Division Provinciale de l’Environnement sont essentielles pour restaurer et protéger les ressources naturelles, malgré les défis imposés par l’insécurité. Le plantage d’arbres a été une activité de clôture pour cette journée. Dans ce contexte de guerre c’est une question importante Il est désormais impératif que les autorités congolaises, les organisations environnementales et les communautés locales unissent leurs efforts pour contrer ces menaces environnementales, en mettant en place des stratégies durables de conservation et de gestion des ressources naturelles, afin de protéger les écosystèmes du pays pour les générations futures.L’éducation environnementale et la sensibilisation à grande échelle reste le seul moyen pour faire entendre la voix sur la protection de la biodiversité dans le Parc national de Virunga.

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