

Un nouveau projet intitulé « Appui aux droits et moyens de subsistance des communautés autochtones et locales pour le développement, le climat et la conservation » vient renforcer les efforts de la République démocratique du Congo (RDC) pour préserver sa méga-biodiversité et promouvoir le développement des communautés qui en dépendent.
Ce projet de trois ans, financé par la Suède et porté par l’initiative Rights and Resources Initiative (RRI), a été officiellement lancé ce mardi à Kinshasa. Ce projet sera mis en œuvre par une coalition d’organisations locales, qui travailleront en partenariat avec la CONAREF (Commission Nationale de la Réforme Foncière).
Dans une phase pilote, il couvrira cinq provinces : le Kwilu, le Kongo-Central, l’Équateur, la Tshopo et le Sud-Ubangi. « Ce projet apporte un souffle nouveau, en particulier pour les peuples autochtones vulnérables et nos forêts. Il est essentiel de protéger ces forêts ainsi que les terres gérées par ces peuples », a déclaré Gérard Mugangu, secrétaire général aux Affaires foncières.
Objectifs du projet
Les objectifs de ce projet sont ambitieux :
Sécurisation foncière : protéger au moins 500 000 hectares de terres et de forêts pour les communautés autochtones et locales ; Restauration écologique : restaurer les paysages sur une superficie d’au moins 5 000 hectares ; Amélioration des moyens de subsistance : soutenir directement au moins 5 000 ménages.
Le projet s’articule autour de la mise en œuvre du Système d’Information Foncière (SIF), un outil clé de la nouvelle politique foncière de la RDC.
Ce système permettra aux autorités locales des cinq provinces concernées de mieux comprendre et appliquer les lois et politiques nationales de réforme foncière. Il appuiera également la démarcation et l’enregistrement des terres communautaires grâce à des outils de cartographie innovants.
« Le SIF sera la pierre angulaire de ce projet », a précisé Gérard Mugangu au micro de Environews
« Il nous permettra de localiser précisément ces terres, d’évaluer leurs superficies, et d’identifier les opportunités qu’elles offrent. La cartographie servira à planifier leur sécurisation. »
Un engagement financier et international
Le projet, financé à hauteur de 3 millions de dollars américains par la coopération suédoise, reflète l’engagement de la Suède envers la coopération internationale, la réduction de la pauvreté et la préservation de l’environnement.« La sécurisation des droits fonciers favorise les investissements à long terme. La Suède insiste sur le fait que ce projet doit non seulement renforcer les droits fonciers, mais aussi améliorer les revenus des communautés et encourager l’entrepreneuriat », a déclaré Charlotte Makulu, représentant l’ambassadeur de Suède.
En outre, ce projet permettra aux communautés autochtones et locales de mieux comprendre leurs droits, de cartographier et surveiller leurs terres, et de plaider pour l’obtention de titres fonciers, y compris des concessions forestières communautaires.

Ces actions renforceront les économies locales et les moyens de subsistance.« Ce projet générera des enseignements précieux pour étendre la mise en œuvre du SIF, un mécanisme central de notre politique foncière », a indiqué Patrick Kipalu, directeur Afrique de RRI.
Au-delà du SIF, le projet comprend également :
La promotion de la foresterie communautaire ;
Le soutien à la restauration des écosystèmes forestiers ; L’appui aux initiatives de développement économique et aux projets de subsistance pour les communautés locales et les peuples autochtones.
Partenariats pour la mise en œuvre
Ce projet sera mis en œuvre par une coalition d’organisations locales, notamment :
DGPA (Dynamique des Groupes des Peuples Autochtones) ; CTIDD (Centre des Technologies Innovatrices et du Développement Durable) ; CFLEDD (Coalition des Femmes Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable) ; CRI (Congolese Resources Institute) ;
ANAPAC RDC (Alliance Nationale d’Appui et de Promotion des Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire).
Ces organisations travailleront en partenariat avec la CONAREF (Commission Nationale de la Réforme Foncière).